Suisse Hommes au centre de la Journée de l'obésité

ATS

3.3.2020 - 08:10

Les pressions sociales pèsent moins sur les hommes. Les contraintes sociales en matière d’apparence s’exercent en effet surtout sur les femmes.
Les pressions sociales pèsent moins sur les hommes. Les contraintes sociales en matière d’apparence s’exercent en effet surtout sur les femmes.
Source: KEYSTONE/AP/Joerg Sarbach

Les hommes sont nettement plus touchés que les femmes par l'obésité ou le surpoids. Mais peu d'entre eux cherchent de l'aide, constate la Fondation suisse de l'obésité à l'occasion de la journée mondiale consacrée à cette affection, le 4 mars.

En Suisse, 42% de la population est actuellement en surpoids ou obèse. Et la tendance est à la hausse: le nombre de personnes obèses a doublé depuis 1992. Or le surpoids et l’obésité restent l’un des problèmes les plus pressants au monde affectant la santé à long terme.

Les chiffres de l’Office fédéral de la statistique montrent clairement que plus d’hommes (51%) que de femmes (33%) sont touchés par l’obésité ou le surpoids en Suisse. «Mais seuls quelque 10% d'entre eux cherchent aide et conseils auprès de nous», relève Heinrich von Grünigen, président de la Fondation suisse de l’obésité (FOSO), dans un communiqué.

«Souvent, ce sont les femmes qui se renseignent sur les possibilités de traiter leur partenaire en surpoids». ajoute le président C'est la raison pour laquelle la question des hommes fait l’objet d’un accent particulier lors de la Journée de l’obésité 2020.

Pressions sociales moindres

Les pressions sociales pèsent moins sur les hommes, souligne la FOSO. Les contraintes sociales en matière d’apparence s’exercent en effet surtout sur les femmes.

La crainte d'être trop gros «n’apparaît guère chez les adolescents et les hommes», constate M. von Grünigen. Autrefois, avoir du ventre confirmait le statut social d’un homme, manifestait sa prospérité. Les hommes ont ainsi été épargnés par les pressions esthétiques.

«Il y a bien sûr toujours des exceptions», ajoute Heinrich von Grünigen. «Ainsi, il est rarissime de rencontrer un jeune banquier en surpoids. (...) Mais d’une manière générale, les hommes souffrent moins de leur surpoids, aussi longtemps que cela ne restreint pas massivement leurs activités quotidiennes.»

Dysfonctionnements érectiles

Or les pathologies sont identiques chez les femmes et les hommes. Les conséquences courantes de l’obésité – hypertension, diabète, troubles cardiovasculaires, problèmes articulaires, cancer ou encore apnée du sommeil – ne varient pas en fonction du genre. Font exception les affections gynécologiques comme le lipœdème ou les complications lors de la grossesse et de la ménopause.

Les problèmes de santé spécifiques des hommes engendrés par l’obésité sont eux largement tabous. Il s’agit parfois d’altérations de la sexualité, car l’obésité peut aussi causer des dysfonctionnements érectiles.

Aide cruciale

Pour recouvrer la santé, il faut généralement réduire massivement le poids corporel, souvent de 50 à 100 kilos. Une aide et un suivi professionnels revêtent une importance cruciale dans ce sens.

La Suisse compte de nombreux centres de traitement de l’obésité offrant des programmes de perte de poids personnalisés, avec conseil nutritionnel, physiothérapie, psychothérapie ou interventions chirurgicales de réduction de l’estomac. Les centres de traitement de l’obésité actuels sont tous neutres à l’égard du genre, souligne la fondation.

Charte

A l’occasion de la Journée mondiale de l’obésité 2020, la FOSO a participé au développement d’une charte qui demande la déstigmatisation de l’obésité. Celle-ci doit doit enfin être pleinement reconnue comme une maladie chronique multifactorielle, estime-t-elle.

La charte demande en outre de prioriser la prise en charge multidisciplinaire des patients obèses, au détriment de la prescription de régimes restrictifs.

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