Climat Extinction Rebellion formé à la non-violence

ATS

13.10.2019 - 10:04

Les manifestants d'Extinction Rebellion ont bloqué à plusieurs reprises des ponts, de manière non-violente (archives).
Les manifestants d'Extinction Rebellion ont bloqué à plusieurs reprises des ponts, de manière non-violente (archives).
Source: KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

Les actions d'Extinction Rebellion (XR) se veulent spectaculaires mais pacifiques. Défenseur du climat, ce mouvement prône la désobéissance civile, dans la non-violence. Pour y parvenir, il mise sur une forte organisation en amont.

La section lausannoise d'Extinction Rebellion organise dimanche une formation à la désobéissance civile non violente. «Ces formations font partie de l'ADN de XR», déclare celui qui se fait appeler Stéphane, d'Extinction Rebellion Lausanne. Ouvertes aux membres mais aussi à toute personne intéressée, elles ont lieu dans toutes les branches locales du mouvement, précise-t-il.

La structure d'Extinction Rebellion étant horizontale, chaque section organise ses formations. Une telle préparation est nécessaire, sachant que le groupe peut rassembler plusieurs centaines d'activistes par manifestation.

«La non-violence est un des principes fondamentaux qu'on apprend à nos membres», indique le Lausannois. C'est la détermination dans leurs convictions qui les pousse à être pacifiques, avance-t-il.

XR souhaite aussi renvoyer une bonne image par ce biais, pour mieux atteindre ses objectifs. «On n'est pas contre la police», précise Stéphane. «Etre non violent change notre rapport vis-à-vis de l'extérieur. Nous avons l'air plus sympas et nos messages sont plus clairs».

Force morale individuelle et travail collectif

Lors des manifestations, chacun a un rôle défini à l'avance. De petits groupes sont constitués, en fonction des objectifs d'action. «Certains s'occupent de bloquer les lieux choisis, d'autres vont parler aux médias ou à la police, énumère Stéphane. Il y a aussi des «anges gardiens» chargés de la sécurité et de canaliser d'éventuels débordements.»

En cas de présence de fauteurs de troubles, Extinction Rebellion dispose de processus internes de réaction et est en contact avec la police, indique le militant. Comme la majorité des personnes est non violente, il est plus facile de rappeler à certains d'être pacifiques, selon Stéphane.

Par exemple, lors du blocage du pont Bessières, une personne est venue avec le visage caché par un foulard, illustre-t-il. «D'autres gens lui ont rappelé que cela ne se faisait pas au sein de XR. Jusqu'à maintenant, le groupe n'a jamais eu de gros problèmes de brutalité».

Pour arriver à un tel respect du principe de non-violence, Extinction Rebellion insiste sur une certaine discipline, en plus d'une bonne organisation en amont. «Cela demande une force morale individuelle et un travail collectif», résume l'activiste lausannois.

Pareil à d'autres mouvements non violents

Florence Passy, professeure de sciences politiques à l'Université de Lausanne, confirme qu'une grande préparation en amont est la clef des mouvements non violents. Selon elle, il est très peu probable qu'il y ait ensuite des débordements agressifs lors des manifestations de ces groupes.

En plus de mettre en place un répertoire d'actions non violentes, les mouvements tels qu'Extinction Rebellion mènent en arrière-fond une réflexion philosophique sur la question, explique la professeure. «Les membres adhèrent à l'idéologie du mouvement, commente-t-elle. Ils apprennent à ne pas réagir, même s'ils sont confrontés à la violence.»

Florence Passy indique qu'adopter une telle attitude permet de rendre illégitime la violence dont pourraient être victimes les manifestants. Elle cite en exemple les mouvements de désobéissance civile non violente menés par Gandhi, Martin Luther King ou encore Nelson Mandela.

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