Techno Des ONG exigent l'abandon par Google de son projet de moteur de recherche en Chine

AFP

11.12.2018 - 17:51

Une coalition de 60 groupes de défense des droits de l'homme et de la presse ont écrit au PDG de Google Sundar Pichai pour réclamer l'abandon du projet de moteur de recherche "Dragonfly" en Chine
Une coalition de 60 groupes de défense des droits de l'homme et de la presse ont écrit au PDG de Google Sundar Pichai pour réclamer l'abandon du projet de moteur de recherche "Dragonfly" en Chine
Source: GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives

Des dizaines d'ONG ont appelé mardi dans une lettre ouverte Google à abandonner son projet de moteur de recherche en Chine qui risque selon elles de porter atteinte à la confidentialité des données personnelles en se pliant aux règles de censure de Pékin.

Une coalition de 60 groupes de défense des droits de l'homme et de la presse ont écrit au PDG de Google Sundar Pichai, exigeant qu'il annule ce projet connu sous le nom de "Dragonfly", qui suscite déjà l'opposition d'une partie de ses employés.

Selon la lettre, l'accès des autorités chinoises aux données personnelles présenterait un "risque réel" pour les utilisateurs exprimant leur opinion en ligne et rendrait Google complice d'"arrestations ou d'emprisonnements".

Au mois d'octobre, le patron de Google l'avait justifié par le fait qu'il valait mieux offrir un moteur de recherche performant mais avec des restrictions, que de laisser les Chinois avec des outils moins bons.

"Il s'avère que nous pourrions répondre à plus de 99% des recherches (...) Il y a de très nombreux cas où nous fournirions une information de meilleure qualité que ce qui est actuellement disponible", a-t-il déclaré lors d'une conférence à San Francisco.

Des arguments rejetés par Reporters sans frontières (RSF), l'un des signataires de la lettre, qui appelle Sundar Pichai à revoir ses positions.

"En plus d'être totalement opaque et contraire aux valeurs de Google, le projet Dragonfly ne donne aucune garantie sur la confidentialité des données", a expliqué Cedric Alviani, directeur de RSF Asie de l'Est.

"Pékin collecte massivement des données personnelles dans un but de contrôle et de censure, notamment envers les journalistes et leurs sources", a-t-il ajouté.

L'ONG a placé la Chine au 176e rang sur 180 de son classement mondial de la liberté de la presse.

Une centaine d'employés de Google avait également publiquement exigé fin novembre le retrait de ce projet, indiquant dans une lettre être "opposés aux technologies qui aident les puissants à opprimer les plus vulnérables, où que ce soit".

Face à la censure et aux cyber-attaques, le géant californien avait retiré son moteur de recherche de Chine en 2010 et nombre de ses services restent depuis bloqués dans la deuxième économie mondiale.

Twitter, Facebook, YouTube et le site du New York Times sont bloqués en Chine, où le moteur de recherche de Microsoft, Bing, est en revanche opérationnel.

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