Interview Jérôme Anthony: «A la télévision, ça tourne tout le temps»

De Samuel Bartholin/AllTheContent

15.11.2019

Jérôme Anthony, animateur expert en divertissements musicaux .
Jérôme Anthony, animateur expert en divertissements musicaux .
Cyril LAGEL/W9

Jérôme Anthony co-présente ce samedi «La grande soirée de Soprano» sur W9. L’occasion d’évoquer avec cet animateur polyvalent son amour des grandes émissions de variété, sa passion pour les artistes et la chanson française, et revenir sur son départ de «La France a un incroyable talent». 

Samedi soir W9 diffuse «La Grande Soirée de Soprano – Le concert évènement pour la tolérance» présenté par vous et Erika Moulet. De quoi s’agit-il?

Il s’agit d’un concert qui a été enregistré, comme chaque année, sur la plage d’Agadir, au Maroc. L’invité de cette édition, Soprano, se produit sur scène avec ses amis artistes, comme auparavant l’avaient déjà fait pour nous Kev Adams, Mister Gims, Black M… Il y a toute une série de duos inédits, de trios, de sketches: c’est un vrai divertissement, qui a été enregistré devant près de 200'000 personnes.

A quoi renvoie l’énoncé sur la tolérance?

L’évènement est organisé comme tel par le Maroc depuis plusieurs années. Les artistes y donnent de leur temps, et de leur énergie. C’est une émission de variété, avec des gens de tous horizons, qui amènent chacun leur univers… En plus des artistes que l’on amène, il y a des artistes marocains qui sont là, et suscitent une ferveur extraordinaire sur place. C’est un concert «pour la tolérance» en ceci que c’est un moment d’échange - c’est l’objectif.

Vous avez une carrière très diversifiée, sur de nombreuses chaînes de télévision (TF1, France 2, Disney Channel, M6, W9) ainsi qu’à la radio, avec des émissions souvent liées à la musique et la chanson…

Oui, je me suis toujours nourri des émissions de variété, j’ai même fait des livres sur le sujet! Je baigne dans l’actualité musicale, grâce notamment à la radio. J’aime les divertissements musicaux, l’histoire des artistes, ceux d’hier comme ceux d’aujourd’hui… Pour moi, ce concert au Maroc, avec ces gens qui se croisent, ces duos inédits, se situe dans la continuité des grands divertissements de variété. Avec en plus, sur W9, une «écriture» particulière, faite d’allers-retours sur le plateau, en coulisses, avec des sketches, beaucoup d’ambiance… C’est ce qui nous différencie des shows de variété qu’on peut voir sur des chaînes plus traditionnelles.

«Pour moi, ce concert au Maroc se situe dans la continuité des grands divertissements de variété»

C’est ce type de divertissement qui vous ont donné envie de faire ce métier?

Oui, quand je voyais des émissions de variété étant gosse à la télévision, je me disais que c’était ça que je voulais faire. On devrait d’ailleurs peut-être reprendre certains des codes d’alors, ça nous ferait peut-être encore avancer… J’ai fait des bouquins sur Maritie et Gilbert Carpentier. Encore aujourd’hui, si vous en parlez à des producteurs, pour eux, c’est comme la madeleine de Proust: ils rêvent presque tous de refaire ce type d’émissions. Il y avait des ruptures de rythmes, des surprises, les artistes sortaient de leur zone de confort: voyez, comme je vous le disais, c’est cette veine qu’on cherche à creuser aujourd’hui. Quand je compare ce que j’ai connu enfant, et ce qui se fait aujourd’hui, je trouve qu’on est pas mal, on a un bon équilibre.

Et votre propre relation à la chanson? En 1993, vous aviez sorti un titre «Quelque part, quelqu’un» écrit par Didier Barbelivien.

C’était il y a bien longtemps! Et, comme j’ai eu à l’époque des propositions de la télévision, j’ai laissé tomber pour me consacrer entièrement à la télé. Cependant, il se trouve que je vais ressortir un album, au mois de février prochain. C’est quelque chose qui s’est fait uniquement pour le plaisir! Je tourne régulièrement avec un groupe, et on reprend des grands standards de la variété française que l’on réorchestre en swing. Alors on a fait un album de toutes ses reprises: Pour le plaisir, Chez Laurette, Le ciel, les oiseaux et la mer…

Vous avez en tant que personnage public pris le nom de Jérôme Anthony. Craigniez-vous à l’époque que votre nom de famille, Finkelsztejn, soit trop difficile à prononcer, ou trop singulier pour faire carrière?

Anthony, c’est en fait mon deuxième prénom. A l’époque où j’ai changé, je venais d’arriver comme animateur sur NRJ, et «Finkelsztejn sur NRJ», si vous voulez, c’était peut-être un peu dur… Un peu brutal (sourire). Personne ne m’a demandé de changer, c’est moi qui l’ai fait, comme par réflexe. Si ça se passait aujourd’hui, je pense que je garderais mon nom, car il y a eu entre temps d’autres noms différents qui ont émergé, et ça ne dérange personne. Mais ça date de 1984 ou 85… On avait tous des surnoms à la radio, et moi j’ai pris un nom plus simple – peut-être pas le meilleur, mais j’ai pris celui-là. Déjà, durant ma période scolaire, avec mon nom compliqué, je me faisais pas mal chambrer. C’était une autre époque…

«Même ceux qui sont bien servis aspirent toujours à être un peu mieux servis»

L’été dernier, vous avez dû laisser l’animation de la seconde partie de «La France a un incroyable talent» sur M6 à l’humoriste Donel Jack’sman. Une déception?

On m’a fait savoir qu’ils voulaient changer d’animateur, voilà, c’est tout. Je me suis déjà souvent exprimé là-dessus: je faisais cette émission depuis neuf ans, c’est une durée déjà assez sympa… Ce n’était ni un problème d’audience ou d’émission, ils voulaient simplement tester d’autres gens, pour voir. Est-ce que c’est agréable à vivre? Non, bien sûr, pas très… Mais ça ne change rien pour moi: je suis animateur au sein du groupe M6, c’est leur décision, ils font ce qu’ils veulent. Je ne vais pas ruer dans les brancards.

Dans une interview en 2018, vous disiez toutefois déjà: «On ne pense pas souvent assez à moi»

Vous savez, même ceux qui sont bien servis aspirent toujours à être un peu mieux servis. Moi, j’ai eu l’impression d’en faire un peu plus il y a quelques temps, et d’en faire un petit peu moins maintenant. Dans les chaînes, il y a des changements à la direction des programmes, et il faut être patient. En l’occurrence, il y a eu un changement à un moment qui ne m’a pas été profitable, il vient d’en avoir un nouveau maintenant, alors on verra comment ça se passe… C’est comme ça, la télé: ça tourne tout le temps, ça n’est pas une surprise.

Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez?

C’est bien chargé! On développe pas mal d’émissions pour W9, des «prime» musicaux, qui seront diffusés vers la fin de l’année et le début de l’année suivante. Et depuis la rentrée, je suis aussi sur M Radio, de 9h à 12h, pour une émission intitulée «En attendant midi», avec des interviews, des chroniques et beaucoup de musique.

La Grande soirée de Soprano: samedi 16 novembre, à 21h05, sur W9
En attendant midi: du lundi au vendredi, de 9h à 12h, sur M Radio

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