Deuxième but de Manchester City contre l'équipe de Burnley, le 3 décembre 2019 à Burnley
En diffusant les dix matches de Premier League du fameux Boxing Day sur Amazon Prime, le géant du commerce en ligne entend révolutionner en douceur le paysage télévisuel du foot anglais
Amazon Prime, une révolution tranquille pour la diffusion du foot anglais
Deuxième but de Manchester City contre l'équipe de Burnley, le 3 décembre 2019 à Burnley
En diffusant les dix matches de Premier League du fameux Boxing Day sur Amazon Prime, le géant du commerce en ligne entend révolutionner en douceur le paysage télévisuel du foot anglais
En diffusant les dix matches de Premier League du fameux Boxing Day, le 26 décembre sur Amazon Prime, le géant du commerce en ligne entend révolutionner en douceur le paysage télévisuel du foot anglais.
La plateforme de vidéo à la demande (VOD) avait créé la sensation en étant le premier des GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) à prendre pied dans le très cher mais potentiellement très lucratif championnat anglais.
Pour 90 millions de livres (105 millions d'euros), il s'était adjugé les droits de diffusion de 20 matches par an, pendant trois ans.
La première salve de matches, pour la 15e journée du 3 au 5 décembre, était aussi attendue par les défenseurs du concept, qui espéraient monts et merveilles, que par les contempteurs guettant le moindre faux pas.
Les deux camps en ont été pour leurs frais, la diffusion n'ayant connu aucune anicroche et Amazone Prime ayant joué la sécurité dans sa couverture pour ne pas bousculer d'emblée un public nourri aux formules immuables du duopole Sky Sports/BT Sport.
Certaines petites touches innovantes ont tout de même retenu l'attention.
La diffusion de Manchester City – Burnley en ultra-haute définition 4K, la possibilité d'accéder à des statistiques ou de voir tous les buts des autres matches sans rien rater de la rencontre suivie ou encore le mode «comme au stade» qui épargne les logorrhées parfois envahissantes des commentateurs, pourraient rapidement devenir les nouveaux standards de retransmission des matches.
- Relais de croissance espéré -
Seul le décalage de certains coups d'envoi à 20h15 locales en milieu de semaine a provoqué un début de grogne anti-Amazon chez les supporters.
Cela sera encore pire pour le deuxième round qui se profile à l'occasion du Boxing Day, où les 10 matches de la 19e journée seront étalés de 12h30 à 20H00 le 26 décembre, jour où les footballeurs sont traditionnellement convoqués sur le pré mais où les transports en commun savourent un jour férié.
Mais les enseignements tirés de l'an 1 après Amazon Prime seront nombreux et capitaux.
Déjà pour la plateforme de VOD qui comptait 9 millions d'abonnés au Royaume-Uni et qui espère se rapprocher voire dépasser le leader Netflix et ses 11,3 millions, grâce à cette opération.
Amazon Prime n'a pas donné de chiffre sur le nombre de nouveaux abonnés début décembre attirés par le mois d'essai gratuit. Mais la question sera surtout de savoir combien paieront à partir de janvier 7,99 livres (9,30 euros) par mois.
Si le modèle prend, la Premier League espère voir d'autres acteurs (Netflix, Google, Facebook) se lancer dans la bataille et représenter un relais de croissance pour les droits télés.
- Vers 100% de matches diffusés ? -
Lors de la dernières attribution, en 2018, pour la première fois depuis 14 ans le montant du nouveau contrat a été inférieur à l'ancien et les diffuseurs arrivent presque au bout de ce qu'ils peuvent tirer des fans de foot.
La société financière eToro et le cabinet d'analyse KPMG Football Benchmark avaient révélé début novembre que le prix des abonnements télé pour suivre la Premier League avait explosé de 40% depuis 2014/2015 alors que le prix des billets dans les stades avait grappillé 1% (pour un supporter abonné et qui fait au moins 5 déplacements).
Ce ballon d'essai à prix bradé – le coût par match du lot acquis par Amazon Prime était 50% moins cher que celui des lots principaux remportés par Sky et BT – porte aussi en germe une révolution culturelle pour le football anglais: la remise en cause de l'embargo sur la diffusion des matches du samedi à 15h00.
Une mesure faite pour protéger les affluences dans les stades, mais aujourd'hui beaucoup trop facilement contournée par le piratage en streaming, puisque ces matches sont diffusés légalement dans d'autres pays.
Les acteurs de la VOD ne viendront sans doute en masse que si tout est ouvert à diffusion, surtout vu le prix du «ticket d'entrée» pour les principaux lots.
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