Techno La croissance d'Atos plombée par des déboires aux Etats-Unis et en Allemagne

AFP

23.10.2018 - 17:15

Le géant informatique français Atos a revu en baisse sa prévision de croissance et de rentabilité pour 2018, plombé notamment par des déboires aux Etats-Unis et en Allemagne.

La Bourse a lourdement sanctionné cette annonce du groupe, le titre chutant de près de 22,04% en milieu d'après-midi à 70,16 euros à Paris.

Atos "a perdu la confiance des investisseurs après des hésitations sur son niveau de marge, sur son niveau de chiffre d'affaires et la controverse qui a eu lieu concernant le calcul de son flux de trésorerie disponible (free cash flow)", a souligné auprès de l'AFP Daniel Larrouturou, directeur général délégué chez Diamant bleu Gestion.

Le titre est en train de "confirmer les craintes qu'avait déjà le marché sur son activité depuis plusieurs mois", a-t-il complété.

Sur un an, le titre Atos a perdu près de la moitié de sa valeur en Bourse.

Il avait atteint en octobre 2017 un sommet autour de 130 euros, après une longue période de croissance.

Atos a vu ses ventes quasiment stagner au troisième trimestre avec un chiffre d'affaires en hausse de 0,1% en croissance organique, à 2,884 milliards d'euros (+1,5% en données publiées).

Il ne prévoit plus désormais qu'une croissance organique de son chiffre d'affaires de 1% sur l'ensemble de l'année, alors qu'il visait au moins 2% jusqu'à maintenant.

Le groupe abaisse également légèrement sa prévision en matière de rentabilité, prévenant qu'il visait désormais une marge opérationnelle dans "le bas" de la fourchette de 10,5 à 11% précédemment communiquée sur l'ensemble de l'année.

Au troisième trimestre, les ventes d'Atos ont été tirées vers le bas par les mauvaises performances, aux Etats-Unis et en Allemagne, de la division "Infrastructure et data management" (centre de données, infogérance, services de cloud).

L'ensemble de la division "Infrastructure et data management" a vu son chiffre d'affaires reculer de 4,6% (organique) à 1,526 milliard d'euros.

Mais ces problèmes "ne sont pas structurels", ils "sont liés à des situations très spéficifiques à certains contrats" en Allemagne et aux Etats-Unis, a assuré le directeur financier du groupe, Elie Girard, dans une conférence téléphonique avec des journalistes.

"Il y a un contrat avec un gros opérateur allemand sur lequel il y a quelques difficultés" et "pour lequel on a décidé de reconnaître moins de revenu dans les comptes", a-t-il dit.

Par ailleurs, Atos a eu des "services de transition" sur un contrat en cours d'achèvement aux Etats-Unis "nettement plus faibles que celui avait été escompté", a-t-il ajouté. Atos prévoit d'ailleurs "une très forte accélération" de sa performance commerciale pour 2019, a indiqué M. Girard.

Le groupe maintient en effet sa prévision d'une croissance organique moyenne de 2 à 3% sur les trois exercices 2017, 2018, et 2019, a-t-il souligné.

Apport positif de la nouvelle filiale américaine

Le groupe compte notamment sur l'apport positif de Syntel, l'entreprise américaine qu'il vient de racheter et qui sera intégrée dans ses comptes à partir du 1er novembre.

Syntel a réalisé "environ 10% de croissance organique" au troisième trimestre avec une marge opérationnelle sur les neuf premiers mois de l'année de 25%, a indiqué M. Girard.

Globalement, le niveau des prises de commandes au troisième trimestre a atteint 2,482 milliards d'euros au troisième trimestre, "soit un ratio prise de commandes sur chiffre d'affaires de 86% en raison de quelques décalages sur le quatrième trimestre où le groupe prévoit un ratio supérieur à 130%", a précisé Atos.

Le chiffre d'affaires de la division "Business and platform solutions" (plateformes applicatives et intégration de systèmes) a cru de son côté à 4,5% (croissance organique) à 767 millions d'euros sur le trimestre, tandis que celui de la division "Big data - données massives - et cybersécurité" augmentait de 11,7% à 191 millions d'euros.

Worldline, la filiale de paiements électroniques d'Atos, a pour sa part vu ses ventes augmenter 6,3% à 399 millions d'euros.

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