Le groupe de télécoms et médias Altice est en pleine dégringolade boursière après l'annonce de résultats trimestriels décevants
Patrick Drahi, le 21 mars 2017 à Paris
Les investisseurs s'inquiètent de l'importante dette d'Altice
Michel Combes, le 19 juillet 2017 à Paris
Télécoms: Drahi reprend les commandes d'Altice, dans la tourmente
Le groupe de télécoms et médias Altice est en pleine dégringolade boursière après l'annonce de résultats trimestriels décevants
Patrick Drahi, le 21 mars 2017 à Paris
Les investisseurs s'inquiètent de l'importante dette d'Altice
Michel Combes, le 19 juillet 2017 à Paris
En pleine dégringolade boursière et sur fond d'inquiétudes croissantes sur sa dette, Altice a annoncé une reprise en main par son fondateur et principal actionnaire Patrick Drahi, mais les investisseurs restaient circonspects vendredi.
Le groupe de télécoms et de médias a annoncé jeudi soir le départ de son directeur général Michel Combes et une "réorganisation" de la direction autour de Patrick Drahi, nommé président du conseil d'administration.
Vendredi matin, le titre Altice était très volatil en début de séance à la Bourse d'Amsterdam. Il perdait 1,41% vers 10H30 (09H30 GMT) après avoir commencé par gagner 2% à l'ouverture.
L'action avait enchaîné cinq séances consécutives de baisse avant cette annonce, et abandonné plus d'un tiers de sa valeur en une semaine.
Le départ de Michel Combes s'inscrit dans un contexte d'instabilité de la direction du groupe: en septembre, le directeur général de l'opérateur télécoms SFR, Michel Paulin, avait lui aussi quitté ses fonctions.
Altice, qui a multiplié les acquisitions ces dernières années, est organisée autour de deux marchés principaux: la France, avec SFR, présent dans les télécoms et les médias (BFM TV, Libération, etc..), et les Etats-Unis, où Patrick Drahi a racheté les câblo-opérateurs Suddenlink et Cablevision.
Mais sur ces deux marchés, Altice a enregistré une baisse de son chiffre d'affaires au dernier trimestre, mal accueillie par les investisseurs, poussant Patrick Drahi à reprendre la main.
Les investisseurs s'inquiètent également de l'importante dette d'Altice, même si elle est restée stable au troisième trimestre, à 51 milliards d'euros.
Selon le communiqué du groupe jeudi soir, Patrick Drahi établira en tant que président du conseil d'administration les "priorités stratégiques, opérationnelles, commerciales et technologique du groupe ainsi que leur exécution, en particulier à SFR".
Plusieurs de ses proches sont placés aux commandes des principales activités du groupe.
Dexter Goei, l'homme de confiance de Drahi déjà directeur général d'Altice USA, est nommé directeur général d'Altice et aura donc les commandes opérationnelles du groupe.
Alain Weill, jusqu'alors directeur général de SFR Medias (BFM TV, RMC, L'Express...), est nommé PDG de SFR.
Autre compagnon de route historique de Drahi, Armando Pereira, déjà chargé des opérations du pôle télécoms de SFR, devient directeur opérationnel d'Altice Telecom avec la responsabilité de piloter l'ensemble de l'activité télécoms du groupe.
"Cette structure représente un retour à l'organisation d'origine qui avait permis le succès du groupe Altice", souligne le groupe.
Pour les analystes de Bryan Garnier toutefois, "la nouvelle gouvernance soulève plus de questions qu'elle n'apporte de réponses". Ils jugent notamment que le départ de Michel Combes pourrait signifier que la situation chez SFR est pire que ce que le marché imagine, et évoquent l'expérience limitée d'Alain Weill dans les télécoms.
- Ambitions américaines -
La nouvelle direction est destinée à "mieux mettre en oeuvre la stratégie d'Altice, à mettre en place un système de responsabilités plus clair et à améliorer les performances opérationnelles et financières" du groupe, détaille Altice.
Cette réorganisation "va aligner plus complètement les intérêts des fondateurs, de la direction du groupe, tous ayant une participation significative dans le groupe, avec ceux de l'actionnariat public", poursuit le groupe.
Les dirigeants, tous des actionnaires importants, "appliqueront la stratégie de convergence entre télécoms, contenus et publicité numérique" chère au groupe.
Cité dans le communiqué, Michel Combes estime qu'avec le retour de Patrick Drahi à la présidence, "Altice sera bien positionné pour mettre en oeuvre sa stratégie dans toutes ses opérations".
M. Combes était arrivé chez Altice en août 2015 après avoir quitté l'équipementier télécoms Alcatel-Lucent où la rémunération encaissée à son départ lui avait valu une grosse polémique.
Mais pour M. Drahi, regagner la confiance des investisseurs et clients s'annonce une lourde tâche.
Il ambitionne en particulier de faire des Etats-Unis son premier marché et compte pour cela sur l'appui des investisseurs puisque son groupe, quatrième câblo-opérateur américain, est entré à Wall Street fin juin.
Il s'y est récemment lancé dans le mobile via un accord avec l'opérateur Sprint et a annoncé le lancement d'une box permettant de recevoir internet, fixe et télévision, une première aux Etats-Unis.
Sur ce marché, le groupe de médias et télécoms a connu une baisse de son chiffre d'affaires de 2,5% au troisième trimestre.
Retour à la page d'accueil