Le président Emmanuel Macron et la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern à l'Elysée, le 16 avril 2018 à Paris
Le président Emmanuel Macron et le patron de Facebook Mark Zuckerberg (g) lors d'une réunion à l'Elysée, le 10 mai 2019 à Paris
Classement des réseaux sociaux
Le secrétaire d'Etat au numérique, Cédric O, à l'Assemblée nationale, le 14 mai 2019 à Paris
Mobilisation internationale à Paris contre la violence en ligne
Le président Emmanuel Macron et la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern à l'Elysée, le 16 avril 2018 à Paris
Le président Emmanuel Macron et le patron de Facebook Mark Zuckerberg (g) lors d'une réunion à l'Elysée, le 10 mai 2019 à Paris
Classement des réseaux sociaux
Le secrétaire d'Etat au numérique, Cédric O, à l'Assemblée nationale, le 14 mai 2019 à Paris
Facebook a promis mercredi de limiter l'utilisation des vidéos en direct, répondant à l'appel d'Emmanuel Macron et de la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern contre la violence en ligne, deux mois après la diffusion sur Facebook Live de l'attaque contre des mosquées en Nouvelle-Zélande.
Les deux dirigeants lancent mercredi à Paris «l'appel de Christchurch» contre la cyberhaine, en compagnie d'une vingtaine de chefs d'Etat et de gouvernement, comme le roi Abdallah de Jordanie, le président sénégalais Macky Sall ou la Britannique Theresa May, et de patrons des géants du numérique, dont Google, Twitter et Facebook.
Leur préoccupation commune ? «Demander aux pays et aux grandes entreprises du numérique d'agir contre le terrorisme et l'extrémisme violent en ligne», explique l'Elysée.
Symboliquement, la réunion débutera par un «karanga», un chant traditionnel maori exprimant la douleur du peuple néo-zélandais après le massacre de 51 musulmans à Christchurch le 15 mars, diffusé en direct sur Facebook Live pendant 17 minutes.
L'attaque était «conçue pour être virale» sur Internet, explique Jacinda Ardern au Monde. «Facebook a tenté de supprimer la vidéo: ils l'ont enlevée 1,5 million de fois. Durant les premières 24 heures, elle a été remise en ligne sur YouTube chaque seconde», selon elle.
Face à un tel phénomène, «nous ne pouvons agir seuls» à l'échelle d'un pays, insiste la Première ministre néo-zélandaise. «Il faut apporter une réponse mondiale à un réseau mondial».
«L'appel de Christchurch» compte déjà l'adhésion des Premiers ministres canadien Justin Trudeau, norvégien Erna Solberg ou irlandais Leo Varadkar, ainsi que le vice-président indonésien Jusuf Kalla, tous présents à l'Elysée. Les Etats-Unis, dont les groupes sont pourtant les premiers visés, n'y seront qu'observateurs.
Le PDG de Facebook Mark Zuckerberg a été reçu dès vendredi par Emmanuel Macron pour évoquer les moyens de lutter contre les contenus haineux, un défi pour un réseau qui compte plus de 2 milliards d'utilisateurs. A contre-courant de bon nombre de grands patrons de la Silicon Valley, il appelle de ses vœux l'intervention des pouvoirs publics dans la régulation des plateformes internet.
Désormais, les utilisateurs ayant déjà enfreint les règles proscrivant les «organisations et individus dangereux» n'auront plus accès à Facebook Live pendant un certain temps.
«Si vous postez un contenu, si vous postez un lien lié à une personne ou à un groupe terroriste ou qui propage la haine, vous êtes immédiatement sanctionné, vous ne pouvez plus utiliser Facebook Live», a assuré le directeur général de Facebook France Laurent Solly. «Si cette mesure avait eu lieu, il n'aurait pas pu utiliser le Live», a-t-il affirmé.
Au 1er trimestre 2018, plus de 50% des vidéos retirées pour extrémisme violent ont été vues moins de 10 fois. Un chiffre en progression de 8% par rapport au 1er trimestre 2018.
Plus de 90% des vidéos retirées pour extrémisme violent lors des 6 derniers mois (Q4 '18 & Q1 '19) l'ont été avant d'être signalées par un humain, et parmi celles-ci et 88% avaient été visionnées moins de 10 vues avant leur retrait.
- Au menu du G7 -
L'appel de Christchurch est lancé à Paris à l'occasion du 2e sommet «Tech for Good» initié en 2018 pour débattre de la façon dont les nouvelles technologies peuvent contribuer au bien commun, comme l'éducation et la santé.
A cette occasion quelque 45 grands groupes technologiques se sont engagés mercredi à porter à 30% le taux de femmes dans le management et la direction d'ici 2022, quand la moyenne dans ce secteur est à 15%, a annoncé l'Elysée.
Parmi les signataires figurent des géants mondiaux comme le chinois Alibaba, les américains IBM, Uber et Booking.com ou encore les français Accor, BlaBlaCar, BNP Paribas, Engie, TF1 et L'Oréal.
Emmanuel Macron a convié à dîner mercredi soir quelque 180 responsables du monde numérique comme Jack Ma (Alibaba, l’Amazon chinois), Ken Hu (Huawei), Dara Khosroshahi (Uber), Jimmy Wales (Wikipedia) ou Eric Leandri (Qwant).
Ces discussions interviennent alors que la France planche sur une loi qui obligerait les réseaux sociaux à retirer les contenus signalés dans les 24 heures, sous peine d'une forte amende. Paris souhaite promouvoir une telle régulation au niveau européen.
Emmanuel Macron affiche la volonté de «faire de la France le pays qui invente la régulation» de la nouvelle économie, pour «réconcilier la technologie et le bien commun».
C'est dans cet optique que le secrétaire d'Etat au numérique, Cédric O, réunit mercredi ses collègues du G7 pour plancher sur un projet de charte sur les contenus haineux sur internet. La France voudrait le voir aboutir d'ici au sommet des sept pays les plus industrialisés (France, Canada, Allemagne, Etats-Unis, Italie, Japon, Royaume-Uni) en août à Biarritz.
Ces rendez-vous précèdent VivaTech, le grand salon des start-up qui s'ouvre jeudi à la porte de Versailles, où sont attendus plus de 100.000 visiteurs. Emmanuel Macron visitera le salon dans la matinée et sera interviewé par des chefs d'entreprise de la tech.
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