Jade Raymond, patronne du nouveau studio de création de jeux vidéos de Google, lors lancement de Stadia, la plateforme de streaming de jeux vidéos, le 19 mars 2019 à San Francisco
Le patron de Google Sundar Pichai présente Stadia, une plateforme de jeux vidéos en streaming, le 19 mars 20189 à San Francisco
Streaming, manette, studio: Google veut révolutionner le jeu vidéo
Jade Raymond, patronne du nouveau studio de création de jeux vidéos de Google, lors lancement de Stadia, la plateforme de streaming de jeux vidéos, le 19 mars 2019 à San Francisco
Le patron de Google Sundar Pichai présente Stadia, une plateforme de jeux vidéos en streaming, le 19 mars 20189 à San Francisco
Google a promis mardi de révolutionner le monde du jeu vidéo, en lançant cette année une plateforme permettant de jouer en streaming, mais aussi en dévoilant une nouvelle manette ou encore en lançant son propre studio de création.
Le groupe américain, qui est aussi un géant du «cloud», lancera cette plateforme, baptisée Stadia, «cette année» aux Etats-Unis, au Canada, au Royaume-Uni et certains pays d'Europe, ont indiqué ses responsables lors d'une conférence annuelle des développeurs de jeux vidéo à San Francisco.
Stadia sera «le moteur qui va redessiner les jeux et l'avenir», a affirmé mardi Jade Raymond, qui va prendre la tête du nouveau studio de création de jeux vidéo de Google --«Stadia Games and Entertainment», autre annonce importante du groupe mardi.
Avec cette plateforme, Google entend s'adresser à tout le monde, aux créateurs de jeux comme aux joueurs.
Concrètement, Stadia va permettre aux «gamers» de jouer sans accroc et directement en ligne, depuis différents appareils compatibles (tablette, smartphone, télévision, etc), à des jeux sophistiqués. Et ce, sans avoir à les télécharger ou à les installer, sur le modèle de Netflix pour la vidéo ou de Spotify pour la musique.
«Le pouvoir et l'accessibilité du +streaming+ va offrir à des milliards (de gens) des possibilités inédites pour jouer à des jeux vidéo», a commenté Yves Guillemot, PDG du géant français du secteur Ubisoft, qui collabore avec Google sur le sujet.
Google qui dispose de la puissance de son infrastructure de «cloud» avec des centres de stockage de données («data centers») dans plusieurs pays du monde, avait commencé en effet à tester la technologie il y a quelques mois, avec «Assassin's Creed: Odissey» d'Ubisoft: les «gamers» pouvant accéder à une partie tout simplement depuis Chrome, le navigateur internet de Google.
- «Assassin's Creed» et «Doom» au menu -
Le défi était de taille car le streaming doit pouvoir offrir la même qualité de jeu que sur consoles ou PC.
Il faut notamment que le transfert des données soit suffisamment rapide pour éviter des interruptions dans l'action ou une dégradation du graphisme: c'est la combinaison de la puissance du «cloud» et des avancées en matière de vitesse internet qui peuvent permettre un résultat satisfaisant aux deux bouts de la chaîne: du créateur du jeu au «gamer» dans son salon.
«Nous sommes à l'orée d'une révolution gigantesque dans le jeu, qui va permettre un nouveau niveau de créativité pour les développeurs, maintenant que le +data center+ est votre plateforme», a résumé Mme Raymond.
En revanche, Google n'a pas indiqué comment il comptait monétiser son Netflix des jeux vidéo pour le grand public, via un abonnement mensuel par exemple, ou de la publicité.
Avant de mettre un point un modèle économique, il faut d'abord que la plateforme puisse être en mesure de proposer un vaste catalogue de produits: la première étape consiste donc à inciter les développeurs à créer des jeux spécialement pour Stadia.
C'est ce à quoi servait la présentation de mardi, précisément faite devant un parterre de développeurs auxquels Google a donc proposé toute une batterie d'outils techniques.
- Quel catalogue ? -
«Assassin's Creed Odyssey» devrait dont en toute logique figurer au catalogue dès le lancement de la plateforme, de même que le jeu «Doom Eternal», dernier opus de la série à succès Doom.
Côté créateurs, ce service permet de créer plus vite et plus facilement, y compris des jeux très sophistiqués graphiquement, ont aussi expliqué les responsables du groupe américain.
Le groupe a aussi dévoilé une manette qui permettra d'accéder immédiatement à un jeu en ligne, via une connexion wi-fi.
En outre, Stadia permettra aussi de regarder en direct des parties de jeux vidéo de tierces personnes, sur le modèle de Twitch (Amazon).
L'arrivée massive de Google dans le jeu vidéo est un tournant majeur pour le secteur, compte tenu de sa puissance technologique et financière.
Mais, Emmanuel Freund, co-fondateur et Président de Blade, qui offre déjà Shadow, un service de streaming de jeux vidéo, estime qu'«il est difficile d’apprécier l’intérêt de Stadia pour ses futurs utilisateurs sans prix, sans catalogue et sans date de disponibilité».
«La conférence de ce soir ressemblait plus à une opération séduction de développeurs qu'au lancement d'un produit», ajoute-t-il dans un communiqué.
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