Euro 2025 La Suisse de Pia Sundhage, faire mieux que la «génération dorée»

par Simon Scheidegger

23.6.2025 - 10:32

La Suisse dispute le troisième championnat d'Europe féminin de son histoire. A domicile, la sélection de Pia Sundhage pourra-t-elle faire mieux que ses devancières de 2017 et de 2022 ?

La sélection de Pia Sundhage fera-t-elle mieux que ses devancières de 2017 et de 2022 ?
La sélection de Pia Sundhage fera-t-elle mieux que ses devancières de 2017 et de 2022 ?
KEYSTONE

Keystone-SDA, par Simon Scheidegger

Lorsque l'on évoque l'équipe de 2017, on utilise volontiers l'expression de «génération dorée». Un euphémisme approprié si l'on considère les figures du football féminin suisse qui en faisaient partie: Lara Dickenmann, multiple gagnante de la Ligue des champions, Martina Moser, Caroline Abbé, actuelle manager de l'équipe, et bien sûr Gaëlle Thalmann, indispensable gardienne.

Avec Lia Wälti, Géraldine Reuteler, Ramona Bachmann, Ana-Maria Crnogorcevic, Noelle Maritz, Eseosa Aigbogun, Viola Calligaris, Sandrine Mauron et Meriame Terchoun, pas moins de neuf joueuses qui ont vécu l'épopée de 2017 font toujours partie de l'équipe huit ans plus tard.

Sous la houlette de la coach allemande Martina Voss-Tecklenburg, les Suissesses avaient littéralement survolé les éliminatoires: huit victoires en huit matches, 34 buts marqués et seulement 3 encaissés. Mais la phase finale aux Pays-Bas a commencé de la pire des manières avec une défaite 1-0 contre l'Autriche à Deventer.

L'équipe de Suisse s'était alors pleinement relancée en s'offrant face aux outsiders islandaises le premier succès de son histoire dans un Euro dames (2-1) grâce à des buts de Dickenmann et Bachmann. Elle pouvait encore espérer obtenir un ticket pour les quarts de finale avant le dernier match de groupe contre la France.

Et le rêve a pris forme à Breda le 26 juillet: Ana-Maria Crnogorcevic a donné l'avantage à la Suisse après 19 minutes de la tête, deux minutes après l'expulsion de la Française Eve Périsset. Mais un coup-franc transformé par Camille Abily a fait s'envoler les rêves de quart de finale de la Suisse avec ce match nul 1-1 qui n'a pas suffi.

Virus et isolement

La route menant à une deuxième phase finale fut bien plus ardue. L'équipe de l'entraîneur Nils Nielsen a dû passer par les barrages, au cours desquels les nerfs de ses supporters – et surtout ceux de ses joueuses – ont été soumis à rude épreuve.

Un but d'Ana-Maria Crnogorcevic à la 90e a alors sauvé la Suisse au match aller en République tchèque (1-1). Quatre jours plus tard, à Thoune, le score était à nouveau de 1-1 après les prolongations, et la Suisse a finalement passé l'épaule dans la séance des tirs au but grâce à trois arrêts de Gaëlle Thalmann.

La phase finale en Angleterre a en revanche démarré de la meilleure des manières: la Suisse menait déjà 2-0 après à peine cinq minutes dans son premier match contre le Portugal. Mais les choses se sont gâtées en deuxième mi-temps face aux Lusitaniennes, qui sont revenues à hauteur en marquant deux fois en sept minutes.

Ce 2-2 concédé face à la plus faible équipe du groupe n'était pas rédhibitoire, d'autant plus que la Suède et les Pays-Bas avaient également fait match nul dans l'autre match. Mais les aspects sportifs sont passés rapidement au second plan pour les Suissesses, basées à Leeds: 9 joueuses et plusieurs membres du staff se sont retrouvés au repos après avoir contracté un virus gastro-intestinal.

La délégation suisse s'est alors isolée dans son hôtel. L'entraîneur Nielsen a dû préparer ses joueuses à l'aide de séquences vidéo envoyées par WhatsApp. Deux jours avant le match face à la Suède, le Danois n'était pas sûr de pouvoir aligner onze joueuses en forme à Sheffield.

Malgré cette préparation bien difficile, les Suissesses ont pu rêver d'un point, Ramona Bachmann égalisant à la 55e d'une superbe frappe croisée. Mais la Suède a fini par passer l'épaule à 11 minutes de la fin du match.

La qualification restait alors possible, une victoire quatre jours plus tard face aux Pays-Bas suffisant au bonheur helvétique. Mais les Suissesses ont sombré dans les dix dernières minutes face aux «Oranje Leeuwinnen» pour s'incliner 4-1, alors que Géraldine Reuteler avait inscrit le 1-1 à la 53e.

Les 23 joueuses suisses sélectionnées pour l’Euro

  • Gardiennes : Böhi Nadine (Saint-Gall/Union Berlin dès 2025/26), Herzog Elvira (Leipzig) et Peng Livia (Werder Brême/Chelsea dès 2025/26)
  • Défenseuses : Bühler Luana (Tottenham), Calligaris Viola (Juventus), Maritz Noelle (Aston Villa), Riesen Nadine (Eintracht Francfort) et Stierli Julia (Fribourg)
  • Milieux de terrain : Beney Iman (Young Boys), Ivelj Noemi (Grasshopper/Eintracht Francfort dès 2025/26), Mauron Sandrine (Servette Chênois), Reuteler Géraldine (Eintracht Francfort), Sow Coumba (Bâle), Terchoune Meriame (Dijon), Valloto Smilla (Hammarby IF/Wolfsburg dès 2025/26), Wälti Lia (Arsenal) et Xhemaili Riola (PSV Eindhoven)
  • Attaquantes : Crnogorcevic Ana-Maria (Seattle Reign), Fölmli Svenja (Fribourg), Lehmann Alisha (Juventus), Pilgrim Alayah (AS Rome), Schertenleib Sydney (FC Barcelone) et Wandeler Leila (Lyon)

Sur le même thème

Meriame Terchoun : «Un moment émotionnel qui peut nous souder»

Meriame Terchoun : «Un moment émotionnel qui peut nous souder»

En pré-camp à Macolin (BE) et Granges (SO), l’équipe de Suisse de football féminin poursuit sa préparation en vue de «son» Euro en juillet. Un Euro qui se déroulera sans Lara Marti ni Ramona Bachmann, toutes deux blessées.

13.06.2025