Roger Federer a facilement pris la mesure d'Alex de Minaur en finale des Swiss Indoors. Le Bâlois, qui a remporté son dixième titre dans sa ville natale, ne sait pas encore s'il s'alignera à Paris-Bercy. En revanche, le Maître fait du Masters une priorité.
Roger Federer, quel sentiment vous habite après ce dixième titre aux Swiss Indoors?
"C'est incroyable de remporter dix fois le même titre dans un même tournoi, encore davantage ici à Bâle. Je ne pourrais pas être plus heureux. Ce fut une super semaine lors de laquelle j'ai passé de magnifiques moments. Les fans m'ont à nouveau soutenu de manière presque irréelle, comme si souvent ces dernières années. J'ai été capable de jouer un super tennis jusqu'à la fin du tournoi, notamment aujourd'hui (ndlr: dimanche) en finale."
Qu'est-ce qui a changé entre votre premier trophée remporté lorsque vous étiez junior et celui-ci? Est-ce que les sentiments sont toujours les mêmes?
"Quand j'étais petit, je voulais simplement être l'un de ces champions. Mais tu ne penses clairement pas y arriver. A l'époque, il n'y avait que ma famille pour me féliciter. Le moment était éventuellement immortalisé avec une photo. Maintenant, le public chante mon nom dans un stade plein, m'encourage et s'enthousiasme avec mon tennis. Tout ceci me procure d'incroyables sentiments. Les choses ont clairement évolué, le chemin parcouru a été assez fou. J'essaie donc d'apprécier au maximum ces succès."
Vous avez fondu en larmes lors de la remise du trophée. Qu'est-ce qui vous a procuré autant d'émotions?
"Peut-être toutes ces choses que j'ai pu accumuler durant la semaine. Mais je dirais surtout que de voir ma famille, mes enfants, mon équipe m'a beaucoup touché. Il y a aussi la musique, les ramasseurs de balle, les fans... Ce tournoi est vraiment spécial pour moi et cet après-midi (ndlr: dimanche) l'a aussi été."
Vous avez remporté pour la première fois les Swiss Indoors sans perdre le moindre set. Quelle importance accordez-vous à cette statistique?
"Cela a pris du temps, mais je l'ai fait! C'est pour cela que je continue de jouer! (rires) Je pense que le fait que Stan se soit retiré a aussi pu aider. On ne sait pas ce qui se serait passé. Mais je me suis senti très fort et très bon durant toute la semaine. J'ai vraiment été capable de maintenir un très haut niveau de jeu. Je ne sais pas si c'était ma meilleure semaine ici à Bâle, mais cela se pourrait. Je n'ai jamais vraiment douté."
Face à Alex de Minaur, quelles ont été les clés de la finale?
"Si vous jouez contre quelqu'un que vous n'avez encore jamais affronté, vous allez essayer des choses. Plus le match avance, plus vous allez comprendre ce qui marche et ce qui ne marche pas tactiquement face à cet adversaire. Le slice a été une bonne arme. Je l'ai généralement utilisé sur un coup pour ensuite accélérer et me montrer agressif sur le suivant. C'était intéressant de comprendre comment il allait réagir sur un court aussi rapide. Cela m'a sans aucun doute permis de gagner aujourd'hui (ndlr: dimanche)."
Après ce triomphe, allez-vous disputer le tournoi de Paris-Bercy?
"J'ai une réunion avec mon équipe lundi afin de planifier les prochaines semaines, mais aussi la saison prochaine. Je saurai donc lundi si je m'alignerai ou pas à Paris-Bercy. La priorité est surtout d'arriver à 100% au Masters. Nous allons surtout nous rencontrer pour planifier l'année prochaine, en mettant la priorité à ma famille. C'est aussi important pour savoir quand placer les piques de forme, quand est-ce que je dois marquer des points et donc quand est-ce que je dois plutôt jouer. Personnellement, je n'ai pas forcément besoin de beaucoup jouer pour bien jouer. Je joue peut-être même mieux si j'ai l'énergie pleine et que je suis décontracté."
Cette semaine vous a-t-elle apporté de la confiance supplémentaire en vue du tournoi des Maîtres ?
"Les victoires sont connectées à la confiance. Cette dernière est hyper importante dans le sport. Je me sens donc très très bien après ce titre. Je dirais également que d'avoir pu enchaîner en deux jours la demi-finale contre Tsitsipas et la finale contre un adversaire que je ne connaissais pas trop m'en a également procuré. J'ai été capable de les dominer dans des moments importants. J'ai même su élever mon niveau de jeu. C'est vraiment cela qui me réjouit."
Vu votre niveau de jeu actuel, votre motivation de remporter le Masters est-elle décuplée?
"Je pense que gagner le Masters doit être ma priorité. J'ai bien joué en Grand Chelem cette année, notamment dans les moments importants. Malheureusement, cela n'a pas marché. J'avais remporté des Majeurs lors des deux dernières saisons. Le Masters était donc déjà important, mais il l'est peut-être encore plus cette année car je sais que mon niveau de jeu et ma confiance sont là. Je n'aurais pas pu mieux m'entraîner ces six derniers mois. Tout cela me donne un bon feeling pour la suite de la saison et en vue de l'Australie."
Vous comptez désormais 103 titres à votre palmarès et n'êtes plus qu'à six longueurs du record de Jimmy Connors. Etes-ce que cela devient un objectif?
"Je ne vais pas faire une planification pour chasser ce record et je ne vais pas continuer à jouer pour battre ce record. L'idée est vraiment que mes enfants, ma femme et moi soyons heureux sur le Tour ou à la maison. Nous voulons passer suffisamment de temps ensemble et que les enfants soient au même endroit assez longtemps. C'est seulement ensuite que je regarde quels tournois je souhaite disputer. Avoir 98 ou 103 titres ne fait pas une énorme différence à mes yeux. Je suis simplement heureux de m'approcher de ce record. Et je le fais en prenant soin de mon corps et en jouant les tournois qui me procurent du plaisir."