Etats-Unis Joe Biden mettra fin au soutien américain dans la guerre au Yémen

ATS

4.2.2021 - 19:18

Joe Biden s'apprête à annoncer les couleurs que prendra sa politique étrangère au cours de son mandat (archives). Washington a déjà annoncé la fin du soutien américain aux opérations sur le terrain au Yémen.
Joe Biden s'apprête à annoncer les couleurs que prendra sa politique étrangère au cours de son mandat (archives). Washington a déjà annoncé la fin du soutien américain aux opérations sur le terrain au Yémen.
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Le président des Etats-Unis Joe Biden va annoncer jeudi la fin du soutien américain aux opérations dans la guerre au Yémen et le gel du retrait des troupes américaines en Allemagne, marquant ainsi un double tournant stratégique par rapport à Donald Trump.

«Aujourd'hui, il va annoncer la fin du soutien américain aux opérations offensives au Yémen», «celles qui font perdurer la guerre civile» et «ont provoqué une crise humanitaire», a déclaré son conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, avant le premier discours de politique étrangère du nouveau président.

Cela concerne notamment «les ventes de munitions de précision» controversées à l'Arabie saoudite, qui dirige une coalition militaire accusée de nombreuses bavures envers les civils dans son intervention auprès du gouvernement yéménite contre les rebelles Houthis, appuyés par l'Iran.

Les Houthis saluent la décision de Joe Biden et y voient le début de la fin de la guerre, selon un responsable.

Opérations contre Al-Qaïda

Jake Sullivan a précisé que Washington avait prévenu Ryad ainsi que les Emirats arabes unis, également impliqués dans cette coalition. En revanche, l'armée américaine continuera ses opérations ciblées contre Al-Qaïda dans la Péninsule arabique, a ajouté le conseiller.

Cette promesse de campagne s'inscrit dans une remise à plat plus globale de la politique américaine au Moyen-Orient. Elle prévoit aussi un réexamen de l'inscription des Houthis sur la liste noire américaine des «organisations terroristes», une autre mesure prise in extremis par l'ancien gouvernement.

Cette mesure est critiquée de toutes parts car elle menace l'acheminement de l'aide au Yémen, qui est déjà selon l'ONU le théâtre de la pire crise humanitaire au monde actuellement.

Sur une autre promesse du président démocrate en rupture avec son prédécesseur républicain, le retour dans l'accord sur le nucléaire iranien, Jake Sullivan s'est borné à dire que la nouvelle équipe diplomatique était en pleine discussion avec les Européens pour forger «un front uni».

Gel du retrait des troupes en Allemagne

Selon le conseiller présidentiel, Joe Biden va aussi confirmer le «gel» du retrait partiel des troupes américaines d'Allemagne engagé par le milliardaire new-yorkais. Donald Trump avait annoncé en juin vouloir diminuer grandement le nombre de soldats américains stationnés en Allemagne, souhaitant les faire passer à 25'000.

Cette décision avait suscité des remous au sein de la classe politique américaine ainsi qu'en Europe, où les alliés de Washington, et Berlin en particulier, ont été malmenés pendant les quatre années de mandat de l'ex-président, qui avait fait du désengagement de l'US Army de plusieurs théâtres étrangers une priorité.

Le gel promis par le nouveau locataire de la Maison Blanche durera le temps d'un «réexamen global de la posture» des forces américaines déployées à l'étranger, dont sera chargé le ministre de la Défense Lloyd Austin.

Faire «rendre des comptes» à Moscou

Jake Sullivan a aussi affiché la fermeté du nouveau gouvernement face à la Russie.

«Contrairement à la précédente administration, nous allons prendre des décisions pour que la Russie rende des comptes pour toutes ses activités déstabilisatrices», a-t-il martelé, sans donner de calendrier ni de précisions.

«Nous pensons que faire payer à la Russie les conséquences» de ses actes «aura un effet sur le comportement de la Russie à l'avenir», a-t-il dit, tout en reconnaissant que cela n'empêcherait pas le président russe Vladimir Poutine de «faire tout ce que nous n'aimons pas».

Il a aussi prévenu que les Etats-Unis envisageaient des «sanctions ciblées» contre les militaires birmans, «à la fois contre des individus et contre des entités contrôlées par l'armée», après le coup d'Etat contre le gouvernement civil d'Aung San Suu Kyi.

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