Laver Cup
"Les joueurs sont attirés par ces compétitions par équipes"

ATS

18.9.2019

Malgré le discours apaisant de Roger Federer – «il y aura de la place pour tout le monde», dit-il – la lutte s'annonce sans merci. Entre la Laver Cup, la Coupe Davis et l'ATP Cup, il y a trop de monde au balcon.

Laver Cup, Coupe Davis, ATP Cup: Rafael Nadal et Roger Federer ont l'embarras du choix.
Laver Cup, Coupe Davis, ATP Cup: Rafael Nadal et Roger Federer ont l'embarras du choix.
Keystone

«L'une de ces trois épreuves ne survivra pas», affirme John McEnroe, le capitaine du Team «World» de la Laver Cup dont la troisième édition débutera ce vendredi à Genève. Pour Henri Leconte,«la Coupe Davis est morte». L'ancien champion français qui demeure un observateur avisé du tennis et qui a enlevé en 1991 l'une des plus belles finales de l'histoire de la Coupe Davis, la nouvelle formule de l'épreuve voulue par Gerard Piqué avec cette phase finale à dix-huit équipes à Madrid en novembre prochain «ne marchera pas».

Comme la Coupe Davis, l'ATP Cup connaîtra une première dans quelques mois. En janvier, sa première édition réunira à Perth, Sydney et Brisbane, 24 équipes. «34 des 35 premiers de l'ATP seront présents», précise Roger Federer qui a eu l'élégance de ne pas citer le nom du seul absent, Stan Wawrinka. «J'espère que la Coupe Davis pourra survivre et que l'ATP Cup sera un succès, souligne le Bâlois. Les gens et les joueurs sont vraiment attirés par ces compétitions par équipes. Il y a une demande. Il conviendra que toutes les parties concernées se réunissent très vite autour de la même table. Pour trouver peut-être des synergies. Mais surtout pour le bien du tennis.»

Des joueurs «invités»

Portée par depuis deux ans par le formidable élan insufflé par Roger Federer et son agent Tony Godsick, la Laver Cup est peut-être des trois épreuves celle qui possède les meilleures cartes même si elle est en premier lieu une exhibition où les joueurs sont «invités» et ne doivent donc pas leur participation à leur classement. Les quatorze joueurs présents à Genève ont tous obtenu une garantie. La rumeur prête aussi l'existence d'une prime de 250'000 dollars qui récompensera les joueurs de l'équipe victorieuse dimanche soir.

«La Laver Cup a été pensée dans l'idée d'amener quelque chose au tennis. Elle n'est pas là pour détruire ce qui existe, argumente Roger Federer. Je crois en son avenir. Les ressentis qui me reviennent sont excellents. Qui ne voudrait pas passer une semaine avec Rafael Nadal ou jouer devant 20'000 spectateurs pour une équipe dirigée par Björn Borg ou par John McEnroe ? Je ne voulais pas que la Laver Cup attribue des points de l'ATP dans la mesure où cela aurait été injuste pour les joueurs qui ne la disputent pas. Mais même si aucun point ATP n'est en jeu, tout le monde jouera à fond. Rien que pour ces trois légendes, Borg, McEnroe et bien sûr Rod Laver, qui les regarderont.»

Les choses en grand

Avec le concours de Tennis Australia qui a bâti au fil des années le plus beau des quatre tournois du Grand Chelem, Roger Federer et Tony Godsick ont vu les choses grand pour cette troisième édition. Le stade de Palexpo sera, de l'aveu de Roger Federer, magnifique. «L'idée est de comprendre que dès que tu entres dans le stade, tu es dans l'antre de la Laver Cup. Et que tu ne veuilles plus en ressortir», lâche le Bâlois. Comme lors des deux premières éditions à Prague et à Chicago, la production télévisuelle sera extrêmement soignée. Davantage on l'espère que la performance du speaker lors de la présentation officielle des équipes qui a demandé au public massé devant le balcon du Palais Eynard d'applaudir Stefanos «Tsitsipo» et «John» Borg. Pour une manifestation qui doit, selon Roger Federer, tendre vers l'excellence, il y a eu une sorte de gêne palpable...

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