Pour la troisième fois en autant d'éditions, la Team World a dû s'avouer vaincue (13-11) à la Laver Cup. A Genève, l'équipe de John McEnroe n'a toutefois jamais été aussi proche de l'emporter. La déception était forcément grande pour le capitaine au moment de dresser le bilan du week-end.
John McEnroe, vous perdez cette Laver Cup sur le fil. Avec du recul, changeriez-vous quelque chose si cela était possible?
"Non, nous nous sommes battus jusqu'à la mort. Nous étions en position de gagner. Dimanche, Taylor Fritz a joué de manière incroyable. Nous sommes également montés en puissance lors du double. John Isner a aussi bien joué, mais Roger Federer jouait de manière incroyable. Il s'est tout de même procuré une balle de set. Finalement, Milos Raonic est allé jusqu'au super tie-break. Nous étions donc à un super tie-break du titre... Je suis très fier de cette équipe."
Malgré la défaite, qu'avez-vous pensé de l'ambiance présente à Palexpo durant ce week-end?
"L'atmosphère était incroyable, pour les deux équipes. De toute évidence, le public soutenait la Team Europe, mais cela nous a également inspiré et motivé. C'était tout simplement irréel. Nous avons apprécié cette ambiance. Nous n'avons certainement pas perdu à cause des fans européens. Au contraire, nous avons mieux joué grâce à eux. C'était un week-end incroyable."
Une polémique a notamment vu le jour suite au forfait de Rafael Nadal. Selon vous, la Laver Cup est-elle encore perfectible? Et quel avenir lui prédisez-vous?
"Elle n'est qu'à ses débuts. J'espère que les instances du tennis maintiendront cet événement. Je pense qu'il le mérite. Nous l'avons vu au cours de ces trois éditions: c'est l'un des meilleurs événements de l'année. Je ne vois pas un autre événement sportif créé au cours des trois dernières années qui soit mieux que la Laver Cup... Je suis un gars d'équipe: j'espère donc que la Coupe Davis aura du succès malgré son changement radical. En 2020, il y aura aussi les Jeux olympiques. Il semble donc y avoir trop d'événements d'équipe. Mais, quand vous avez Rod Laver et Roger Federer derrière tout cela, l'événement devient unique. Regardez l'excitation que cela procure: les joueurs se sont battus jusqu'à la mort! C'est définitivement un événement formidable."
Cette défaite est-elle la plus dure des trois à encaisser?
"Elle va me piquer pendant un bon bout de temps. Elle fait vraiment mal, comme les deux autres d'ailleurs. Nous avons à chaque fois eu des chances de gagner. La première année, Nick Kyrgios a eu l'occasion d'égaliser à 12-12 avec une balle de match. L'année passée, nous étions aussi très proches... Cette fois, nous avons seulement une victoire de moins... Ça s'est joué à un seul super tie-break... C'est dingue que nous n'ayons pas gagné. Je sais que si nous ne gagnons pas à Boston (ndlr: où aura lieu en 2020 la 4e édition de la Laver Cup), je suis cuit! La pression est déjà à son comble pour moi!"