Techno Avant la rencontre Zuckerberg-Macron, des propositions pour «responsabiliser» les réseaux sociaux

AFP

10.5.2019 - 15:00

Le patron de Facebook Mark Zuckerberg, le 30 avril 2019 à San José, en Californie
Le patron de Facebook Mark Zuckerberg, le 30 avril 2019 à San José, en Californie
Source: AFP

Un rapport sur «la responsabilisation des réseaux sociaux», préparé par des fonctionnaires français et dévoilé vendredi, sera au coeur de la rencontre entre le Pdg de Facebook Mark Zuckerberg et Emmanuel Macron à l'Elysée dans l'après-midi.

Ce rapport propose la création d'une autorité administrative indépendante dans chaque pays européen, chargée notamment de faire respecter par les réseaux sociaux un principe de «transparence» sur leur manière de hiérarchiser et modérer les contenus publiés par les internautes.

Ce rapport est rendu public par le secrétariat d'Etat au numérique peu avant la rencontre entre Mark Zuckerberg et le président français à l'Elysée à 15h00. Au préalable, M. Zuckerberg doit s'entretenir avec le secrétaire d'Etat au numérique Cédric O, a indiqué le cabinet du secrétaire d'Etat.

Le patron de Facebook et le président français s'étaient déjà rencontrés le 23 mai 2018 lors de la première édition de «Tech for Good», une réunion où des patrons mondiaux du numérique avaient planché sur les contributions qu'ils pouvaient apporter aux biens communs, comme l'éducation ou la santé.

Cette fois-ci, les deux hommes auront en main ce rapport sur la «responsabilisation des réseaux sociaux», préparé par des fonctionnaires français à qui Facebook a ouvert ses portes ces derniers mois dans une expérience inédite.

Le rapport prévoit de faire un traitement différencié selon la taille des plateformes.

Les grands réseaux dits «structurants» comme Facebook seraient soumis à l'ensemble des obligations et contrôlés par l'autorité administrative.

Les services «de taille intermédiaire» bénéficieraient d'une «présomption de conformité en première intention».

Avec les plus petites plateformes, l'autorité administrative n'aurait qu'un pouvoir de recommandation, non coercitif.

Le rapport se garde d'aborder la question des critères de fonds qui permettraient de déterminer quels types de contenus sont inacceptables.

Ces questions seraient résolues petit à petit dans chaque pays européen, au fil du dialogue entre l'autorité administrative et des réseaux sociaux concernés, explique-t-on en substance à Bercy.

Mark Zuckerberg a publiquement appelé de ses voeux l'intervention des pouvoirs publics dans la régulation des grandes plateformes internet.

«Les décideurs publics me disent souvent que nous avons trop de pouvoir en matière d'expression, et franchement, je suis d'accord», avait-il expliqué le 30 mars dans une tribune publiée dans plusieurs journaux dans le monde.

«J'en viens à croire que nous ne devrions pas prendre de telles décisions tout seuls».

Emmanuel Macron affiche de son côté la volonté «faire de la France le pays qui invente la régulation» de la nouvelle économie, pour «réconcilier la technologie et le bien commun».

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