Actu people Christophe Ruggia répond à Adèle Haenel

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7.11.2019 - 11:05

Source: Covermedia

Après avoir refusé de répondre aux questions de Médiapart lors de l’enquête sur les accusations portées par Adèle Haenel à son encontre, Christophe Ruggia a envoyé un droit de réponse au site. Il se défend d’avoir eu des gestes déplacés à l’égard de l’actrice lorsqu’elle avait entre 12 et 15 ans.

Christophe Ruggia a usé de son droit de réponse dans les colonnes de Médiapart suite aux accusations d’Adèle Haenel. L’actrice accuse le réalisateur de son premier film, Les Diables, d’attouchement et harcèlement sexuel lorsqu’elle avait entre 12 et 15 ans. Des propos corroborés par les nombreux témoignages recueillis par la journaliste Marine Turchi au cours de ses sept mois d’enquête, et que le réalisateur dément.

La comédienne a notamment raconté en détail se sentir obligée, car redevable, de se rendre chez le cinéaste tous les samedis, au cours desquels elle affirme qu’il lui a fait subir des attouchements non désirés et a utilisé une emprise psychologique sur elle. Pour Christophe Ruggia, si elle venait chez lui lorsqu’elle était adolescente, c’était sa volonté à elle. Il explique que la fin de tournage a « débordé sur la rentrée scolaire » et a donc proposé un suivi aux deux comédiens principaux de son long-métrage. « Je me suis inquiété du retour à la réalité. (...) J’ai proposé à l’un comme à l’autre de nous revoir à l’occasion, pour maintenir ce lien que je pensais indéfectible qui s’était noué alors. Autant Vincent Rottiers avait besoin de retrouver sa famille (...) Mais Adèle Haenel a bondi sur l’occasion quand je lui ai proposé de nous revoir. Elle m’a dit “quand?”, j’ai répondu “quand tu veux”, elle a dit “samedi?”. J’ai dit “si tu veux” », déclare-t-il dans son droit de réponse publié par Médiapart.

Selon lui, rien ne s’est passé lors de ces rencontres. « Adèle venait à la maison et piochait dans ma vidéothèque riche de milliers de films, ceux qu’elle avait envie de voir ou que je lui recommandais. Elle les regardait chez elle dans la semaine, me les ramenait le samedi suivant et en reprenait d’autres. (…) Je n’ai jamais eu à son égard, je le redis, les gestes physiques et le comportement de harcèlement sexuel dont elle m’accuse », ajoute-t-il.

Le cinéaste reconnaît cependant une « erreur » de jugement. « À l’époque, je n’avais pas vu que mon adulation et les espoirs que je plaçais en elle avaient pu lui apparaître, compte tenu de son jeune âge, comme pénibles à certains moments. Si c’est le cas et si elle le peut je lui demande de me pardonner », explique-t-il, avant d'ajouter que « l’étroitesse de la relation que j’entretenais avec cette adolescente suffit à m’accabler. Mon exclusion sociale est en cours et je ne peux rien faire pour y échapper ».

Si Adèle Haenel n’a pas porté plainte contre Christophe Ruggia, les faits dont elle l’accuse ne sont pas prescrits et le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire.

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