Techno Craigslist ferme sa rubrique de rencontres après une loi sur le trafic sexuel

AFP

23.3.2018 - 20:55

Ivanka Trump, fille et conseillère du président américain, à la Maison Blanche le 13 mars 2018, lors d'une réunion sur le trafic sexuel
Ivanka Trump, fille et conseillère du président américain, à la Maison Blanche le 13 mars 2018, lors d'une réunion sur le trafic sexuel
Source: AFP/Archives

Le site américain Craigslist a annoncé vendredi avoir fermé sa rubrique de rencontres en ligne pour éviter d'être potentiellement tenu responsable de trafic sexuel après le vote d'une loi par le Congrès qui renforce les inquiétudes des défenseurs des libertés civiques sur le web.

Cette initiative de Craigslist suggère que les sites pourraient supprimer ou censurer certains contenus, pour éviter de tomber sous le coup de cette loi visant à arrêter les trafiquants sexuels (SESTA). Le texte a été voté cette semaine par le Congrès et doit toujours être promulgué par Donald Trump.

Dans un communiqué, le site de petites annonces a justifié cette décision par ses inquiétudes liées à cette nouvelle loi qui pourrait exposer les sites web à une responsabilité civile et criminelle pour les contenus d'une tierce personne.

"N'importe quel outil ou rubrique peut être mal employé", a expliqué le site.

"Nous ne pouvons pas prendre un tel risque sans compromettre toutes nos autres rubriques donc malheureusement nous retirons les rencontres en ligne de Craigslist". Et le site américain d'ajouter: "Avec un peu de chance, nous pourrons remettre (la rubrique) en place un jour".

Pour les parlementaires, certains sites, comme Backpage, ont facilité l'exploitation sexuelle et la prostitution avec leur rubrique d'annonces intimes pour adultes. Craigslist a fermé la sienne en 2010.

Les détracteurs de ce texte l'accuser de saper un des fondamentaux d'internet, à savoir que les sites hébergent des contenus de tiers sans que leur responsabilité soit nécessairement engagée.

La mesure "crée un serveur d'obstacles à l'internet libre et ouvert", a ainsi regretté Emma Llanso, experte du Center for Democracy and Technology à Washington.

Robyn Greene, de l'institut Open Technology, pense pour sa part que la loi "entraînera une censure accrue et nuira à l'économie de l'internet, touchant petits commerces et start-ups le plus durement mais ne combattra pas le trafic d'êtres humains efficacement".

La mesure "pourrait même faire vraiment du mal en poussant les coupables de ces crimes horribles davantage vers la clandestinité".

De son côté, la Maison Blanche a soutenu le projet de loi. La fille et conseillère du président, Ivanka Trump, a organisé une réunion plus tôt ce mois-ci avec des soutiens à la législation.

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