Super League Commentaire : la messe est déjà dite

ATS (Laurent Ducret)

20.1.2023 - 06:00

Il n'y a déjà plus l'ombre d'un doute ! Les Young Boys fêteront ce printemps leur cinquième titre depuis 2018. Les Bernois abordent la seconde phase du championnat de Super League, qui débute ce samedi, avec une avance de dix points. La messe est dite.

Le titre peut-il échapper aux Young Boys ?
Le titre peut-il échapper aux Young Boys ?
Keystone

ATS (Laurent Ducret)

Aucune des neuf autres équipes ne possède un contingent aussi armé que celui des Bernois et, surtout, ne cultive, comme le souligne l'entraîneur du Servette FC Alain Geiger, cette «culture de la gagne» qui les entraîne vers les sommets depuis cinq ans.

Même l'éventualité d'un départ de Jean-Pierre Nsamé, le meilleur buteur du championnat, vers la Sampdoria ne peut remettre en question la suprématie des Young Boys. Ecarté très – trop – tôt de la scène européenne, Raphaël Wicky a pour ordre de mission de réussir le doublé qu'avait signé Gerardo Seoane il y a trois ans. S'il n'y parvient pas, son bilan pour sa saison I à la tête du plus grand club du pays laissera un goût d'inachevé.

Une lutte indécise

L'intérêt ce printemps se portera sur la lutte pour la deuxième place. Avec un écart de cinq points entre le deuxième, le Servette FC, et le huitième, le FC Sion, elle s'annonce très indécise. Elle opposera sept équipes qui n'ont pas voulu bouleverser leur effectif lors du mercato hivernal. Et qui se lancent dans la bataille sans grands repères après une pause de plus de deux mois observée en raison de la tenue de la Coupe du monde au Qatar.

Cinquième à quatre points du Servette FC mais seule formation de Super League encore en lice en Coupe d'Europe, le FC Bâle jouera gros. En proie à un très lourd déficit structurel et à la fronde de leurs supporters, les Rhénans nagent dans des eaux de plus en plus troubles.

La pression sera immense sur les épaules d'Alex Frei. L'homme de la promotion de Winterthour en Super League n'a pas encore démontré s'il était vraiment taillé pour conduire un grand club au succès. Ses six premiers mois à la tête du FCB n'ont pas levé tous les doutes. Les quatre défaites concédées lors des quatre rencontres amicales cet hiver les renforcent encore davantage.

Une cohabitation qui promet

Coéquipier d'Alex Frei à l'Euro 2004 avec la Suisse de Köbi Kuhn, Fabio Celestini abat également une carte importante. Une année après son départ de Lucerne, le Vaudois entend se relancer avec une opération commando de six mois à la tête du FC Sion. Le «problème», c'est qu'il la mènera avec une «star» trop souvent ingérable et un président toujours aussi envahissant, que cela soit dans les médias ou près du banc de touche.

La cohabitation entre Fabio Celestini, Mario Balotelli et Christian Constantin promet. Elle peut être infernale, mais elle peut aussi ramener le club vers les sommets, rallumer le souvenir merveilleux de la dernière conquête de la Coupe de Suisse, cette finale inoubliable remportée 3-0 devant le FC Bâle au Parc St. Jacques.

Même si aucune équipe ne sera directement reléguée en raison de l'instauration la saison prochaine d'une Super League à douze, la lutte du FC Zurich pour éviter la dernière place donnera également un certain piment à cette seconde phase. Champion en titre, le FCZ a fait tout faux l'été dernier lors de la période des transferts pour se retrouver, l'hiver venu, «lanterne rouge» à quatre points du FC Winterthour.

Les Zurichois ont remis leur destin dans les pieds de deux attaquants juvéniles, le Ghanéen Daniel Afriye (21 ans) et le Croate Roko Simic (19 ans), pour dynamiser une attaque qui n'a inscrit que 13 buts lors des 16 premiers matches. Et pour, surtout, éviter un barrage de tous les dangers contre le troisième de la Challenge League.