Techno Tour des Flandres virtuel: Van Avermaet s'impose depuis son grenier

AFP

5.4.2020 - 18:06

Remporter le Tour des Flandres depuis son grenier, c'est possible ! Le Belge Greg Van Avermaet (CCC) l'a prouvé dimanche en s'imposant lors d'un Ronde virtuel qui opposait treize coureurs pédalant sur rouleaux, connectés entre eux via une plateforme internet.

Le véritable Tour des Flandres, initialement programmé dimanche, ayant été annulé (ou reporté) à la suite de la pandémie de coronavirus, l'organisateur Flanders Classics avait mis en place une «Lockdown Edition».

Le but: permettre aux dizaines de milliers de fans «sevrés de cyclisme» de vibrer pour leurs idoles, la course étant retransmise par la télévision publique flamande. Une consolation, aussi, pour les sponsors en ces temps de disette.

Les supporters du champion olympique n'auront pas été déçus, Van Avermaet s'imposant, à 35 ans, avec 20 secondes d'avance sur son compatriote Oliver Naesen et l'Irlandais Nicolas Roche.

Et si cela n'était qu'une course virtuelle, l'effort lui était bien réel. La preuve par l'abandon de l'Australien Michael Matthews, au bout du... rouleau et contraint à l'abandon à 13 kilomètres de l'arrivée après «un effort trop violent» pour lui.

Van Avermaet, installé dans le grenier de son domicile de Termonde (Belgique) pouvait lui jubiler après avoir terminé deux fois deuxième (2014, 2017) et une fois troisième (2015) de la vraie course.

«J'espère que le vrai Tour de Flandres pourra se dérouler en automne et que je pourrai alors vraiment le remporter», a déclaré le leader de la formation CCC, équipe polonaise en grande difficulté financière depuis le début de la crise du Covid-19.

«Ma petite fille (qui apparaissait de temps en temps à l'écran derrière son père, ndlr), qui ne comprenait pas pourquoi son papa était occupé à faire une course à la maison, est très contente pour moi», a poursuivi, hilare, le Belge.

«C'était un drôle de sentiment: on souffre beaucoup sans avoir la sensation d'être dans la course. Je pense que mes pulsations n'ont jamais été aussi élevées».

«Mais c'était très drôle. Je pense qu'on s'est tous amusé malgré la frustration de ne pas être poussés par la foule. Dans ces temps difficile, c'était une très bonne idée», a-t-il conclu.

Concrètement, les téléspectateurs auront assisté à une course sur leur écran TV séparé en deux: à gauche les coureurs filmés en plein effort à leur domicile et à droite la course virtuelle en mode jeu vidéo.

Cette épreuve de «e-cyclisme» était rendue possible par une plateforme digitale et un «live streaming» interactif tentant de s'approcher le plus possible des vraies conditions de course.

- A Monaco, ou dans sa cave -

On pouvait ainsi voir les coureurs grimacer lors des ascensions des trois côtes au programme de l'épreuve réduite aux 32 derniers kilomètres du véritable Ronde: le Kruisberg, le Vieux Quaremont et le Paterberg.

«L'effet d'aspiration était également reproduit, l'effort étant plus intense pour le coureur de tête que pour ceux placés dans sa roue», a expliqué le Belge Tim Wellens après sa prestation effectuée depuis le balcon de son appartement à... Monaco.

«J'avais sans doute une plus belle vue qu'Oliver Naesen qui pédalait dans sa cave en Belgique», a-t-il plaisanté.

Cette première course virtuelle de l'histoire pourrait inspirer d'autres organisateurs.

Le Tour de Suisse songerait au même genre de course sur trois étapes avec treize équipes de trois coureurs.

Les chiffres d'audience du programme diffusé par la télévision flamande Sporza n'étaient pas encore connus dimanche, mais il ne fait guère de doute que la diffusion aura rencontré un beau succès.

Chaque année, ce sont normalement des centaines de milliers de Flamands qui se regroupent le long des routes du Ronde.

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