Interview Marianela: «Je peux manger cinq desserts en une journée!»

Anaïs Deban/AllTheContent

14.11.2018

Marianela est la candidate qui a sans doute le plus marqué les esprits de cette septième saison du «Meilleur Pâtissier». Si elle a été éliminée avant la demi-finale, la Costaricaine de 36 ans, n’en perd pas son enthousiasme! Elle raconte son amour pour la pâtisserie, pour la France et pour les gens, en exclusivité pour «Bluewin».

D’où vient votre amour pour la pâtisserie?

Marianela: Au Costa Rica, quand j’étais petite, ma grand-mère pâtissait beaucoup beaucoup. On était une famille méga-gourmande, on adore manger! Et moi je suis vraiment très gourmande, j’adore les desserts. Je peux manger cinq desserts en une journée et ça ne me fait rien. Je vous jure, je crois que j’ai un autre estomac, juste pour le sucré. Alors petite, j’aidais ma grand-mère et c’est elle qui m’a donné cette passion.

Vous connaissiez déjà l’émission?

Quand je suis arrivée en France, il y a quatre ans, je suis tombée sur l’émission et je me suis dit: «Mon dieu cette émission, c’est génial. C’est parfait pour moi!» Mais je ne savais pas parler français parce qu’en arrivant je ne parlais pas un mot! Alors je regardais l’émission et mon mari m’expliquait ce qui se disait. Petit à petit je parlais mieux français mais je me suis rendue compte que le niveau était très élevé et que ce n’était que des pâtisseries typiques de la France. Je savais faire des gâteaux mais typiques de chez nous. Ça n’a rien à voir! Chez nous, on a une pâtisserie très grossière. Je me suis dit que c’était impossible pour moi de participer. Jamais de ma vie je n’avais fait de pâte feuilletée.

«J’ai appris par coeur tous les basiques. Je ne dormais pas.»

Et finalement vous avez décidé de vous inscrire?

Oui finalement, l’année dernière, j’ai envoyé ma candidature en me disant que j’étais douée pour la pâtisserie et que j’apprenais vite. Ils m’ont rappelée après quatre étapes de sélection et ils m’ont dit: «Félicitations, tu es dans les douze pris et tu as un mois pour apprendre toute la pâtisserie française!» Et c’est ce que j’ai fait. J’ai démissionné de mon travail dans le marketing, je me suis fait des fiches et j’ai appris par coeur tous les basiques: les crèmes, les pâtes, etc. Je ne dormais pas. En plus à côté, j’ai un blog assez important, «Una latina en Paris», avec plus de 50’000 followers. Malgré tout, quand je suis arrivée à l’émission, il y avait des choses que je n’avais jamais faites!



Comment vous avez fait pour ne pas vous décourager?

Je suis une personne très positive et j’aime bien les défis. Je me disais que si j’étais là, c’était pour une raison, que c’était ma place et que je partirai quand je devrais partir. Je crois beaucoup en la force de la pensée positive. Et je savais que j’avais une facilité pour la pâtisserie, c’est inné. Alors je me disais: «Tu peux réussir» Et je me rappelle que Cyril Lignac m’a dit que c’était incroyable comme je me suis acclimatée à la culture, que j’étais une femme formidable et que je faisais mieux les gâteaux que des Français qui sont nés avec cette culture. Alors la seule fois où j’ai pleuré, ce n’était pas de stress, c’était de joie! Et puis je crois que la passion est la réponse à tout, quand on a une passion, il n’y a pas de barrière.

Tout le monde vous adore, vous avez remarqué?

Oui, c’est fou! (rires)

Qu’est-ce qui fait que vous êtes tant appréciée du public, d’après vous?

J’ai été très fidèle à moi-même. Tous les candidats me disaient: «Comment tu peux être si à l’aise et si tranquille à la télé?» Mais moi je leur disais «On ne fait qu’une émission de télé, on ne fait que des gâteaux et on est là pour apprendre». Je profitais de chaque moment à fond et ça se voit, je crois. Et aussi je dis toujours que quand on donne de l’amour on ne peut rien te donner d’autre en échange que de l’amour. Au début j’avais peur quand même, je me disais que les gens allaient dire que je n’avais rien à faire là parce que j’étais costaricaine et que je piquais la place d’un Français. Mais finalement, les gens sont très gentils et ils ont vu que j’étais authentique. À chaque fois que j’arrivais sur le tournage, j’étais reconnaissante d’être là. Il y avait des milliers de candidats qui rêvaient d’être là et moi j’étais là. J’ai décidé de ne jamais me plaindre même quand c’était fatigant. J’étais tout le temps contente! La plupart râlait dès qu’on devait refaire certaines séquences. Je leur disais: «bah oui, c’est la télé, c’est comme ça!»

Est-ce que vous mesurez l’impact et la visibilité de l’émission?

Oui. Je savais que l’émission était très connue mais je ne pensais pas que les gens m’arrêteraient dans la rue pour me demander des photos. On me demande des autographes! C’est fou. Je ne pensais pas que participer à l’émission changerait autant mon quotidien.

Qu’est-ce que cette émission a changé pour vous?

Par exemple, le week-end j’aime bien prendre un jour pour moi. Je fais du shopping, j’achète un dessert. C’est quelque chose que j’adorais faire. Mais maintenant quand je suis dans un magasin, les gens me reconnaissent et souvent ils me demandent de leur dire quelque chose parce qu’ils adorent mon accent. Je ne suis plus jamais tranquille mais je trouve ça mignon. La semaine dernière j’étais avec une amie et elle trouvait ça insupportable qu’on vienne tout le temps me parler. Elle était un peu fâchée, on ne pouvait pas parler. On essayait une chemise et une femme m’a demandé de prendre son portable et de parler à son mari parce qu’il m’adore. Et moi je le fais, ça me fait plaisir de faire plaisir. J’ai voulu passer à l’émission alors j’assume.

«Il y a des restaurants et des pâtisseries qui veulent que je vienne travailler avec eux.»

Et concernant votre carrière, on vous fait des propositions?

Oui, il y a beaucoup de retombées et d’opportunités. Maintenant mon CV, c’est l’émission. Il y a des restaurants et des pâtisseries qui veulent que je vienne travailler avec eux, ils ont vu de quoi j’étais capable. Honnêtement je ne sais pas ce que je vais faire, je dois réfléchir et canaliser mes forces si je veux pouvoir tout faire.

Vous avez des projets plus personnels?

Oui. Je suis consciente que dans six mois, je serai oubliée. Alors mon but c’est de monter une affaire qui dure. Dans une émission je me suis servie d’un fruit de chez moi: le «cas». Quand Cyril a goûté, il n’a pas aimé et quand je l’ai travaillé en pâtisserie, il a adoré! Et j’ai reçu plein de messages pour me demander où en trouver. Alors ça m’a donné une idée: je suis en train de créer une ligne de produits importés de chez moi. Avec des fruits exotiques et des ingrédients qui n’existent pas ici.

Votre famille au Costa Rica a-t-elle regardé l’émission?

Oui bien sûr! Maintenant je suis très connue au Costa Rica. En plus tous les médias ont parlé de moi. On a montré des extraits de l’émission, j’ai fait des interviews depuis la France.

Vous êtes retournée au Costa Rica?

Non, j’ai peur. J’attends la finale et j’irai quand toute la folie se sera calmée ici.

Ça n’a pas été trop dur de vivre tous ces moments importants loin de votre pays natal et de votre famille?

Si, c’était très dur. En plus on n’avait pas le droit d’avoir le téléphone sur le tournage. De ne pas pouvoir s’exprimer, c’est très dur. Ma grand-mère était la plus fière du monde, je lui envoyais des messages. Mes tantes et ma mère lui ont mis les émissions. Ils regardaient même s’ils ne comprenaient rien. Ma grand-mère a 88 ans, elle m’a envoyé un message en me disant: «J’ai rien compris mais à ta tête, j’ai tout compris». C’est vrai que je suis super expressive!

Vous aimez vivre en France?

J’adore! Je suis amoureuse de ce pays.

Qu’est-ce que vous aimez le plus en France?

Je crois que c’est que je me sens très en sécurité. Le Costa Rica est déjà sûr comparé au reste de l’Amérique latine, on a la santé gratuite et l’éducation gratuite comme ici. Mais en France je sens que je peux marcher la nuit dans la rue sans qu’il ne m’arrive rien. C’est une vraie qualité de vie. En plus ce que j’aime en France et en Europe c’est que la culture est très riche. Je parlais de la Suisse avec une amie et on se disait que c’était le paradis. C’est magnifique! Mais évidemment ce que j’aime en France, c’est le Paris-Brest!

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