Coronavirus Les hôpitaux craignent une deuxième vague

ATS

8.4.2020 - 17:46

Les hôpitaux restent sur le qui-vive face au Covid-19. Ils craignent l'arrivée d'une deuxième vague de malades, comme à l'Hôpital Riviera-Chablais (HRC) à Rennaz (VD).

«Nous sommes très inquiets à l'idée que les mesures de confinement soient levées trop précocement», relève Damien Tagan, le chef du Service des soins critiques à l'HRC. Il explique que les soignants sont fatigués et que les ressources deviennent «rares», à l'image des sédatifs nécessaires pour endormir les malades.

«Nous avons bien réussi à encaisser la première vague. Mais si une deuxième devait arriver, cela serait plus problématique. Il pourrait y avoir une dégradation de la prise en charge des patients», reconnaît-il, interrogé par Keystone-ATS.

«La pression est constante»

Le nouvel hôpital de Rennaz, qui a ouvert ses portes fin 2019, abritait mercredi 17 patients atteints du Covid-19 aux soins intensifs, dont 12 étaient intubés. «La pression est constante. Il ne faudrait pas que ça augmente», prévient le Dr Tagan.

Il explique qu'une coordination existe dans le canton de Vaud pour transférer des patients vers des hôpitaux moins surchargés. Des malades de l'HRC sont ainsi transférés, notamment par la Rega, vers le CHUV à Lausanne.

Des soignants épuisés

Infirmière aux soins intensifs à Rennaz, Andreia Da Silva Marques reconnaît aussi que la fatigue commence à peser sur les troupes. La prise en charge de patients intubés est «très complexe» et exige «beaucoup de temps et d'attention», relève-t-elle.

A cela s'ajoutent «le stress» dû aux nouvelles procédures mises en place depuis le début de la crise et «l'angoisse» d'être contaminé: «C'est dur physiquement et psychologiquement. On est épuisé», admet-elle.

Urgences délaissées

Ailleurs dans l'établissement, et comme dans plusieurs autres hôpitaux du pays, la charge de travail a diminué. C'est le cas notamment aux urgences, où la population ne se rend plus par peur de déranger ou d'être infectée par le Covid-19.

«Notre activité a diminué d'au moins 50%«, note Magali-Noëlle Pfeil, médecin cheffe aux urgences à Rennaz. Pour éviter une contamination, «les urgences ne sont pas plus dangereuses qu'un supermarché. Les gens ne doivent pas hésiter à venir consulter», remarque-t-elle.

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