VoyageA Milan, nouvelle cité touristique, on peut aussi dormir dans des capsules
Relaxnews
26.12.2019 - 18:18
Dormir dans une cabine haute et large de 1,45 mètre, sur un lit de deux mètres de long ? Les «capsule hôtels», ces hébergements bon marché longtemps apanage des Japonais, ont désormais le vent en poupe dans le monde entier, comme à Milan, ville en plein essor touristique.
Dragan Kupresanin, un Croate de 31 ans travaillant à Dublin, a voulu tenter l'aventure. Ce qui le séduisait ? «La nouveauté, le style futuriste, avec ces sortes de boîtes dans lesquelles tu dors».
Après avoir dormi du sommeil du juste à l'Ostelzzz, situé dans une rue tranquille du centre de Milan, il est prêt à retenter l'expérience.
«J'ai vraiment aimé. Ce type d'hôtel devrait être développé, beaucoup de gens évitent les auberges de jeunesse en raison du problème d'intimité (avec les lits superposés, NDLR), mais ici tu l'as», explique-t-il.
Dans les chambres standard, huit capsules sont collées les unes aux autres, avec un espace toilettes partagé et des douches au bout du couloir.
A l'intérieur de la cabine: un lit de 90 centimètres sur 2 mètres avec oreiller et couette, deux prises pour recharger téléphone ou ordinateur, un coffre pour ranger son sac et une table de chevet intégrée.
Le tout pour un tarif allant de 19 euros (petit-déjeuner inclus), en période creuse, à 150 euros pendant la Semaine du design.
Origine japonaise
Le concept est «né au Japon, précisément à Osaka, en 1979», rappelle à l'AFP la «travel blogueuse» Agnese Sabatini.
Ces «établissements de dépannage» se développent ensuite rapidement sur la péninsule, prisés à la fois des «salarymen», ces employés en costume cravate connus pour apprécier les soirées tardives et arrosées, et par les malheureux ayant manqué le dernier train pour rentrer chez eux.
Mais depuis plusieurs années, le concept a essaimé dans le reste du monde. D'abord dans les aéroports, de Paris à Moscou en passant par Bangkok.Puis progressivement dans les villes elles-mêmes, comme à Singapour, Séoul ou Bombay.
Néanmoins, en Europe, hors aéroports, les vrais hôtels capsule restent encore rares. On peut citer le City Hub à Amsterdam ou le «capsule hotel Lucerne», premier à avoir ouvert en Suisse fin 2018.
En Italie, Milan est la première ville à en accueillir, mais ZZZleepandGo et sa filiale Ostelzzz comptent s'étendre.
Le groupe italien s'est déjà construit un petit empire: fin 2019, il sera présent dans six aéroports (Milan, Varsovie...) auxquels s'ajouteront rapidement en 2020 ceux de Vienne et quatre au Brésil (dont Rio de Janeiro), en faisant le leader mondial, assure son directeur général Gianmaria Leto.
Outre «cinq à six aéroports en plus chaque année», «notre objectif est de créer un ou deux hôtels (capsule) par an dans les cinq prochaines années dans les principales villes européennes», ajoute le trentenaire. Ce qui fera passer le chiffre d'affaires du groupe à 10 millions d'euros, contre un million en 2019.
Claustrophobie?
Selon Agnese Sabatini, «le seul aspect négatif d'un hôtel capsule est la sensation d'enfermement, de claustrophobie, qu'il peut déclencher chez certains».
Sinon, c'est un trio gagnant: «Ils offrent de l'intimité, des tarifs réduits, le tout avec la ville à portée de main», estime la rédactrice du blog «I'll B right back».
«Les petits espaces ne sont pas un problème pour les jeunes»: «Ce qu'ils demandent c'est de la technologie, comme le check-in automatisé, des prises pour charger leurs appareils électroniques», mais aussi des espaces communs pour rencontrer de nouvelles personnes, ajoute-t-elle.
Le choix de Milan pour le premier hôtel capsule italien n'est pas anodin: la ville connaît un envol touristique depuis l'Exposition universelle de 2015, grâce à ses semaines de la mode, du design, son Duomo (cathédrale) ou sa vie nocturne.
De 4,2 millions de visiteurs en 2011, elle est passée à 6,8 millions en 2018 (dont environ 65% d'étrangers), soit une hausse de plus de 60%. Et celle-ci se poursuit: en septembre, Milan a accueilli plus de 700.000 touristes, soit un boom de 18% sur un an. Parmi ceux-ci, une part croissante de jeunes.
Conséquence: «Alors qu'il y avait seulement trois auberges de jeunesse il y a quatre ans, maintenant il y en 26, c'est une croissance exponentielle», souligne le directeur opérationnel de ZZZleepandGo, Fabio Rocchetti.
Son hôtel, proposé également sur la plateforme Airbnb, en plein essor à Milan, attire un public très divers: 25% des «résidents» sont des étudiants ou travailleurs.
A l'image de l'étudiante Monica Vici, à l'Ostelzzz, en attendant de trouver un appartement. Avant et après les cours, elle planche sur son ordinateur dans l'espace commun, au style moderne et à l'ambiance millenial, un peu à l'écart des allées et venues vers le bar ouvert en permanence.
«Tu as ton intimité dans la chambre, mais il y a aussi une cuisine, tu rencontres plein de gens» et le personnel --tous âgés de moins de 40 ans- «est aux petits soins», explique la jeune fille.
Même enthousiasme chez Patricia Ann Wells, une professeur d'anglais de 48 ans qui y loge trois nuits par semaine: «C'est l'ambiance familiale qui me fait me sentir bien ici. C'est comme à la maison...»
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