Voyage Jusqu'à 50 Boeing immobilisés en raison de fissures

Relaxnews

31.10.2019 - 13:16

Ces derniers mois, la réputation de Boeing a été mise à mal par deux accidents de 737 MAX qui ont coûté la vie à 346 personnes en Indonésie et en Ethiopie. Les 737 MAX sont cloués au sol depuis sept mois.
Ces derniers mois, la réputation de Boeing a été mise à mal par deux accidents de 737 MAX qui ont coûté la vie à 346 personnes en Indonésie et en Ethiopie. Les 737 MAX sont cloués au sol depuis sept mois.
Source: Relaxnews

Boeing a annoncé jeudi que des fissures avaient été découvertes sur nombre de ses 737 NG -jusqu'à 50- à l'occasion d'une inspection mondiale de ses appareils, dans un nouveau revers pour le constructeur américain.

Cette annonce est intervenue après que la compagnie aérienne australienne Qantas eut indiqué avoir cloué au sol un Boeing 737 NG en raison d'une fissure structurelle, et qu'elle en inspectait 32 autres, tout en affirmant que les passagers n'avaient rien à craindre.

Séoul a fait savoir de son côté que neuf avions avaient été immobilisés début octobre, dont cinq opérés par Korean Air.

Au début du mois, Boeing avait fait état d'un problème sur le «pickle fork», la partie de l'avion permettant de lier les ailes au fuselage et de gérer les contraintes et les forces aérodynamiques. Le 737 NG est le prédécesseur du monocouloir 737 MAX.

L'agence fédérale américaine de l'aviation (FAA) avait alors annoncé avoir ordonné une inspection de certains Boeing 737 NG après la découverte de «fissures structurelles» sur un exemplaire en Chine.

Jeudi, un porte-parole de Boeing a déclaré à l'AFP à Sydney que moins de 5% du millier d'avions inspectés à ce stade présentaient des fissures et avaient été immobilisés aux fins de réparations. Il s'est refusé à fournir le chiffre précis. Cinq pour cent correspond à 50 appareils.

Problème sous-estimé ?

Boeing comme Qantas se sont efforcés d'apaiser les éventuelles inquiétudes des passagers.

«Nous n'utilisons jamais un avion que lorsqu'il apporte toutes les garanties de sécurité», a souligné Chris Snook, le chef de l'ingénierie de la compagnie australienne.

La découverte de fissures sur l'appareil de Qantas fait cependant craindre que l'ampleur du problème du 737 NG ait été sous-estimée.

La FAA avait initialement demandé l'inspection des appareils qui avaient volé plus de 30.000 fois. Mais l'avion de Qantas présentant les fissures a effectué moins de 27.000 vols.

«Cet avion a été retiré du service pour être réparé», a indiqué Qantas dans un communiqué, précisant qu'elle accélérait les inspections des 32 autres 737 NG pour qu'elles soient achevées vendredi.

La compagnie a ajouté que ces appareils étaient essentiellement utilisés sur les vols intérieurs, et parfois sur certains voyages à destination de la Nouvelle-Zélande.

La compagnie australienne Virgin Airways a également inspecté ses 17 Boeing 737 NG sans qu'ils ne présentent de problème, selon un porte-parole de l'autorité australienne de l'aviation civile.

L'annonce faite par Qantas a suscité des craintes sur le fait que des fissures puissent exister également sur des avions plus récents, entraînant des appels à l'immobilisation de toute sa flotte 737.

Réputation mise à mal

Ces aéronefs devraient rester en sécurité au sol jusqu'à la fin des inspections urgentes», a déclaré Steve Purvinas, représentant du syndicat des ingénieurs, dans un communiqué.

Qantas a de son côté jugé l'appel à immobiliser toute sa flotte de 737 comme «complètement irresponsable».

«Même quand il y a une fissure, cela ne compromet pas automatiquement la sécurité de l'avion», a dit M. Snook.

Stephen Fankhauser, un expert de l'aviation à la Swinburne University of Technology, a expliqué que les pièces en question étaient construites de façon à ce que «la structure puisse tolérer un certain niveau de dégâts ou de dégradation».

Ces derniers mois, la réputation de Boeing a été mise à mal par deux accidents de 737 MAX qui ont coûté la vie à 346 personnes en Indonésie et en Ethiopie. Les 737 MAX sont cloués au sol depuis sept mois.

Le patron de Boeing, Dennis Muilenburg, s'est de son côté fait étriller par des sénateurs américains lors d'une audition au Congrès pendant plus de cinq heures. Visiblement ému, parfois au bord des larmes, il a clairement reconnu sa responsabilité dans les accidents des 737 MAX de Lion Air et d'Ethiopian Airlines.

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