A peine sacré au terme d'une saison qui aura dépassé ses propres attentes, le FC Zurich prépare déjà le coup d'après. Le président Ancillo Canepa prévoit d'élargir le cadre en vue de la Ligue des champions. Interview.
Ancillo Canepa, que ressentez-vous après ce titre?
«Pendant quelques secondes, j'ai dû retenir mes larmes après le coup de sifflet final dimanche à Bâle (victoire 2-0). L'équipe s'est montrée performante de bout en bout cette saison. Ma joie est à la hauteur de cette performance. Félicitations à l'équipe, à l'entraîneur (André Breitenreiter, dont le contrat devrait être reconduit, ndlr), au directeur sportif. Il a fallu beaucoup de travail. Et nous avons beaucoup investi, du temps et des ressources.»
Même dans des périodes difficiles durant les saisons précédentes, vous disiez déjà que le FCZ était une équipe de pointe. C'est une grande satisfaction pour vous que le temps vous ait finalement donné raison?
«Je n'ai jamais dit que nous avions une équipe de pointe mais que nous étions un club de pointe. Un regard sur les quinze ou seize dernières années le démontre. Nous avons été champions quelques fois durant ces années (2006, 2007, 2009, avant 2022), avons remporté la Coupe de Suisse (2016, 2018), disputé plusieurs fois les Coupes d'Europe... Nous sommes un club d'élite. Et aujourd'hui, nous avons aussi une équipe de pointe.»
Quel ont été les clés du succès cette saison?
«Nous avons pris les bonnes décisions l'été dernier quand il a fallu former l'équipe et sommes allés chercher le bon entraîneur. André Breitenreiter a fait progresser l'équipe ainsi que chaque joueur individuellement. Il m'a dit n'avoir jamais eu auparavant une équipe capable de comprendre et de concrétiser aussi rapidement ses idées. L'esprit d'équipe a aussi joué un grand rôle. La cohésion et l'élan de l'équipe sont incroyables. Les joueurs ont toujours travaillé avec ardeur à l'entraînement, et l'ambiance dans les vestiaires était excellente.»
A partir de quand avez-vous cru au titre?
«Après la victoire contre YB à mi-avril. Psychologiquement, ce fut une étape très importante.»
Après le sacre de 2006, Sven Hotz, le président d'alors, avait dansé sur un balcon à l'Helvetia Platz. Pourquoi pas vu aujourd'hui?
(Rire) «Premièrement, je ne danse pas, deuxièmement je souhaite fêter avec l'équipe. C'est elle qui doit monter sur le balcon, pas moi. Je préfère boire une petite bière tranquillement et savourer. Pouvoir profiter d'une balade en forêt avec mes chiens le lendemain du titre est pour moi le plus grand des bonheurs.»
Votre joie est à la mesure de ce que vous avez traversé...
«La joie est immense. C'est normal. Regardez d'où nous venons! Nous avons connu plusieurs années difficiles. Nous avons été relégués, sommes remontés, puis avons oscillé entre la 3e place et celle de barragiste. Cela n'a pas toujours été facile nerveusement. Ce titre est d'autant plus beau. Il me rend assez fier. Même si le succès repose sur le travail de nombreuses personnes.»
L'équipe va maintenant se renforcer pour la Ligue des champions?
«Nous planifions déjà la prochaine saison, mais ce n'est pas facile. Quatre variantes sont possibles: la phase finale de la Ligue des champions, l'Europa League, la Conference League ou rien du tout. L'important sera de franchir le 1er tour qualificatif pour la Ligue des champions. Cela nous assurerait une place en Conference League. Il est clair que nous voulons franchir un pas. Nous avons nos idées sur la façon d'élargir le cadre. Mais il y aura aussi un départ ou l'autre. Comme je connais le coach et les joueurs, ils ont déjà l'esprit à la Ligue des champions. En tout cas, il est clair que je compte encore sur André Breitenreiter pour la saison prochaine. Il se plaît ici et il sent l'estime des joueurs.»