Grand Conseil – FR Agressions «LGBTI+phobes» mieux traitées

ATS

18.12.2019 - 11:15

La discussion a notamment tourné autour de la nécessité ou non de demander à la police de produire des statistiques concernant les agressions à caractère LGBTI-phobe (archives).
La discussion a notamment tourné autour de la nécessité ou non de demander à la police de produire des statistiques concernant les agressions à caractère LGBTI-phobe (archives).
Source: KEYSTONE/ANTHONY ANEX

Le Grand Conseil fribourgeois veut accorder davantage d'attention aux victimes d'agressions à caractère «LGBTI+phobe». Il a accepté un mandat visant à créer des statistiques et à améliorer la formation et la démarche opérationnelle de proximité des policiers.

Le mandat a été accepté mercredi par 76 voix contre 19 et 7 abstentions. Les députés n'ont pas suivi la proposition du Conseil d'Etat qui leur demandait de n'en avaliser que le volet formation et non celui portant sur la création de statistiques en matière d'agressions touchant les communautés lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI).

«Des mesures doivent indubitablement être prises, afin de renforcer la lutte contre les violences et discriminations LGBTI+phobes», a relevé le conseiller d'Etat Maurice Ropraz, en charge de la sécurité et la justice. «La plus grande fermeté doit accompagner les autorités de poursuite pénale dans ce contexte.»

En l’absence de norme pénale spécifique, la collecte de statistiques n’est pas une mesure opportune, à fortiori si elle est limitée au canton de Fribourg, a argumenté le magistrat PLR. L’attention des autorités au problème existe déjà et la production de données imposerait une charge de travail «disproportionnée» à la police.

Nécessité

La nécessité de statistiques a été défendue par plusieurs députés. «Les dégâts causés par les agressions coûtent plus cher à la société que la production de données», a insisté la députée PLR Nadia Savary-Moser. Sa collègue Antoinette de Weck a dit que l'existence de statistiques peut inciter les victimes à dénoncer les actes.

Alors que la proposition du Conseil d'Etat de fractionner le mandat semblait en passe de l'emporter, grâce au soutien de la droite, les députés l'ont rejeté lors d'un premier vote. Le fractionnement n'a recueilli alors que 48 voix contre 53 et 1 abstention.

«Un poste de préposé à ces questions sera créé au sein de la Police cantonale», a annoncé encore Maurice Ropraz. Le sujet a été discuté avec ses collègues d'autres cantons, sachant que la démarche de produire des statistiques a été lancé en mai dans 13 cantons. Sans oublier la votation fédérale du 9 février sur la norme anti-homophobie.

Traitement inégal

Les dix mandants provenant de tous les partis estiment dans leur texte que la population LGBTI+ est encore souvent victime de traitement inégal, de violence et d’atteinte à sa dignité. Selon eux, la situation est préjudiciable à toute la société.

Selon le mandat, «seuls des chiffres concrets, produits par le quotidien de la police, permettront de tirer des conclusions réalistes sur l’état de ce type de violence». «Il n'est sinon pas possible de traiter le problème sans données statistiques», a insisté à son tour la députée PS Julia Senti, l'une des mandataires.

L'idée consiste à enregistrer les actes de violence homophobe, en incluant le motif et le lieu de l’agression. Des données qui doivent être analysées dans un rapport ou rendues accessibles à un observatoire des violences.

Les mandants veulent aussi qu’une formation de base et des formations continues sur la gestion des agressions à caractère LGBTI+phobe soient proposées à la Police cantonale, aux polices communales et au pouvoir judiciaire.

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