Voyage La Corée du Sud compte bien profiter des JO pour mettre en valeur sa gastronomie

Relaxnews

8.2.2018 - 09:18

Les promoteurs de la gastronomie coréenne se sont donné un objectif ambitieux : rendre la "K-food" aussi célèbre et incontournable dans le monde entier que les sushis du voisin japonais, et ce dans les cinq ans à venir.

Dans le cadre d'efforts mondiaux avant les Jeux olympiques de PyeongChang, le Korean Food Promotion Institute (KFPI, "institut de promotion de la gastronomie coréenne") a lancé des campagnes spectaculaires notamment en France et en Italie, deux pays dans lesquels la "K-food" n'a pas encore pénétré le paysage gastronomique grand public.

Un soir frisquet d'automne, à Paris, où la cuisine coréenne se traîne derrière ses cousines japonaise et thaïlandaise, plus d'une dizaine de journalistes gastronomiques ont accepté l'invitation de l'institut coréen à dîner dans l'un des restaurants les plus courus de la capitale, "Pierre Sang".

Pierre Sang Boyer, qui a donné son nom à son établissement, est la figure emblématique de la campagne menée en France par le KFPI : d'origine coréenne, adopté par un couple de Français, il est devenu un cuisinier star en participant à la finale de l'émission de télé-réalité culinaire "Top Chef". À 38 ans, il est le plus célèbre ambassadeur de la gastronomie coréenne en France.

Le thème de cette soirée gastronomique ? Le récit de deux mariages, explique-t-il à ses invités. Le premier de ces mariages est représenté par la fusion de son éducation française et de ses origines coréennes ; quant à l'autre, il s'agit d'une interprétation littérale de sa vie avec sa femme coréenne.

Un plat en particulier aura sans doute été le plus convaincant du dîner : le "galbi jjim".

Ici, la cohérence et la simplicité naturelle du boeuf bourguignon ont été croisées avec une recette traditionnelle coréenne, un boeuf braisé et mariné dans la sauce soja. Ce boeuf riche et savoureux est servi sur un lit de lentilles vertes du Puy - Pierre Sang Boyer a en effet grandi au Puy-en-Velay - et piqué de morceaux de kimchi, un chou fermenté épicé, au parfum puissant, qui accompagne chaque repas coréen.

"Ce plat représente ma vie en compagnie de ma femme et de ma famille", déclare fièrement le chef à son assemblée de convives.

Par ailleurs, pour distinguer la nourriture coréenne de ses cousines asiatiques, notamment japonaise, chinoise et vietnamienne, le KFPI concentre ses efforts de communication sur les atouts de l'alimentation coréenne en ce qui concerne la santé, ainsi que sur son respect des ingrédients de saison.

"La cuisine coréenne est simple, équilibrée, et elle n'est pas lourde", précise le secrétaire général du KFPI, Kim Dae-geun.

Il cite en l'occurrence une étude publiée l'an dernier dans le Lancet, qui a permis de constater que les Sud-Coréens bénéficiaient d'une des plus longues espérances de vie parmi 35 pays industrialisés.

Les auteurs de l'étude notent que la population sud-coréenne a un indice de masse corporelle plus faible et une tension artérielle également plus faible en moyenne que celle de la plupart des autres pays. Selon Kim Dae-geun, ce résultat peut être le fait du régime coréen traditionnel, qui donne une place importante au règne végétal.

Le secrétaire général explique également qu'il a été témoin des incursions de la gastronomie coréenne dans la ville lumière, où il a habité de 2003 à 2007. À l'époque, la capitale ne comptait qu'un nombre modeste de restaurants coréens, entre 30 et 40.

Aujourd'hui, ils sont environ une centaine, parmi lesquels certains des établissements les plus tendance du moment : "Pierre Sang", "Mandoobar" - spécialisé dans les raviolis coréens - et "Hero", qui sert du "KFC"... ou "Korean fried chicken", le poulet frit à la coréenne.

Pierre Sang Boyer rejoint ainsi le club grandissant des chefs d'origine coréenne, notamment américains, qui mettent la gastronomie coréenne en lumière.

Aux États-Unis, Roy Choi et son stand (auto)mobile de tacos coréens, "Kogi BBQ", est considéré comme ayant déclenché la folie des food-trucks, et il a depuis ouvert plusieurs restaurants "en dur" à Los Angeles, dans l'hôtel "Line".

Quant au chef David Chang, il a étendu son empire, le "Momofuku", qui réinvente les classiques coréens, de New York à Toronto, puis à Sydney. 

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