Techno Toshiba et Western Digital s'entendent pour débloquer la méga-vente de Toshiba Memory

AFP

13.12.2017 - 05:24

Le logo de Toshi à Yokkaichi (Japon) le 13 octobre 2017
Le logo de Toshi à Yokkaichi (Japon) le 13 octobre 2017
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Le conglomérat industriel Toshiba peut respirer: après des mois d'incertitudes et de litiges, il est enfin parvenu à se réconcilier avec son partenaire Western Digital, qui a renoncé à s'opposer à la méga-vente de l'activité de cartes mémoires Toshiba Memory.

Les deux groupes ont annoncé mercredi avoir trouvé un "accord global" pour vendre comme prévu cette lucrative filiale de Toshiba à un consortium d'acquéreurs mené par le fonds d'investissement américain Bain Capital et comprenant aussi Apple, Dell ainsi que le fabricant sud-coréen de semi-conducteurs SK Hynix.

Cette cession, évaluée à environ 2.000 milliards de yens (15 milliards d'euros), est cruciale pour permettre à Toshiba de redevenir solvable au plus vite. Sa situation financière s'est gravement détériorée depuis l'an dernier en raison du désastre de sa filiale nucléaire américaine Westinghouse, mise en faillite cette année.

"Nous sommes très heureux d'être parvenus à cet accord, qui profite clairement à toutes les parties impliquées", a déclaré Yasuo Naruke, vice-président exécutif du groupe japonais et PDG de Toshiba Memory, cité dans un communiqué.

"Toshiba reste dans les temps" pour finaliser la vente de Toshiba Memory "d'ici fin mars 2018", a-t-il assuré.

Le groupe nippon a toujours eu pour objectif de finaliser cette vente avant la fin de son exercice fiscal 2017/18, afin d'éviter une radiation de son action à la Bourse de Tokyo pour insolvabilité.

- Coopération renforcée -

Mais Western Digital ne l'a longtemps pas entendu de cette oreille, fâché d'avoir été éconduit comme acquéreur potentiel de Toshiba Memory (TMC).

Car le groupe américain avait misé gros en rachetant l'an passé SanDisk, précisément parce que cette société est associée depuis maintenant 17 ans à Toshiba, numéro deux mondial des mémoires flash Nand, après le sud-coréen Samsung Electronic.

Ces puces sont désormais le support de stockage non seulement d'appareils numériques mobiles, mais aussi des disques durs d'ordinateurs et serveurs.

Western Digital paralysait ainsi depuis des mois le processus de vente avec des recours devant les tribunaux et une cour d'arbitrage. Toutes ces procédures vont à présent être abandonnées.

Toshiba et Western Digital ont aussi précisé mercredi qu'ils allaient "renforcer" leur collaboration dans les mémoires flash, en prolongeant la durée de leurs coentreprises et en investissant ensemble dès l'an prochain dans l'extension de l'usine de Toshiba Memory à Yokkaichi, près de Nagoya (centre du Japon), pour produire une nouvelle génération de cartes mémoires flash 3D, dont la demande mondiale explose.

Les deux groupes ont également fait en sorte de protéger mutuellement leurs actifs et leurs données confidentielles en lien avec la cession de TMC, qui pourrait "éventuellement" être introduite en Bourse à l'avenir, selon le communiqué.

"La priorité absolue de Western Digital a toujours été de protéger les coentreprises" avec TMC, mais aussi de "garantir son accès de long terme aux mémoires Nand", et de "défendre ses intérêts" dans ces sociétés communes, a déclaré le PDG de Western Digital Steve Milligan dans le communiqué, se disant lui aussi "très heureux" que l'accord trouvé avec Toshiba respecte ces "objectifs impératifs".

Yuji Sugimoto, responsable de Bain Capital au Japon, a lui aussi salué cet accord "ouvrant la voie à la finalisation de l'acquisition de TMC par le consortium mené par Bain Capital, comme prévu".

Après ce dénouement heureux, l'action Toshiba grimpait de 1,63% à 311 yens mercredi à la Bourse de Tokyo vers 10H30 (01H30 GMT), tandis que l'indice vedette Nikkei était en léger repli (-0,12%).

Le titre s'était déjà apprécié de près de 10% depuis une semaine, plusieurs médias ayant annoncé qu'un accord avec Western Digital était imminent.

Début décembre, Toshiba a par ailleurs bouclé une augmentation de capital de 600 milliards de yens (environ 4,5 milliards d'euros) visant également à l'aider à redevenir solvable avant fin mars, avec ou sans la cession de Toshiba Memory, ce qui avait réduit les moyens de pression de Western Digital.

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