Surveillance téléphonique Des chevaux de Troie plus cher que prévu

ATS

9.1.2019 - 23:04

Le référendum contre la loi de surveillance (LSCPT) avait échoué. Parmi les points controversés figurait l'utilisation de chevaux de Troie gouvernementaux. Il s'avère aujourd'hui qu'ils coûteront plus cher que prévu (archives).
Le référendum contre la loi de surveillance (LSCPT) avait échoué. Parmi les points controversés figurait l'utilisation de chevaux de Troie gouvernementaux. Il s'avère aujourd'hui qu'ils coûteront plus cher que prévu (archives).
Source: KEYSTONE/PETER SCHNEIDER

L'achat de programmes du type "GovWare", dits "chevaux de Troie gouvernementaux", sera plus coûteux que prévu. Il faut s'attendre à des dépenses plus élevées ou à des performances plus faibles, selon un rapport du Contrôle fédéral des finances (CDF) publié mercredi.

Le CDF a examiné trois projets clés dans le domaine des technologies de l'information, dont le programme de surveillance des télécommunications. Il s'agit notamment d'adapter la surveillance aux évolutions techniques et aux nouvelles tâches réglementaires.

La loi révisée sur la surveillance de la correspondance par poste et télécommunication permet, entre autres, aux autorités de poursuite pénale d'introduire clandestinement des chevaux de Troie dans des ordinateurs afin, par exemple, d'écouter des conversations sur Skype. Cela n'est admissible que dans le cadre d'une procédure pénale et uniquement dans le cas d'infractions graves.

Incertitude sur les coûts

Cependant, les programmes informatiques nécessaires pour cela sont coûteux, souligne le CDF. Au printemps dernier déjà, il était apparu que l'achat de GovWare serait plus coûteux que prévu et qu'il n'y aurait ainsi plus suffisamment de fonds disponibles pour sa mise en œuvre telle que prévue, selon le rapport.

Au total, 111,7 millions de francs sont envisagés pour l'ensemble du programme de surveillance des télécommunications d'ici fin 2021. Il apparaît néanmoins qu'il faille s'attendre à un dépassement des coûts ou à une diminution des performances, prévient le CDF.

Selon ce dernier, les coûts d'exploitation futurs de la surveillance des télécommunications ne peuvent être estimés qu'approximativement. Le Département fédéral de justice et police (DFJP) s'attend à ce que les charges liées à l'exploitation du service de surveillance augmentent pour passer de 10 millions à environ 30 millions de francs. La question du financement de ces coûts supplémentaires n'a pas encore été réglée.

Pour GovWare, il est prévu que le gouvernement fédéral assume les investissements et les coûts de personnel pour le fonctionnement des serveurs. Les cantons versent une somme forfaitaire pour couvrir les frais de licence.

Communication résistante aux crises

Le CDF a également passé en revue le projet Système de communication vocale de l'armée (VSdA). Il s'agit d'une solution de téléphonie avec laquelle le Département de la Défense (DDPS) veut garantir la capacité de commandement de l'armée dans toutes les situations. Le système doit remplacer le réseau de télécommunications automatique (réseau AF).

Le CDF n'a pas pu identifier de manière univoque les responsables de l'exploitation du réseau AF, bien que celui-ci soit en service depuis 1995. Il recommande que le Groupe Défense informe tous les utilisateurs de la fin de vie de la solution et crée ainsi des conditions claires à son remplacement.

Il recommande que le DDPS, la Chancellerie fédérale et l'organe de pilotage informatique fédéral élaborent conjointement une stratégie globale pour assurer la communication dans toutes les situations. Les intéressés ne considèrent pas que cela soit efficace, du moins à court terme.

D'une part, il faudrait d'abord déterminer qui devrait communiquer avec qui et dans quelle situation par connexion vocale, vidéo ou de données, notent-ils. D'autre part, une stratégie globale pour une coordination centralisée des moyens de communication résistants aux crises dans tout le pays n'est pas nécessaire car la Suisse est organisée sur une base fédérale.

Gouvernance surdimensionnée

Enfin, le CDF a examiné le projet informatique DaziT qui doit permettre à l'Administration fédérale des douanes (AFD) de numériser tous les processus clés d'ici 2026. L'organisation et la gouvernance de ce programme sont surdimensionnées, critique le CDF.

Il recommande de poser au plus les bases nécessaires pour une mesure fiable et pertinente de l'utilité et de l'avancement des travaux. De plus, le Département des finances doit créer une feuille de route pour la normalisation de la gestion des données de référence - un sujet qui n'est pas important seulement pour DaziT.

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