La police anti-émeutes porte une bannière d'avertissement à l'occasion d'une manifestation dans un centre commercial de Hong Kong, le 6 juillet 2020
Le logo de WhatsApp s'affiche sur un écran, le 28 décembre 2016 à Paris
Le logo de l'application Tiktok s'affiche à l'écran d'une tablette, le 21 novembre 2019 à Paris
Censure à Hong Kong: TikTok suspend son application, les géants américains résistent
La police anti-émeutes porte une bannière d'avertissement à l'occasion d'une manifestation dans un centre commercial de Hong Kong, le 6 juillet 2020
Le logo de WhatsApp s'affiche sur un écran, le 28 décembre 2016 à Paris
Le logo de l'application Tiktok s'affiche à l'écran d'une tablette, le 21 novembre 2019 à Paris
L'accroissement des pouvoirs visant à censurer Internet à Hong Kong, en vertu de la nouvelle loi de Pékin, a suscité une levée de boucliers chez les géants américains des réseaux sociaux, tout en provoquant la suspension de la plateforme chinoise TikTok dans l'ancienne colonie.
L'annonce la plus retentissante est venue mardi matin de cette dernière, propriété du groupe chinois ByteDance.
«A la lumière des événements récents, nous avons décidé d'arrêter l'appli TikTok à Hong Kong», a déclaré un porte-parole à l'AFP.
TikTok, qui compte près d'un milliard d'utilisateurs sur la planète, réduira progressivement ses activités hongkongaises dans les prochains jours.
Quelques heures auparavant, Facebook, Google et Twitter avaient annoncé qu'ils ne répondraient plus aux demandes d'informations sur leurs utilisateurs émanant du gouvernement et des autorités de Hong Kong.
Mardi, Microsoft et l'application de visioconférence Zoom se sont ajoutées à la liste.
Dans le même temps, un document de 116 pages a été publié par le gouvernement hongkongais, qui confère, en vertu de la nouvelle loi sur la sécurité nationale, plus de pouvoirs à la police, notamment en matière de surveillance.
Cette loi, imposée par le régime chinois il y a tout juste une semaine, vise à réprimer la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères.
Son contenu est demeuré secret jusqu'à sa promulgation.
Même si le gouvernement de Pékin a assuré qu'elle ne concernerait qu'une minorité de personnes, les dispositions les plus récentes laissent augurer d'un changement radical pour Hong Kong en matière de libertés et de droits.
- Mesures «orwelliennes» -
Après le retrait, dans les bibliothèques et des écoles, de livres écrits par des partisans de la démocratie, le document publié lundi montre que le gouvernement entend également faire régner l'ordre en ligne.
La police pourra contrôler et supprimer sur Internet toute information s'il existe des «motifs raisonnables» de penser qu'elle viole la loi sur la sécurité nationale.
Les entreprises du secteur et les prestataires pourront être contraints de retirer toute information et leur matériel sera susceptible d'être saisi.
Dans le cas où elles refuseraient de s'exécuter, elles seront passibles d'amendes et d'une peine allant jusqu'à un an de prison.
Les sociétés sont également tenues de fournir les registres d'identification ainsi qu'une assistance pour permettre de déchiffrer des données.
Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a déclaré lundi sur la chaîne Fox News que les Etats-Unis «envisageaient» d'interdire les applications chinoises.
Quelques heures plus tôt, il avait qualifié d'«orwelliennes» les mesures de cette loi qui vise, depuis son entrée en vigueur, à censurer les militants pro-démocratie, les écoles et les bibliothèques.
L'accord de rétrocession en 1997 de l'ex-colonie britannique à la Chine, garantissait durant cinquante ans à Hong Kong des libertés et une autonomie inconnues en Chine continentale.
Au fil des ans, une partie de la population s'est inquiétée d'une érosion croissante de ses libertés et du pouvoir grandissant de la Chine.
Un mouvement pro-démocratie a pris de l'ampleur jusqu'à aboutir l'an dernier à une crise politique, avec sept mois de manifestations monstres, parfois violentes.
La Chine n'a jamais caché son désir de faire usage de la loi pour mettre fin au mouvement.
«Le gouvernement hongkongais va appliquer vigoureusement la loi», a d'ailleurs prévenu mardi Carrie Lam, la cheffe de l'exécutif désignée par Pékin.
Elle a mis en garde les militants «radicaux» contre tout «franchissement de la ligne rouge», martelant que «les conséquences d'une violation de cette loi sont très graves».
- Malaise de la tech -
Mais plusieurs géants américains des réseaux sociaux refusent de se plier aux futures injonctions des autorités.
Facebook et sa messagerie WhatsApp, ainsi que Twitter et Google ont déclaré à l'AFP qu'ils ne feraient pas suite aux demandes émanant du gouvernement hongkongais dans le futur immédiat.
«Nous pensons que la liberté d'expression est un droit humain fondamental et soutenons le droit des personnes à s'exprimer sans craindre pour leur sécurité et sans redouter d'autres répercussions», a indiqué un porte-parole de Facebook.
Twitter a fait part à l'AFP de ses «graves inquiétudes» concernant cette loi.
Et quelques heures plus tard, TikTok a donc annoncé l'arrêt complet de son application sur le territoire semi-autonome d'ici quelques jours.
De nombreux Hongkongais se méfiaient pourtant de cette plateforme aux mains de propriétaires chinois. ByteDance a toujours nié partager les données des utilisateurs avec les autorités chinoises et affirmé n'avoir pas l'intention de commencer à le faire.
Depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle loi, nombre de Hongkongais se sont dépêchés d'effacer les traces informatiques de leur engagement pro-démocratie.
Retour à la page d'accueil