Pandémie COVID-19: le pic de l'épidémie est vraisemblablement passé

ATS

14.4.2020

Patrick Mathys, chef de la section Gestion de crise et collaboration internationale de l'OFSP.
Patrick Mathys, chef de la section Gestion de crise et collaboration internationale de l'OFSP.
Keystone / archives

La Suisse a vraisemblablement passé le pic de l'épidémie de Covid-19. Plusieurs indices le font penser, laissant entrevoir un assouplissement des mesures de lutte contre la pandémie, a indiqué mardi devant la presse à Berne Patrick Mathys, responsable à l'OFSP

Depuis le début de l'épidémie, 200'000 personnes ont été testées; 25'800 tests se sont révélés positifs et 3000 malades ont dû être hospitalisés.

Environ 900 sont décédés du coronavirus, a déclaré le chef de la section Gestion de crise et collaboration internationale de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP).

Aujourd'hui, plusieurs données sur le cornavirus sont à la baisse et les modélisations confirment cette tendance, bien que la prudence reste de mise, a ajouté M. Mathys. "Mais on peut penser que le pic est dépassé", a-t-il dit. La perspective d'un assouplissement se renforce. Le Conseil fédéral fera une annonce à ce sujet jeudi.

Tendance à confirmer

Selon les données de l'OFSP datées de mardi 8h00, le pays a enregistré 254 cas positifs de plus en un jour. C'est nettement moins que les 1300 constatés au plus fort de la crise. Mais c'est pratiquement stable par rapport à la semaine dernière.

«La semaine prochaine, on verra mieux où nous en sommes», selon M. Mathys. Aujourd'hui, le taux de cas positifs par rapport au volume de tests effectués montre une légère diminution. Mais il est vrai que les annonces des laboratoires et des médecins varient au cours de la semaine, une baisse étant régulièrement observée durant le week-end.

Vers une adaptation des tests

Aujourd'hui, la Suisse peut mener jusqu'à 6000 tests par jour. Elle compte à long terme parvenir à une capacité de 10'000 tests quotidiens. Mais cela ne sera possible que lorsque le matériel ad hoc sera arrivé en Suisse.

La Confédération songe en effet à adapter les critères concernant les personnes à tester. Aujourd'hui, seules les personnes qui présentent des symptômes ou qui sont à risque sont testées. L'OFSP veut élargir les contrôles pour cette deuxième catégorie de personnes vulnérables.

Sur le plan mondial, certains pays comme l'Autriche ont commencé à assouplir leurs mesures de lutte contre le coronavirus, tandis que la pandémie se poursuit notamment aux Etats-Unis. La Suisse suit de près les pays qui sont en train d'entamer le retour à la normalité.

Interrogé sur la forme que prendra l'assouplissement, Patrick Mathys a indiqué que les études, modèles et publications ne donnent pas une recette uniforme. Mais il est clair qu'un retour progressif au travail ne peut pas se faire sans une réflexion sur la réouverture des écoles, a-t-il déclaré.

Médicaments: situation tendue

A la question d'une pénurie d'anesthésiants dans certains hôpitaux, le responsable de l'OFSP a admis que la situation était "tendue" pour les médicaments utilisés en soins intensifs. La Confédération fait son possible pour se fournir sur le marché international. Mais la demande est générale.

Interrogé sur le taux de mortalité en Suisse par rapport à l'étranger, M. Mathys n'a pas voulu faire de commentaires. Les chiffres à disposition son trop incomplets.

En Suisse, l'incidence des victimes est de 105 décès par million d'habitants. Parmi les personnes décédées, 543 sont des hommes (60%) et 356 des femmes (40%). L’âge des personnes décédées va de 31 à 101 ans, avec un âge médian de 84 ans, selon les derniers chiffres de l'OFSP.

Plus de neuf personnes décédées sur dix (96%) souffraient d’au moins une maladie préexistante. Les trois maladies préexistantes les plus fréquemment mentionnées étaient l'hypertension artérielle (64%), les maladies cardiovasculaires (56%) et le diabète (27%).

Genève le plus touché

Compte tenu de leur population, les cantons de Genève, Tessin, Vaud et Bâle-Ville sont les plus touchés. Genève affiche l'incidence la plus élevée (833,7/100'000 hab), devant le Tessin (819,6), Vaud (609,8) et Bâle (528,3).

Concernant les personnes hospitalisées, leur âge va de 0 à 101 ans, avec un âge médian de 71 ans. Six sur dix sont des hommes. La plupart avaient une maladie préexistante.

Pour les cas testés positifs, l'âge va de 0 à 107 ans, avec un âge médian de 52 ans. 46% des cas étaient des hommes, 54% des femmes. Chez les plus de 60 ans, les hommes sont plus touchés que les femmes. Pour les deux sexes, l’incidence est maximale chez les personnes âgées de 80 ans et plus.

Les images du jour

Retour à la page d'accueil