Coronavirus KKS reconnaît une communication pas claire

ATS

2.5.2020 - 06:30

Karin Keller-Sutter reconnaît que la communication du Conseil fédéral n'était pas optimale (archives).
Karin Keller-Sutter reconnaît que la communication du Conseil fédéral n'était pas optimale (archives).
Source: KEYSTONE/PETER KLAUNZER

La conseillère fédérale Karin Keller-Sutter défend le rétropédalage du Conseil fédéral sur certaines décisions. Ce dernier est en revanche conscient que la communication de sa stratégie de déconfinement n'était pas optimale, reconnaît-elle.

Le Conseil fédéral n'a pas clairement communiqué sur le calendrier ainsi que sur les concepts de protection, ajoute la conseillère fédérale dans une interview publiée samedi dans les journaux de CH-Media.

Une deuxième lacune concerne la levée des restrictions sur l'assortiment des grands distributeurs. «Cela était bien intentionné mais a été mal communiqué et n'a au final conduit qu'à la confusion», souligne la ministre de la justice. C'est pourquoi le Conseil fédéral est revenu sur sa décision.

La conseillère fédérale rejette également l'idée qu'un poids plus important serait actuellement accordé aux intérêts économiques qu'aux aspects sanitaires. «Non, cette impression n'est pas correcte. Dès le 16 avril, le Conseil fédéral a donné au Département de l'intérieur le mandat d'élaborer des mesures de déconfinement dans les domaines de la gastronomie, du sport et des loisirs pour sa séance du 29 avril», explique-t-elle.

Les critiques à l'encontre des actions du Conseil fédéral sont dans l'ordre des choses, indique Mme Keller-Sutter. «Quand la crise est aiguë, tout le monde est d'abord solidaire. De plus, lors du confinement, tout le monde pouvait être traité de la même façon», explique-t-elle. Et d'ajouter que «maintenant, divers facteurs doivent être pris en comptes dans les étapes du déconfinement». Cela conduit à des justifications différentes et à des traitements différenciés des divers domaines, avance-t-elle en défendant l'approche du Conseil fédéral.

Réouverture des frontières

Dans une interview avec les journaux romands de Tamedia, Karine Keller-Sutter est revenue sur la réouverture des frontières et a prévenu qu'il faudra être patient avant de pouvoir voyager à l'étranger. Elle n'est pas en mesure de donner un calendrier précis mais indique que la réouverture des frontières se fera au cas par cas.

La première destination accessible aux Helvètes pourrait être l'Autriche. «Je suis confiante de pouvoir trouver un chemin praticable et pragmatique» avec ce pays, indique Karin Keller-Sutter.

Et de préciser que «c'est le pays dont nous somme le plus proches dans les mesures d'assouplissement». Il s'agit d'un élément important pour envisager une réouverture car si deux pays n'ont pas un niveau de restrictions similaire, cela risque de provoquer un mouvement de foule vers l'un des pays.

Opposée aux «passeports sanitaires»

Comme elle l'a déjà indiqué cette semaine, la ministre PLR rappelle qu'elle ne peut faire aucune promesse concernant les vacances d'été. Elle est en contact avec ses homologues européens mais à ce stade, elle n'a «pas d'indication concrète qu'ils soient prêts à accueillir des touristes suisses cet été». Interrogée sur ses propres vacances, la conseillère fédérale confie qu'elle se rendra une dizaine de jours au Tessin.

Pour les voyages plus lointains, il faudra se montrer encore plus patients. Elle indique que, selon des experts, «les voyages touristiques intercontinentaux ne seront probablement pas possibles, de façon normale, avant l'année prochaine».

Pour accompagner la réouverture, la conseillère fédérale n'est pas favorable aux «passeports sanitaires», qui attestent d'une non-infection, avancés par certains. «Je me méfie de ce type de solution plutôt complexes à mettre en oeuvre», explique-t-elle en précisant que selon les experts la prise de température n'est pas forcément très utile et les tests de dépistage pas toujours fiables.

Elle plaide pour un retour à la normale progressif «sans trop compliquer ni précipiter les choses». «Le plus simple reste de s'accorder avec nos voisins», estime-t-elle.

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