WEF 2020 Trump loue sa politique économique à Davos

ATS

21.1.2020 - 14:44

Donald Trump s'est autocongratulé mardi à Davos devant le WEF pour sa politique économique «comme le monde n'en a jamais vue» et pour l'accord avec la Chine, sur laquelle il ne lâche pas la bride. Il n'a abordé son procès en destitution qu'en marge de son discours.

L'accord avec Pékin doit constituer, selon le président américain, un «nouveau modèle» pour le 21e siècle. Celui-ci est revenu sur toutes les concessions faites par Pékin, des transferts forcés de technologies aux barrières commerciales en passant par l'agriculture et l'engagement d'investir 200 milliards de dollars en produits américains ces prochaines années.

«Ces avancées n'auraient jamais été possibles sans les taxes» américaines décidées par le président américain, a affirmé celui-ci dans un discours à la tonalité de campagne électorale, en ouverture du Forum économique mondial (WEF). Pour cette raison, ces mesures seront maintenues pendant toute la seconde phase de négociations avec Pékin.

Pour autant, il estime que cet arrangement a permis de rétablir des relations qui n'ont jamais été aussi bonnes avec la Chine et son président Xi Jinping. Plus tard, le vice-Premier ministre chinois Han Zheng s'est contenté de saluer un accord «excellent» pour la Chine, les Etats-Unis et le monde», tout en ciblant aussi les attitudes «unilatéralistes de certains pays».

Deux ans après son premier discours à Davos, l'intervention du président américain aura elle été largement consacrée à des questions économiques. En 2018, «malgré tout le cynisme, je n'avais jamais été aussi optimiste pour l'avenir des Etats-Unis», a-t-il affirmé.

Et désormais, «nous sommes au milieu d'un boom économique comme le monde n'en a jamais vu», a-t-il affirmé. Baisse de la fiscalité, taux de chômage au plus bas, amélioration de la situation de la classe moyenne, lancement de sept millions de nouveaux emplois, il a salué l'ensemble du dispositif établi sous sa présidence depuis 2017.

Usines, énergie et arbres

De même que la progression des marchés américains depuis trois ans ou l'attraction de l'investissement étranger. Avec l'établissement de 12'000 usines supplémentaires, il promet de compenser la perte de 60'000 firmes, selon lui, sous les précédentes administrations.

Le président américain en appelle aux dirigeants des autres pays pour qu'ils «libèrent leurs citoyens de la bureaucratie». «Le moment n'est pas au pessimisme», dit-il.

Notamment sur le climat, qu'il n'a pas abordé contrairement à la présidente de la Confédération Simonetta Sommaruga et la jeune activiste suédoise Greta Thunberg avant lui mardi. Au contraire, il appelle les Européens à choisir «le vaste approvisionnement» énergétique américain, notamment grâce au gaz.

Mais il a tout de même annoncé que les Etats-Unis participeraient à l'effort du WEF pour planter des centaines de milliards d'arbres dans les 10 prochaines années. Pas assez selon Greenpeace qui a dénoncé un discours axé sur le commerce et l'économie, une «anomalie dans cette urgence climatique». Tout au long de la journée, Trump a aussi rivalisé avec Greta Thunberg dans l'attractivité auprès des journalistes, la Suédoise étant même exfiltrée.

Rencontre avec Sommaruga

Côté politique intérieure, il a seulement affirmé qu'il empêcherait «les socialistes» de «détruire le pays». Mais les débats de son procès en destitution à Washington, qui devaient démarrer mardi, n'ont pas été mentionnés face aux participants. En marge de son discours, le président américain a toutefois qualifié à nouveau ce procès de «farce» et de «chasse aux sorcières».

Précédé par un ranz des vaches, M. Trump a été accueilli avec la meilleure météo possible, s'est félicité le fondateur du WEF Klaus Schwab.

Sur les réseaux sociaux, Donald Trump a affirmé venir à Davos pour ramener «une bonne politique et des centaines de milliards de dollars» aux Etats-Unis. Il devait rencontrer dans l'après-midi Mme Sommaruga. Le président américain devrait séjourner en Suisse jusqu'à mercredi.

Mardi, des entretiens étaient aussi prévus avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, ainsi qu'avec le premier ministre du Pakistan. Un repas avec des patrons de grandes entreprises est prévu en soirée, selon le programme de la journée diffusé par la Maison Blanche.

Une rencontre avec le président irakien a aussi été évoquée ces derniers jours. Aucune n'aura en revanche lieu avec des responsables iraniens, ceux-ci ayant renoncé à venir à Davos. Les relations entre l'Iran et les Etats-Unis sont tendues suite à l'élimination en Irak d'un général iranien par les forces américaines.

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