Techno Facebook investit en France dans la formation et la recherche

AFP

22.1.2018 - 11:30

Facebook va lancer en France deux programmes visant à former au numérique 65.000 personnes d'ici la fin de l'année prochaine, et investir 10 millions d'euros dans l'intelligence artificielle, a annoncé lundi le réseau social.

Facebook fait ces annonces à l'occasion du déplacement en France, ce lundi, de sa directrice générale, Sheryl Sandberg. Elle devait participer dans l'après-midi à un sommet sur l'attractivité économique de la France, qui réunira 140 dirigeants de multinationales au château de Versailles. Puis elle s'entretiendra avec le président Emmanuel Macron, avant d'inaugurer dans la soirée "Connexions", la première "exposition interactive" de Facebook dans l'Hexagone.

Tout d'abord, le groupe américain va mettre en place, dans le cadre d'un partenariat avec Pôle Emploi, un programme pour former 50.000 personnes "éloignées de l'emploi" aux compétences numériques d'ici la fin 2019, et les aider ainsi à s'insérer dans le marché du travail, selon un communiqué.

En outre, le groupe veut former au numérique 15.000 femmes, dès cette année, pour les aider à créer leur entreprise. Il s'agit d'une déclinaison à l'échelle française de "She Means Business", une campagne en faveur de l'entrepreneuriat féminin déjà déployée par Facebook dans plusieurs pays. Là encore, le géant américain va s'appuyer sur un partenaire français, la "start-up sociale" Social Builder.

Dans le détail, 3.500 femmes pourront bénéficier de "formations intensives gratuites", organisées dans plusieurs villes, et le groupe espère former 11.500 femmes supplémentaires aux compétences numériques grâce à un "kit de formation" en ligne.

"Ces initiatives s'inscrivent dans un programme pan-européen, l'ambition de Facebook étant de former d'ici 2020 un million de personnes et créateurs d’entreprises", a expliqué le réseau social américain.

Le groupe n'a pas précisé les montants qu'il comptait consacrer à ces programmes. Ils seront entièrement gratuits et en aucun cas réservés aux utilisateurs du réseau, assure-t-il.

- Intelligence artificielle -

Parallèlement, Facebook va doubler le nombre de chercheurs de son centre sur l'intelligence artificielle (IA) créé en 2015 à Paris, qui passera de 30 à 60. Ce centre, le "FAIR Paris" est l'un des quatre sites mondiaux de Facebook sur l'IA et mène des recherches fondamentales.

Le groupe va de plus investir 10 millions d'euros supplémentaires d'ici 2022 "pour accélérer l'intelligence artificielle en France", soit un triplement des sommes qu'il y consacre. Cette somme permettra notamment de quadrupler le nombre de doctorants du centre, qui grimpera à 40.

L'enveloppe financera aussi, entre autres, des bourses d'étude, le don de "10 serveurs de dernière génération au profit d'instituts de recherche", ainsi qu'"un fonds pour la collecte de données ouvertes". Et le groupe renforcera son partenariat avec l'Inria (Institut national de recherche en informatique).

"En accélérant la recherche en IA (...) Facebook souhaite jouer un rôle moteur dans l'ambition française de devenir le champion international de l'IA", a souligné l'entreprise.

L'exposition "Connexions", installée dans Station F, la gigantesque pépinière numérique parisienne, va être l'occasion pour Facebook de promouvoir ses efforts dans ce domaine et dans d'autres champs d'action (réalité virtuelle, accompagnement des PME...).

Selon Facebook, les annonces de ce lundi ne visent pas à répondre aux critiques exprimées ces derniers mois par le gouvernement français à l'égard des GAFA, les géants américains du net, mais s'inscrivent dans des priorités à long terme et des chantiers lancés il y a plusieurs années.

Le patron de Facebook pour la France et l'Europe du Sud, Laurent Solly, avait en revanche confirmé récemment une évolution dans les pratiques fiscales du groupe, qui devrait conduire à une hausse significative des impôts qu'il paye en France.

En début d'année, le patron du groupe Mark Zuckerberg avait pour sa part fait son mea culpa, en promettant de "réparer" les effets jugés pervers du réseau, comme la diffusion de certains contenus problématiques (propos haineux, "fake news"...). Le tout, sur fond de vif débat aux Etats-Unis sur les ravages des addictions aux réseaux sociaux, alimenté en partie par les remords de certains employés de la Silicon Valley.

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