Coronavirus Keller-Sutter opposée à un confinement total

ATS

1.4.2020 - 09:54

Karin Keller-Sutter confie que cela l'a «beaucoup touchée» de devoir restreindre la liberté des citoyens (archives).
Karin Keller-Sutter confie que cela l'a «beaucoup touchée» de devoir restreindre la liberté des citoyens (archives).
Source: KEYSTONE/ANTHONY ANEX

Alors que certains plaident pour un confinement total en Suisse, la ministre de la justice Karin Keller-Sutter y est fermement opposée. Elle souligne que le Conseil fédéral a «vraiment pris des mesures restrictives».

«On va déjà très loin. Avec un confinement total, les conséquences sociales, psychologiques, économiques et financières seraient très graves», relève la ministre PLR dans une interview publiée mercredi dans Le Temps. Un arrêt complet présenterait notamment un risque pour l'approvisionnement alimentaire, détaille-t-elle.

La conseillère fédérale confie que cela l'a «beaucoup touchée» de devoir restreindre la liberté des citoyens et des citoyennes ou de devoir fermer des commerces, mais cela était nécessaire pour protéger la population.

Interrogée sur la demande de plusieurs ONG de suspendre les demandes d'asile, elle maintient sa position: «Je l'ai déjà dit, l'Etat de droit doit continuer à fonctionner» et cela s'applique aussi au droit d'asile. «Je suis en discussion avec les cantons, on est tous d'accord pour que les procédures se poursuivent», ajoute-t-elle en précisant que cela est également dans l'intérêt des requérants.

Faire preuve de patience

Quant à la situation dans les centres d'hébergement, la Saint-Galloise rappelle que plusieurs d'entre eux ont été provisoirement rouverts afin de pouvoir respecter les règles de distance. Elle reconnaît toutefois qu'il est plus difficile de respecter les distances sociales dans les hébergements collectifs, «que ce soit les centre de requérants d'asile, les casernes ou les prisons, il faut faire respecter les règles».

A ceux qui espèrent une reprise quasi normale le 19 avril, elle répond qu'il faudra encore faire preuve de patience. La crise actuelle est «un vol long-courrier. Et nous sommes au début du voyage».

Pas d'incidence sur la votation

Karin Keller-Sutter ne craint pas que la situation actuelle remette en cause la libre circulation des personnes sur laquelle les Suisses devraient voter en septembre. «Au contraire. Après cette période de restrictions, les gens vont apprécier encore mieux la valeur des libertés individuelles. Comme la liberté de voyager.»

La crise aura des conséquences graves sur le plan économique. Il ne faut donc pas abandonner les avantages qu'a la Suisse, comme l'accès au marché européen, ajoute la ministre de la justice.

Après la crise, Karin Keller-Sutter espère «qu'on appréciera davantage les libertés individuelles, qu'on se rendra compte que la prospérité et la sécurité ne vont pas de soi», mais aussi que la solidarité et la créativité qui se développent demeureront.

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