La start-up Navya veut conquérir les villes avec son nouveau robot-taxi
Après avoir déployé dans le monde entier des navettes sans chauffeurs, la start-up lyonnaise Navya veut révolutionner les transports urbains via des taxis autonomes à propulsion 100% électrique, bourrés d'intelligence artificielle.
Mardi soir, à la Cité du cinéma (nord de Paris), plus d'une centaine de personnes étaient réunies pour assister à la présentation d'un taxi d'un nouveau genre.
Baptisé +Autonom Cab+, ce taxi hyperconnecté et aux formes futuristes peut accueillir jusqu'à six personnes. À bord, elles peuvent effectuer une visite interactive de la ville, commander des places de cinéma ou de musée ou encore composer la playlist de leur choix. Le tout, sans s'adresser à un conducteur, car le véhicule est totalement autonome.
"On est les premiers à mettre sur le marché un véhicule de type robot-taxi sans volant et sans pédales, personne ne fait ça dans le monde", assure Christophe Sapet, le président de Navya.
Les robot-taxis, auxquels s'intéressent plusieurs constructeurs dont le Français Renault, constituent l'une des révolutions promises au secteur du transport individuel. Selon une étude du cabinet Roland Berger, de telles machines pourraient même représenter en 2030 40% des bénéfices du secteur automobile mondial.
La marque de fabrique de Navya, créée en 2014: un concentré de technologies pour améliorer les transports en commun dans les zones urbaines et périphériques.
- Entre 25 et 45 km/h -
"Autonom Cab" veut prendre exemple sur son aînée "Autonom Shuttle", anciennement "Arma", une petite navette de 15 places bardée de caméras, radars, lidars et autres capteurs.
En phase d'expérimentation, le minibus a réussi à se frayer un chemin. Il est déjà opérationnel à Lyon, dans le quartier de Confluence, et à La Défense près de Paris depuis peu. Le parcours se poursuit en dehors de l'Hexagone car il embarque aussi à son bord Suisses, Américains, Australiens ou encore Hongkongais.
S'il ne nécessite pas d'infrastructure particulière, il est toutefois contraint de circuler sur des trajets pré-établis, réglementation oblige.
Au total, plus de 50 véhicules ont été déployés et près de 200.000 passagers transportés en ville ou dans des endroits privés (entreprises, parcs d'attractions, hôtels, aéroports, etc.), pour un prix à l'unité qui tourne autour de 230.000 euros.
"Le véhicule ne roule pas très vite" (entre 25 et 45 km/h), concède auprès de l'AFP M. Sapet, "mais les gens sont satisfaits". La dimension écologique de ces engins tout comme la garantie de sécurité qu'ils procurent, sont des arguments de taille, assure-t-il.
- Serial entrepreneur"-
La problématique du désengorgement des centres urbains est aussi primordiale, alors que selon les prévisions de l'Onu, 70% de la population mondiale vivra dans des zones urbaines d'ici à 2050, souligne le président de Navya, estimant qu'"on ne peut plus continuer comme ça".
"Serial entrepreneur" de son propre aveu - il a auparavant fondé une société dans les télécoms puis dans les jeux vidéo - Christophe Sapet a toujours baigné dans l'automobile, originaire d'une famille de concessionnaires pendant plus de 70 ans.
"La connaissance du véhicule et de la technologie m'a permis d'avoir une vision de ce que pourrait être le transport de demain. Navya est une émanation de cette réflexion", raconte-t-il.
Côté financement, la start-up a bénéficié d'une levée de fonds de 30 millions d'euros au bout de deux ans d'existence, avec l'entrée à son capital des français Keolis (filiale de la SNCF) et Valeo ainsi que du groupe qatari Group8.
Avec un chiffre d'affaires qui devrait dépasser les 10 millions d'euros en 2017, la société espère accélérer la cadence, et caresse l'ambition de dépasser les 100 millions d'euros dès 2019.
Prochaine étape: répliquer le succès de sa navette avec Autonom Cab, qui va faire l'objet d'une présentation au salon de l'électronique grand public (CES) de Las Vegas en janvier prochain, tandis que les premières livraisons sont attendues dès le 3e trimestre 2018. Le robot-taxi devrait être testé dans les rues de Paris l'année prochaine.
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