Yannick Noah Noah: "Federer sort toujours un truc que je ne comprends pas"

Teleclub NL

18.5.2020

Dans une interview accordée à "L'Equipe", Yannick Noah a évoqué le regard qu'il porte sur le tennis d'aujourd'hui. L'ancien champion français a ainsi dit tout le bien qu'il pensait de Nick Kyrgios et de Roger Federer.

En tant que capitaine, Yannick Noah (ici en 2017) a remporté à trois reprises la Coupe Davis avec la France.
En tant que capitaine, Yannick Noah (ici en 2017) a remporté à trois reprises la Coupe Davis avec la France.
Keystone

À l'occasion de son 60e anniversaire, Yannick Noah s'est longuement entretenu avec le journal "L'Equipe" ce lundi. Avec son franc-parler habituel, le Français est revenu - entre autre - sur la période inattendue que traverse le monde actuellement et a raconté son quotidien. 

S'il a notamment évoqué sa passion pour le football, le golf ou encore le rugby, le natif de Sedan est bien entendu revenu sur sa discipline de prédilection: le tennis. Joueur tricolore le plus titré encore à ce jour (23 titres sur le circuit), il voit en ces temps difficiles une opportunité pour tout tennisman de s'améliorer.  

"Le problème d'une carrière, et du circuit tel qu'il est conçu, c'est que tu n'as jamais le temps de travailler. Une lacune physique, encore, ça va. Mais une lacune technique exige du temps. Tu es obligé de démonter complètement ton moteur. Ça demande deux ou trois mois de boulot. Là, c'est l'occasion rêvée", a ainsi expliqué le triple gagnant de la Coupe Davis (en 1991, 1996 et 2017) en évoquant l'arrêt des circuits ATP et WTA en raison de la pandémie de coronavirus.

"Les meilleurs joueurs ne doivent rien à personne"

Une suspension des compétitions qui a vu plusieurs joueurs se mobiliser pour venir en aide à leurs camarades moins bien classés et privés de revenus. Une initiative qui a fait beaucoup parler ces derniers temps et sur laquelle Yannick Noah à donner son avis.

Même s'il apprécie le geste, ce dernier a estimé que ce n'était pas aux acteurs du circuit à mettre la main à la poche. "S'ils le font, je trouve ça vraiment chic, vraiment classe. Mais je n'aime pas du tout cette idée de 'devoir'. Cette idée qu'on doit rendre au tennis ce qu'il nous a apporté. Ces mecs-là, je veux dire les meilleurs, ont donné leur vie pour y arriver. Pour moi, tout le reste relève du cliché. Les meilleurs ne sont obligés à rien. Ils ne doivent rien à personne", a-t-il déclaré.

Par ailleurs, suivant très régulièrement l'actualité tennistique, l'ancien capitaine des Bleus en Coupe Davis a évoqué ce qui le tient en haleine et qui lui donne toujours autant de passion aujourd'hui en ce sport. "Ce qui me plaît, c'est quand un nouveau joueur bouscule la hiérarchie. Quand il bat un ou deux tops 3. J'aime voir ce qu'un nouveau joueur propose. Le bras de fer Nadal-Djoko, c'est fabuleux. Ça joue monstrueux, mais c'est juste que j'ai déjà vu le match mille fois", a reconnu le vainqueur de Roland-Garros en 1983.

"Je suis fou de rage à cause de la réaction de ces connards"

Avant d'encenser Nick Kyrgios et de défendre le style de jeu du tumultueux Australien, très souvent critiqué. "C'est pour ça que j'aime bien Kyrgios. Parce qu'il propose autre chose. Quand je vois qu'il fait un service à la cuillère parce que Rafa se tient six mètres derrière la ligne de fond de court, je suis comme un fou. Après, je suis aussi fou de rage à cause de la réaction des connards qui disent que c'est un manque de respect. Ces gens ne comprennent rien!", s'est-il ensuite insurgé.

Même s'il admire des joueurs tels que Nick Kyrgios ou Benoît Paire pour leur créativité sur le court, Noah ne reste pas pour autant de marbre face au "Big Three" (à savoir Novak Djokovic, Rafael Nadal et Roger Federer). "Après, j'ai énormément de respect pour le top 3. Mais ils s'imposent un jeu parce qu'ils jouent sans cesse les uns contre les autres", a lancé le chanteur de 60 ans.

Avant de révéler celui qu'il considère comme le meilleur dans le monde de la petite balle jaune. "Bon, forcément, je mets Roger (Federer) à part. Il a tellement banalisé l'exceptionnel que ça en devient hallucinant. Je peux encore me taper un set de lui parce qu'il y a toujours un moment où il va me sortir un truc que je ne comprends pas. Putain, le mec, comment il fait ça?", s'est alors demandé le numéro 3 mondial de 1986. Un joli compliment qu'appréciera sans aucun doute le Bâlois.

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