SantéStress et troubles mentaux, l'autre fléau de la pandémie
Relaxnews
15.5.2020 - 10:19
Peur de la maladie, deuil, solitude ou spectre du chômage: la pandémie de Covid-19 risque d'entraîner une autre crise majeure de santé publique en provoquant une grande détresse psychologique parmi les populations concernées, s'alarment jeudi les Nations unies dans un rapport.
L'effort entrepris à l'échelle mondiale pour lutter contre le nouveau coronavirus rend moins visible la propagation des troubles de la santé mentale «après des décennies de négligence et de sous-investissement», selon le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.
«La pandémie de Covid-19 frappe maintenant les familles et les communautés en leur infligeant davantage de stress mental», a-t-il souligné dans un message vidéo diffusé pour lancer la publication du rapport.
Stress psychologique
«Même quand la pandémie sera maîtrisée, le deuil, l'anxiété et la dépression continueront d'affecter les personnes et les communautés», a-t-il ajouté.
Le rapport met en avant le stress psychologique lié à la hantise d'être contaminé ou à la peur que la maladie, qui a fait près de 300 000 morts dans le monde depuis son apparition en Chine fin 2019, contamine des proches.
Il pointe également l'impact psychologique sur les personnes qui ont perdu ou risquent de perdre leurs sources de revenus, et celles qui ont été séparées de leurs proches ou ont souffert d'un long confinement.
«Nous savons que la situation présente, la peur et l'incertitude, les turbulences économiques engendrent ou peuvent engendrer de la détresse psychologique», a rappelé Devora Kestel, directrice Santé mentale et abus de substances psychoactives à l'OMS, lors d'une conférence de presse virtuelle.
Des conditions «de stress immense»
Les personnels aux avant-postes de la lutte contre la pandémie, au premier rang desquels les soignants, ont travaillé dans des conditions «de stress immense» et sont particulièrement vulnérables, a-t-elle indiqué en évoquant une hausse des taux de suicide des personnels médicaux rapportée dans les médias.
Les enfants maintenus à domicile, ainsi que les femmes, sont davantage exposés aux violences domestiques. Les personnes âgées et celles présentant des maladies chroniques susceptibles de les fragiliser face au nouveau coronavirus éprouvent de leur côté une forte anxiété à l'idée d'être contaminées et de développer une forme sévère de la maladie à l'issue parfois fatale.
«Trois fois plus» qu'avant la pandémie
Enfin, privées de leur traitement et du soutien habituel de leur thérapeute, les personnes déjà fragiles psychologiquement risquent de voir leur état de santé se détériorer.
Parmi les travaux scientifiques cités dans le rapport, une étude réalisée dans la région d'Amhara en Ethiopie montre que 33% de la population soufre de symptômes de dépression, «trois fois plus» qu'avant la pandémie.
D'autres études indiquent que la prévalence du stress mental pendant la crise atteint 60% en Iran et 45% aux Etats-Unis, selon Mme Kestel.
L'ONU appelle à investir massivement alors qu'avant la pandémie les pays, en moyenne, consacraient 2% seulement de leurs dépenses de santé à la prise en charge des troubles mentaux.
Le coronavirus favorise la solitude des gens. Il nous contraint à l’isolement. La vie sociale s’arrête.
Photo: Keystone
Thomas Steiner, psychologue spécialisé en psychothérapie FSP déclare que toutes les tranches d’âge sont concernées d’une manière ou l’autre par le problème.
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«Chez les jeunes, les contacts sociaux servent à façonner l’identité», déclare le psychologue, sinon quelque chose leur manquerait.
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«Vous ne pouvez pas sortir, les manifestations sont annulées, les contacts dans le domaine de la formation sont réduits au strict minimum et il n’est presque plus possible de voyager», selon Thomas Steiner.
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Les personnes qui s’identifient à leur activité professionnelle et doivent désormais faire du télétravail remarquent aussi combien la solitude peut peser et combien les routines et les actions entreprises chaque jour peuvent bien remplir une journée.
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«On s’aperçoit que les gens sont souvent programmés automatiquement: se lever, prendre sa douche, travailler, se nourrir», dit Steiner. En l’absence de routines, la situation peut être éprouvante mentalement.
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«Nous sommes alors confrontés à nous-mêmes. Les distractions quotidiennes ne parviennent plus à nous détourner de notre personne et de la réflexion à ce sujet», affirme Steiner.
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La solitude touche aussi et surtout les personnes retraitées durant cette période de coronavirus. «Elles ont envisagé de faire toutes sortes de choses qu’elles peuvent à présent réaliser après leur vie professionnelle. Le virus les freine toutefois dans leurs projets» déclare Thomas Steiner.
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Les résidents des maisons de retraite et des établissements médico-sociaux souffriraient également de la situation. «L’absence de stimuli, comme une visite, ainsi que les subventions, posent problème».
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