Swiss Olympic «Il règne une atmosphère négative en ce moment»

ATS

15.11.2023 - 15:35

Le vendredi 24 novembre, le Parlement du sport réuni à Ittigen validera ou pas une candidature suisse pour les JO d'hiver 2030. Mais Swiss Olympic a déjà d'autres idées.

Jürg Stahl et Swiss Olympic n'ont pas que les JO 2030 à l'esprit.
Jürg Stahl et Swiss Olympic n'ont pas que les JO 2030 à l'esprit.
Keystone

Keystone-SDA, ATS

C'est la dernière ligne droite pour Jürg Stahl, président de Swiss Olympic, et Roger Schnegg, directeur de l'instance. Dans une dizaine de jours, le Parlement du sport rendra son verdict et l'on saura si la Suisse présentera au CIO une candidature pour l'organisation des JO d'hiver 2030. Une chose est sûre, les fédérations des sports estivaux soutiennent le projet hivernal.

Lors d'une rencontre devant les médias, les deux hommes ont rappelé les avantages du concept décentralisé imaginé avec non pas une ville-hôte, mais un pays-hôte. D'une certaine manière, la Suisse a pris exemple sur l'Italie et les Jeux de Milan-Cortina, avec plusieurs pôles répartis dans le nord du pays. «Le fait d'avoir plusieurs régions diminue les risques, rappelle Jürg Stahl. Ce qui compte aussi, c'est d'avoir assez peu d'investissements à faire et qu'il y ait peu de nuisances envers la nature.»

Soucieux du climat

La nature et par extension les problèmes liés au climat. Swiss Olympic l'a dit, elle met l'accent sur deux axes : l'éthique et le climat. Et les événements autour des descentes de Zermatt/Cervinia avec des travaux sur le glacier hors des zones prévues n'ont pas véhiculé une bonne image du sport de compétition.

«Il règne une atmosphère négative en ce moment, a concédé Jürg Stahl. Et il semble impossible de stopper cette spirale. Même si on est finalement assez loin de cette situation de Zermatt, nous sommes proches de Swiss-Ski. Tout n'est pas noir ou blanc dans cette affaire, mais nous sommes trop éloignés de cette situation, ce qui fait que nous avons peu d'influence.»

JO et Européens multisports

Si la Suisse est boudée en 2030, elle retentera normalement sa chance quatre ans plus tard face vraisemblablement à une candidature américaine (Salt Lake City). Pour 2030, la France et la Suède sont également sur les rangs.

Mais il n'y a pas que les JO. La Suisse s'est également positionnée pour organiser les Championnats d'Europe multisports qui se sont déjà tenus à Glasgow, Berlin et Munich. Une manifestation qui regroupe plusieurs sports d'été en même temps.

«Le budget est bien évidemment nettement moins important, confie Roger Schnegg. Mais là aussi toute la Suisse pourrait en profiter. Il est évident que nous n'organiserions pas les Jeux européens en 2030 si nous obtenions les JO d'hiver, mais nous voyons les synergies possibles.»

Critiqué pour le gigantisme des JO, le CIO a souhaité revenir à des événements à taille humaine. Et ce message semble avoir été bien intégré par Swiss Olympic. «Nous voulons donner la bonne réponse en montrant que ce gigantisme s'arrête, conclut Jürg Stahl. Et nous sommes motivés de prouver qu'un petit pays comme le nôtre peut le faire.»