Techno Séries en streaming: Amazon enclenche la vitesse supérieure

AFP

3.10.2018 - 10:35

(g-d): les acteurs de la série "The Romanoffs" Michael Zegen, Rachel Brosnahan, Tony Shalhoub et Marin Hinkle lors de la première mondiale, le 2 octobre 2018 à Londres
(g-d): les acteurs de la série "The Romanoffs" Michael Zegen, Rachel Brosnahan, Tony Shalhoub et Marin Hinkle lors de la première mondiale, le 2 octobre 2018 à Londres
Source: AFP

Avec l'annonce d'une multitude de nouvelles séries originales, le géant américain Amazon veut asseoir son statut d'acteur incontournable de la vidéo en ligne par abonnement, un marché en pleine croissance, notamment en Europe.

Parmi ces nouvelles séries figurent "The Romanoffs", imaginée par le créateur de "Mad Men" Matthew Weiner et présentée en avant-première mondiale à Londres mardi soir avant le début de sa diffusion le 12 octobre; "Homecoming", thriller psychologique américain en dix épisodes où l'Américaine Julia Roberts tient la vedette; et "Good Omens", adapté du roman anglais de fantasy comique paru sous le titre "Bons présages" en France.

"Nous avons plus de 100 millions d'abonnés et (...) nous fournissons un effort permanent pour croître au-delà", déclare à l'AFP la directrice d'Amazon Studios, Jennifer Salke. "Notre objectif est de trouver les meilleurs programmes, les plus captivants, addictifs et excitants".

Pour Jay Marine, vice-président Prime Video Europe, "la vidéo est un marché énorme, parce que les consommateurs s'y intéressent et y consacrent beaucoup de temps". "Cette tendance ne se démentira pas", a-t-il estimé lors de la présentation des nouveaux programmes à la presse, évoquant un potentiel de croissance "immense".

Présent initialement dans cinq pays seulement, Amazon avait annoncé en décembre 2016 l'extension de son service Prime Video à 200 pays, se posant ainsi en concurrent frontal de Netflix, l'autre géant du streaming.

Selon le cabinet IHS Markit, la plateforme vidéo prévoit d'investir 4,5 milliards de dollars dans des contenus originaux cette année, contre 7,5 à 8 milliards de dollars pour Netflix.

- Contenus locaux -

Un partie de l'enveloppe, non précisée, sera consacrée à l'Europe. La législation européenne va imposer un quota de 30% de programmes locaux sur les plates-formes de streaming.

"Nous allons maintenir un investissement significatif en Europe", a affirmé Georgia Brown, dirigeante de la branche dédiée à la création originale en Europe, sans donner de montant.

Plusieurs séries originales ont déjà été lancées ou le seront prochainement, comme "Six Dreams" en Espagne ou, dès fin 2018, la comédie franco-allemande "Deutsch-les-Landes". Mme Brown a également annoncé une prochaine collaboration avec la star française Jean Dujardin.

Pour Marco Kreuzpaintner, réalisateur de la série allemande "Beat", attendue en novembre, travailler avec une plateforme de streaming offre un débouché incroyable. "Tout le monde ne comprend pas [l'allemand], c'est pourquoi notre marché est plutôt limité normalement. Maintenant (...) vous pouvez toucher une audience mondiale, montrer qu'il y a de super produits locaux".

- "Grande créativité" -

Côté chaînes de télévision, les plates-formes vidéo, d'abord considérées avec méfiance, semblent être devenues des alliées avec leur manne financière et leur réseau mondial.

Paru en 1990, le roman apocalyptique "Good Omens" de Terry Pratchett et Neil Gaiman n'avait jamais été adapté à l'écran par la télévision britannique. Trop ambitieux, trop cher. C'était avant une association de la BBC avec Amazon Prime Video, pour produire une série en six épisodes dont la sortie est prévue en 2019.

"Nous avons beaucoup de chance à l'heure actuelle, nous sommes à un âge d'or pour la télévision, un moment où nos budgets peuvent égaler nos aspirations", avait déclaré M. Gaiman à l'AFP l'an dernier, sur le plateau de tournage.

Les coproductions entre diffuseurs traditionnels et réseaux en ligne offrent aussi de nouvelles opportunités aux acteurs, avait dit le Britannique Michael Sheen, qui interprète un ange dans la série. "Tout le monde est là: c'est quoi le prochain truc à voir? Il y a vraiment un appétit pour ça, ce qui explique qu'il y ait autant de choses réalisées. Et le résultat est vraiment bon, il y a le budget pour ça".

La Française Marie-Anne Chazel, dans la distribution de "Deutsch-les-Landes", abonde. "Vous pouvez avoir des rôles très intéressants parce que de nombreux sujets sont possibles, que vous ne pouvez pas avoir au cinéma ou à la télévision classique. C'est un endroit d'une grande créativité".

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