L'équipementier Valeo a présenté à Las Vegas un démonstrateur de petite voiture urbaine de 2 places 100% électrique, dotée de 100 kilomètres d'autonomie
Ligne d'assemblage, le 26 octobre 2016 à Chenai (Inde) de la équivalent électrique de la Kwid, voiture "ultra-low cost" commercialisée en Inde et en Amérique du Sud, dont Renault veut un équivalent électrique
L'industrie automobile cherche la route d'une électrique à bas prix
L'équipementier Valeo a présenté à Las Vegas un démonstrateur de petite voiture urbaine de 2 places 100% électrique, dotée de 100 kilomètres d'autonomie
Ligne d'assemblage, le 26 octobre 2016 à Chenai (Inde) de la équivalent électrique de la Kwid, voiture "ultra-low cost" commercialisée en Inde et en Amérique du Sud, dont Renault veut un équivalent électrique
L'industrie automobile pousse les feux pour proposer aux consommateurs des voitures électriques à bas prix, s'efforçant en particulier de répondre aux spécificités du marché chinois.
Dernier industriel en date à annoncer une petite électrique pas chère, l'équipementier automobile français Valeo, qui a présenté lundi au salon de l'électronique grand public (CES) de Las Vegas un démonstrateur de petite voiture urbaine de 2 places 100% électrique, dotée de 100 kilomètres d'autonomie et d'une vitesse de pointe de 100 km/heure.
Cette voiture, pour laquelle Valeo doit encore trouver un constructeur partenaire, serait vendue au prix de 7.500 euros, selon l'industriel français.
Renault a pour sa part déjà annoncé qu'il entendait lancer sur le marché chinois une petite voiture 4 places, équivalent électrique de la Kwid, "ultra-low cost" commercialisée en Inde et en Amérique du Sud.
Construite en co-entreprise avec Nissan et le constructeur chinois Dongfeng, elle devrait être vendue 8.000 dollars, selon les indications fournies par le patron de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, Carlos Ghosn.
D'autres constructeurs ont également prévu des voitures zéro émission et "low cost", comme General Motors qui a annoncé cet été les premières ventes sur le marché chinois de la Baojun E100, une deux places électrique, d'une autonomie de 155 kilomètres, pour un prix de 35.800 yuans (environ 4.600 euros), en prenant en compte les aides gouvernementales chinoises.
Par comparaison, la ZOE de Renault, une vraie quatre places en tête des ventes de voitures électriques en France et en Europe, se vend actuellement à partir de 23.700 euros, hors bonus gouvernemental de 6.000 euros en France.
Pour sa part, la "Model 3" de Tesla, la berline censée démocratiser l'accès aux voitures haut de gamme du constructeur américain, est vendue à partir de 35.000 dollars, avec une autonomie théorique de 300 kilomètres.
Si Valeo, Renault et GM ciblent le marché chinois, c'est que l'ex-Empire du Milieu est devenu l'Eldorado de la voiture électrique du fait de la politique volontariste du gouvernement de Pékin.
Ce dernier avait annoncé en septembre, sans fournir de précisions, préparer "un calendrier" vers "une interdiction" de la production et de la vente de voitures à carburants fossiles: un pari titanesque pour le premier marché automobile mondial en volume.
Dès 2019, tous les constructeurs automobiles en Chine seront soumis à d'ambitieux quotas de ventes de "véhicules à énergie nouvelle" calculés selon un système complexe de crédits. Les acheteurs de ces véhicules peuvent faire déjà immatriculer leurs véhicules plus rapidement et bénéficient d'aides financières.
L'originalité de la formule annoncée cette semaine par Valeo repose sur l'emploi d'une batterie de 48 volts, contre 400 volts pour la ZOE par exemple.
Les systèmes basse tension n'imposent pas les mêmes exigences de protection et peuvent être "20% moins chers" que les systèmes actuels, selon James Schwyn, de Valeo.
- Le frein de l'autonomie -
"C'est très astucieux" de la part de Valeo d'utiliser des systèmes 48 volts, sur lesquels l'équipementier français a déjà investi de manière importante pour ses solutions d'hybrides légers, indique à l'AFP Eric Kirstetter, spécialiste de l'automobile au cabinet de conseil Roland Berger.
Mais les perspectives d'une deux-places électrique semblent moins prometteuses en Europe, souligne M. Kirstetter pour qui "le consommateur européen n'est pas encore prêt pour ce type de véhicule", souhaitant notamment "plus d'autonomie" que les 100 kilomètres affichés.
Ce type de véhicule à faible autonomie et à bas coût pourrait en revanche représenter une solution pour de futurs robots taxis, estime-t-il.
Diagnostic voisin pour Flavien Neuvy, directeur de l'Observatoire Cetelem de l'automobile, pour qui la petite électrique de Valeo aura du mal à percer sur le marché européen.
"Certainement, le prix est un frein à l'achat d'une voiture électrique", explique-t-il.
"Mais le prix est moins un obstacle aujourd'hui, compte-tenu des incitations financières très fortes" mises en oeuvre par beaucoup de gouvernements: "les vrais freins sont plutôt sur l'autonomie encore limitée, et sur la difficulté à trouver des points de recharge", estime-t-il.
Les immatriculations de voitures électriques connaissent une croissance forte, mais elles restent marginales pour l'instant, en Chine comme en Europe ou aux Etats-Unis, à moins de 2% des marchés automobiles.
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