Interview Manon Germond: «J’aime les gens passionnés»

Aurélia Brégnac/AllTheContent

6.8.2019

A l’occasion de la «Fête des Vignerons», Manon Germond a animé durant un mois «Couleurs d’été» sur RTS Un. Des émissions quotidiennes en public, sur un plateau à ciel ouvert, à la rencontre d’anonymes et de passionnés de leur région. Des échanges privilégiés et le récit d’histoires authentiques... l’exercice du direct a beaucoup plu à la journaliste de terrain, aussi à l’aise devant la caméra qu’en reportages. Manon Germond s’est confiée à Bluewin au terme de ce grand rendez-vous estival.

Parlez-nous tout d’abord de «La Fête des Vignerons» à laquelle vous participez cet été à Vevey.

J’anime «Couleurs d’été», du lundi au vendredi à 19h, pendant vingt minutes en direct. On a eu un mois d’émission, et cela se termine cette fin de semaine. L’idée était d’accueillir en plateau des invités, mais pas seulement autour de la «Fête des Vignerons». Avec le producteur de l’émission, nous avons voulu élargir les sujets et parler de la viticulture, de l’agriculture… Nous avons aussi fait venir des musiciens romands en plateau pour parler du patrimoine musical suisse. On a abordé la thématique du label Unesco, également. On a eu des invités aux profils très variés.

Animation en plateau, interviews, reportages… qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier de journaliste?

Avec cette expérience-là, il y a forcément la magie du direct. C’était en plus un studio ouvert, où on pouvait avoir des interactions avec le public. Au niveau des interviews, il y avait des passionnés en plateau. Cet échange-là, j’ai trouvé génial! On a eu la première femme couronnée à la Fête des Vignerons, et la voir les larmes aux yeux… ce sont des moments magiques!

Vous aviez déjà l’habitude du direct?

J’avais eu une expérience d’émission de débats en direct sur «La Télé», la chaîne de Vaud.Fribourg. J’adorais ça. Ensuite, à la RTS, j’ai notamment fait des duplex, lors de reportages, mais l’exercice est vraiment différent. J’ai vraiment beaucoup aimé les directs de cet été: ce sont parfois des interviews et des échanges très courts, de 3 ou 4 minutes, mais c’est en même temps très intense.

«Il y a un peu d’appréhension, mais c’est de l’appréhension positive»

Vous ressentez du stress, de l’adrénaline?

De l’adrénaline, oui… Ce que je me demande toujours, c’est si j’aurais assez de questions; si je trouverais la bonne question. Il y a un peu d’appréhension, mais c’est de l’appréhension positive.

Il y a des personnes que vous rêveriez d’interviewer, ou des sujets que vous souhaiteriez couvrir?

Personne en particulier… J’aime les gens passionnés. J’aime aller chercher ça lors des interviews. A la base, je suis JRI – journaliste reporter d’images – dans le canton de Vaud, c’est vraiment un travail de terrain, proche des gens. J’avais donc déjà eu l’occasion de traiter certaines thématiques abordées dans l’émission, comme l’agriculture, etc. Et là, pour la préparation, j’ai encore approfondi mes connaissances, en regardant des documentaires notamment et en lisant beaucoup. Je voulais vraiment comprendre les enjeux, les thématiques qui font le paysage vaudois, notamment. Mais là, on a pu vraiment se plonger dans les sujets à travers des documentaires. Et, lors de la préparation des émissions, je voulais aussi vraiment comprendre les enjeux, les thématiques qui font le paysage vaudois, notamment.

Comment vous est venue la passion pour le journalisme?

Je pense être justement passionnée de rencontres. Avant de devenir journaliste, j’avais travaillé dans un boîte de production qui fait des documentaires. J’étais assistante de production, et je me suis en fait rendue compte que je voulais être beaucoup plus sur le terrain, à poser des questions… ça me frustrait d’être dans la logistique et l’organisation. C’est là que j’ai compris que c’est ça que je voulais faire. Mais avant ça, j’avais eu un déclic au gymnase, quand on nous a passé le film «Le Génie helvétique», de Jean-Stéphane Bron. Ça a été un énorme déclic parce que j’ai vraiment compris le système politique suisse, mais à travers des élus très humains, très attachants. Je me suis dit: «j’ai envie de raconter des histoires comme ça, en fait».

Quelles sont vos hobbies, vos propres passions?

Je fais du roller derby. C’est très peu connu. C’est un sport de contact sur patins à roulettes. Il y deux équipes qui s’affrontent pour marquer des points contre le camp adverse. Pour dépasser la joueuse adverse, il faut parfois avoir des contacts physiques. Parfois, il y a vraiment des contacts physiques.

«L’idée sera d’aller à la rencontre des Suisses en vue des élections fédérales.»

Et vous avez déjà des projets TV pour la rentrée?

Oui, avec deux collègues journalistes, nous allons réaliser une série qui s’appellera «Les Suisses» et qui sera diffusée dans le 19h30. L’idée sera d’aller à la rencontre des Suisses, d’entendre leurs préoccupations en vue des élections fédérales. Nous irons à la rencontre de profils très variés: une mère célibataire, un chômeur, une famille au Tessin avec des enfants qui cherchent des emplois dans d’autres cantons… On va suivre ces gens pendant deux jours, et raconter leurs craintes, leurs rêves, leurs envies…

Vous partirez tout de même en vacances cet été?

Une semaine: je vais en Valais, puis au Tessin. Normalement je vais à l’étranger, j’adore voyager, mais là ce sera un été très suisse (rires). Je vais marcher et profiter de la nature, puis j’irai au Festival du film de Locarno.

Comment vous voyez-vous dans dix ans?

Toujours en train de faire de la télévision, toujours pouvoir rencontrer des gens… Je suis très heureuse!

A voir et à revoir:
«Couleurs d’été», en direct à 18h50 sur RTS Un

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