Techno Révolution technologique en Birmanie, un des derniers pays à adopter un code informatique universel

AFP

27.9.2019 - 08:22

Accéder aux grands sites web mondiaux, de Google à Wikipedia, était jusqu'ici quasi-impossible en langue birmane. Mais tout est sur le point de changer, le pays, longtemps fermé au monde extérieur, adoptant à partir de la semaine prochaine un code informatique universel.

De plus en plus de personnes sont connectées à internet et disposent d'un téléphone mobile en Birmanie. Pourtant, le pays est l'un des derniers au monde à basculer en «Unicode».

Sans ce code standard, les messages électroniques ou pages web venant de l'étranger sont illisibles, les caractères étant remplacés par des lignes de symboles vides de sens. Les logiciels de traduction et de reconnaissance locale ne fonctionnent pas davantage.

Les géants du numérique Apple et Microsoft ont aidé depuis des années de nombreux pays à standardiser leur norme. Mais la Birmanie, tenue pendant des décennies d'une main de fer par les militaires, est restée une exception et utilise un autre code le «Zawgyi» («sorcier»).

Le basculement officiel en Unicode, à partir du 1er octobre, devrait permettre une meilleure compatibilité des communications avec le reste du monde et une meilleure information puisque les sites étrangers pourront désormais être lus en birman.

«C'est comme passer à la démocratie», s'enthousiasme l'expert informatique birman Zaw Htut.

Malgré l'arrivée au pouvoir d'Aung San Suu Kyi en 2016, les atteintes à la liberté de la presse et à la liberté d'information restent nombreuses dans le pays très décrié par la communauté internationale à la suite des exactions de l'armée à l'encontre des musulmans Rohingyas. Ces derniers ont fui depuis 2017 par centaines de milliers au Bangladesh voisin.

Mais, si le passage en Unicode pour les administrations, les médias ou les grandes entreprises du pays devrait être relativement aisé, il n'en est pas de même pour les particuliers, notamment les plus défavorisés.

Beaucoup de téléphones importés illégalement dans le pays et vendus à bas prix sont pré-installés avec le code «Zawgwi» et 10 à 15% des téléphones les plus anciens ne pourront être convertis, soulignent des experts.

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AFP