Voyage Bali s'attaque à l'invasion du plastique

Relaxnews

19.7.2019 - 15:18

Pour lutter contre l'invasion du plastique qui pollue ses côtes et risque de chasser les touristes, Bali a interdit l'usage des pailles et des sacs dans cette matière
Pour lutter contre l'invasion du plastique qui pollue ses côtes et risque de chasser les touristes, Bali a interdit l'usage des pailles et des sacs dans cette matière
Source: Relaxnews

Un cachalot retrouvé mort en Indonésie avec 6 kilos de plastique dans l'estomac, soit 115 verres et 25 sacs. Des plongeurs nageant dans une mer de déchets à Manta Point. Pour lutter contre l'invasion du plastique qui pollue ses côtes et risque de chasser les touristes, Bali a interdit l'usage des pailles et des sacs dans cette matière.

Des millions de voyageurs viennent chaque année bronzer sur les célèbres plages bordées de palmiers, surfer et admirer les fonds marins de l'île tropicale mais Bali n'échappe pas au fléau de la pollution marine, particulièrement aigu en Indonésie. Des vidéos devenues virales montrent des vagues de détritus s'échouant sur les côtes les plus prisées des touristes. Le paradis indonésien est en danger.

L'île a décidé l'an dernier d'interdire le plastique à usage unique mais l'application de ce règlement local était en suspens jusqu'à la semaine dernière, quand le dernier obstacle a été levé: la justice a rejeté un recours d'une association d'industriels du recyclage des plastiques (ADUPI), qui craignaient de ne plus avoir suffisamment de matière première.

«La plainte a été rejetée (...) et en conséquence le règlement peut être appliqué», a indiqué Made Teja, le responsable de l'agence pour l'environnement de Bali à l'AFP. «Nous espérons que les habitants, les consommateurs, comme les entreprises vont soutenir ce programme.»

L'Indonésie, comme d'autres nations d'Asie du Sud-Est, retraite peu ses propres détritus et doit depuis 2018 faire face à un afflux de déchets importés, après que la Chine qui recyclait beaucoup de déchets occidentaux leur a fermé ses portes.

Jakarta a annoncé depuis juin le renvoi de dizaines de conteneurs d'ordures impropres au recyclage vers leurs pays d'origine, aux Etats-Unis, en Australie ou en Europe: l'Indonésie refuse de devenir «une décharge» pour les bouteilles, les emballages et les couches usagées des pays occidentaux.

- 70% en moins d'ici 2025 ? -Le vaste archipel de 17.000 îles, qui est aussi le deuxième plus gros pollueur marin derrière la Chine, s'est engagé à réduire la pollution par les déchets plastiques de 70% d'ici 2025.

Il compte renforcer ses capacités de recyclage, réduire la consommation de plastique à usage unique et lancer des campagnes de nettoyage pour sensibiliser la population pour l'instant peu informée des enjeux écologiques.

A Bali, le problème des déchets plastiques est devenu si prégnant que l'île a déclaré un état d'«urgence» il y a deux ans après avoir vu l'une de ses côtes recouverte d'ordures.

L'île ne recycle aujourd'hui que 48% de ses déchets, selon une étude publiée en juin par un groupe d'universitaires, de représentants des autorités locales et d'entreprises, le Bali Partnership, soutenu par la Norvège. Le reste est en majorité brûlé ou finit dans des décharges, les rivières ou l'océan.

Le gouvernement local a décidé de mener des campagnes de sensibilisation dans les écoles et les marchés avant d'imposer des sanctions.

«Nous essayons d'éduquer et de sensibiliser les gens» sur le but de cette politique, relève Made Teja. «Ce que nous voulons c'est réduire le volume des déchets et expliquer aux gens qu'ils ne doivent plus utiliser des plastiques jetables, comme des sacs, des pailles ou du polystyrène.»

Le distributeur Coco Group a salué cette réglementation en soulignant qu'il n'utilisait déjà plus les emballages plastiques depuis plusieurs années dans ses supermarchés.

«Nous n'emballons plus les fruits et légumes dans du plastique, nous utilisons des feuilles de banane ou des emballages en rotin», indique le responsable marketing Bachtiar Rusydi.

L'association des distributeurs, Aprindo, dit soutenir l'interdiction mais avertit qu'il y aura des difficultés. «L'application n'est pas facile», souligne son responsable, Anak Agung Ngurah Agung Anggara Puta. «Cela prend du temps d'éduquer les gens».

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