Engelberg OW
Ignazio Cassis met les critiques dont il fait l'objet au sujet de son adhésion éphémère à Pro Tell sur le compte de son succès. "C'est le syndrome du champignon: ceux qui poussent trop, on leur coupe la tête", a-t-il déclaré avec humour devant les délégués du PLR.
Le Tessinois s'exprimait samedi à Engelberg (OW) pour la première fois lors d'une assemblée du parti en tant que conseiller fédéral élu. Dans son discours, Ignazio Cassis est aussi revenu, par allusion, sur la tempête médiatique qu'a suscitée la révélation de son adhésion à l'organisation Pro Tell, engagée en faveur de la libre détention d'armes, neuf jours avant son élection.
"Lorsqu'on gagne une élection, les tirs (sur la personne) sont d'autant plus violents. Et il n'y a pas que les tireurs à l'arbalète qui tirent avec des munitions réelles, croyez-moi!", a-t-il lancée sous les rires de l'assemblée.
Oui à Schengen et aux armes
Rappelant les propos de son prédécesseur au Conseil fédéral Didier Burkhalter sur la "deuxième peau" qu'un membre du gouvernement doit vêtir, il a ajouté: je pense quand même aller m'acheter un gilet pare-balles en plus!" Ignazio Cassis avait adhéré à Pro Tell peu avant son élection à l'exécutif fédéral. Il s'en est retiré la semaine dernière, un mois plus tard donc.
Pro Tell combat tout durcissement de la réglementation sur les armes à feu et se positionne ainsi contre la législation de l'Union européenne qui doit entrer en vigueur d'ici fin 2019. Avec la Fédération sportive suisse de tir (Swiss Shooting), elle a annoncé le lancement d'un référendum si la Suisse reprend entièrement les nouvelles réglementations européennes.
"Je ne suis pas allé chercher Pro Tell", a souligné le futur ministre, rappelant que son adhésion avait été évoquée dans une interview passée inaperçue avant l'élection au Conseil fédéral. Ignazio Cassis a déploré que sa personne ait voulu être instrumentalisée en faveur d'une sortie de l'espace Schengen. "Je soutiens à la fois les accords de Schengen et une législation libérale sur les armes."
Didier Burkhalter "a montré la voie"
Emu aux larmes après la diffusion d'une vidéo sur son élection, Ignazio Cassis a remercié son parti pour son soutien. "Je n'avais encore jamais vu ces images", a -t-il confié. Le Tessinois a reçu des mains de la présidente du PLR Petra Gössi un marteau "pour forger à nouveau ensemble" la Suisse multilingue.
Face aux délégués libéraux-radicaux, il a aussi rendu hommage à Didier Burkhalter, qui rend son tablier de ministre des affaires étrangères à la fin du mois. "Il nous a montré la voie avec humour et responsabilité sur la scène internationale. Il a noué des milliers de contacts dans le monde entier, dans l’intérêt de la Suisse."
Son successeur tessinois a, par ailleurs, dressé un portrait optimiste de la situation de la Suisse. "Je relève très volontiers ce défi, car je suis persuadé que la Suisse a tous les atouts pour avoir du succès aussi à l'avenir. Diffuser ce message est essentiel à mes yeux."
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