Le centre-ville de Toronto, au Canada, le 17 avril 2014
Une maquette du projet de «ville intelligente» de Sidewalk Labs est photographiée à Toronto, au Canada, en octobre 2019
Une maquette du projet de «ville intelligente» de Sidewalk Labs est photographiée à Toronto, au Canada, en octobre 2019
Toronto: un quartier futuriste lié à Google franchit une nouvelle étape
Le centre-ville de Toronto, au Canada, le 17 avril 2014
Une maquette du projet de «ville intelligente» de Sidewalk Labs est photographiée à Toronto, au Canada, en octobre 2019
Une maquette du projet de «ville intelligente» de Sidewalk Labs est photographiée à Toronto, au Canada, en octobre 2019
Feux tricolores intelligents, pistes cyclables chauffées en hiver, robots assurant la gestion des déchets : les autorités canadiennes ont donné leur accord de principe jeudi à un projet controversé de quartier futuriste à Toronto par une filiale de la maison mère de Google.
La filiale d'Alphabet, Sidewalk Labs avait été contractée en 2017 par Waterfront Toronto – une entité publique qui réunit la municipalité de Toronto et les gouvernements de l'Ontario et du Canada – pour mener à bien le projet.
Ce dernier prévoit le réaménagement de «Quayside», une friche industrielle de 5 hectares le long du lac Ontario, en un quartier ultramoderne et durable, articulé autour des technologies et des données numériques.
Le conseil d'administration de Waterfront Toronto a voté jeudi pour la poursuite du projet après que Sidewalk Labs a accepté de revoir son plan directeur, qui avait suscité de nombreuses critiques.
Le vote ouvre la voie à une évaluation formelle du projet par les autorités canadiennes ainsi qu'à de nouvelles consultations publiques. Un vote final doit avoir lieu le 31 mars 2020.
«Que les choses soient claires: ce n'est pas un accord final», a déclaré le président du conseil d'administration de Waterfront Toronto Stephen Diamond dans un communiqué. «Il reste beaucoup de travail avant une décision finale», a-t-il ajouté.
Sidewalk Labs a dû faire un certain nombre de concessions, notamment sur l'étendue du projet ou la gestion des données qui seront collectées. La filiale s'est aussi engagée à davantage partager, avec les entreprises canadiennes et Waterfront Toronto, les fruits des innovations et des propriétés intellectuelles qui seront générées grâce au projet.
La société new-yorkaise s'est réjouie de ce feu vert à son projet.
«Nous sommes engagés envers Toronto et nous espérons mettre en oeuvre ce projet qui rendra le logement plus abordable, créera de nouveaux emplois et établira de nouvelles normes pour une planète en meilleure santé», a-t-elle réagi dans un communiqué.
- «Pas la bienvenue à Toronto» -
Selon les plans proposés, le futur quartier sera construit en bois, mêlera commerces, bureaux et habitations (dont au moins 20% de logements sociaux) et se veut durable.
La société prévoit d’y déployer un certain nombre d’innovations y compris des feux tricolores qui s’adaptent en temps réel en fonction du trafic, des espaces publics modulables, des pistes cyclables chauffées en hiver ou des robots souterrains assurant la distribution des colis et la gestion des déchets.
Le quartier sera doté de capteurs pour collecter différents types de données sur les comportements des résidents, comme les flux de cyclistes et de piétons, la consommation en eau ou le remplissage des poubelles.
Sidewalk Labs assure que son objectif est d’aider à mieux comprendre les dynamiques de la vie urbaine et stimuler l’innovation, mais l’idée avait soulevé des inquiétudes quant à la protection de la vie privée des habitants.
Face à la levée de boucliers, Sidewalk Labs a finalement accepté de retoquer son plan directeur.
La taille du projet a été ramenée de 77 à 5 hectares, comme c'était initialement prévu. Et toute extension au-delà de «Quayside» sera, si le projet est concluant, soumis à un appel d'offres compétitif, selon Waterfront Toronto.
L'autre point principal des discussions concernait la gestion future des données. Depuis le début, le public s'était dit inquiet à l'idée qu'une société affiliée au géant américain Google puisse collecter des données des résidents, y voyant des risques d'atteinte à la vie privée.
Pour rassurer, Sidewalk Labs avait proposé la création d'un organisme indépendant pour superviser la collecte et l'utilisation des données, mais l'idée n'avait pas convaincu. Waterfront Toronto sera finalement en charge de la gouvernance numérique du projet et de toutes les questions liées au respect de la vie privée des résidents.
Thorben Wieditz, membre du mouvement citoyen #BlockSidewalk opposé au projet, s'est félicité de voir l'entité publique en reprendre le contrôle.
Il a espéré au passage que Sidewalk Labs «se rendra compte qu'elle n'est pas le bon partenaire de la ville de Toronto, qu'elle n'est pas la bienvenue à Toronto».
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