Voyage Les pistes cyclables post-confinement ont-elles toujours pignon sur rue ?

Relaxnews

5.8.2020 - 18:18

A Bogota, pendant le confinement, la municipalité a fait construire 76 km de pistes en plus, en faisant fermer des axes jusqu'à présent utilisés par les voitures.
A Bogota, pendant le confinement, la municipalité a fait construire 76 km de pistes en plus, en faisant fermer des axes jusqu'à présent utilisés par les voitures.
Source: Relaxnews

Au sortir du confinement, des pistes cyclables ont, du jour au lendemain, fleuri dans toutes les capitales du monde pour permettre à la population de se mouvoir plus sereinement. 76 km à Bogotà ou 40 km à Paris se sont ajoutés aux pistes déjà aménagées et ont fait le bonheur des cyclistes. Quel est le bilan mondial deux mois plus tard ?

Qu'ils soient «éphémères» ou «transitoires», plusieurs milliers de kilomètres de pistes cyclables ont été tracés (en jaune) et signalés par de simples plots, en urgence après le début du déconfinement. Les transports en commun habituels n'étaient pas encore au maximum de leur capacité et la peur de l'infection était encore très présente dans les esprits. Ces pistes répondaient aussi à un besoin de plus en plus grandissant de mobilité douce dans les villes. Plusieurs semaines plus tard, que sont devenues ces chemins de vélo ? Tour du monde des différents projets.

Bogotá, la pionnière

C'est souvent inconnu, mais la capitale colombienne cultive une grande histoire du développement du vélo en ville. Pendant le confinement, la municipalité a fait construire 76 km de pistes en plus, en faisant fermer des axes jusqu'à présent utilisés par les voitures. Les bogotanais peuvent désormais rouler sur une totalité de 550km de pistes. La majorité étant permanente, la maire a notifié qu'après le confinement les pistes temporaires seraient pérennes. Faisant de ce réseau la plus grande infrastructure réservée au vélo de toute l'Amérique latine. Malgré les pentes sévères, la culture du vélo est très forte. À tel point qu'en 2019, la ville a gagné la douzième place de l'indice de Copenhague des villes favorables à la bicyclette. Depuis, la mi-juillet la ville est reconfinée par quartiers, redorant une nouvelle fois le blason du vélo.

Paris confirme la pérennisation des tracés 

Avec presque 40 km de «coronapistes» aménagées pour doubler les principaux axes de transports en commun, Paris n'est pas en reste par rapport à son homologue latine. Un projet de RER vélo, de plus de 650 km financé à hauteur de 300 millions d'euros par la région île-de-France a également été officialisé en avril 2020. Ces pistes sont encore aujourd'hui temporaires. Vont-elles être pérennes ? Il est encore trop tôt pour le dire. Un premier bilan officiel est prévu pour cet autonome. Néanmoins, le Club des villes et territoires cyclables (CVTC) a publié, en juillet 2020, un bilan à l'échelle nationale. L'utilisation de ces pistes connaît une augmentation de 74% et ce «dans la continuité d'une dynamique de forte hausse entamée en 2018». Par exemple, la rue de Rivoli, a battu des records historiques, avec jusqu'à 17.000 cyclistes par jour en juin 2020. Sur la pérennisation des tracés, c'est aussi positif. Car la ville de Paris, fait partie des 38 % des collectivités qui ont déclaré avoir conçu certains aménagements de manière irréversible. Car ces projets s'inscrivent dans une planification à long terme. 

Des rues entières pour les vélos à New-York 

Déjà en novembre 2019, la mairie de New York, annonçait un projet de 400 km de pistes cyclables protégées pour un budget total de 1,7 milliards de dollars. À l'époque, l'élément déclencheur du projet était la réduction de la mortalité des cyclistes. En 2019, une trentaine de personnes avaient trouvé la mort. Juste avant le confinement, le trafic de vélo a augmenté de 50 %. Pour répondre à cette demande, une grande partie des voies, d'ordinaire réservées aux véhicules roulants, ont été transformées en pistes. Par exemple, toute une partie de la 2ème avenue à Manhattan a été convertie en piste cyclable. 

Transformation de l'usage du vélo à Pekin 

Malgré un boom du transport en voitures, la Chine connaît également un engouement pour le vélo. À Pékin, HelloBike et Didi Bike, les opérateurs de vélo partagés ont respectivement doublé et triplé leur trafic. Les trajets de plus de 3 kilomètres ont aussi doublé depuis avril 2020. Cette nette augmentation s'additionne sur une transformation de l'usage du vélo. Il devient un moyen de transport unique à part entière et n'est plus utilisé pour finir le dernier kilomètre du trajet journalier. À contrario du reste du monde, les autorités cherchent paradoxalement à inverser la tendance. Ils utilisent la technologie pour recréer de la confiance envers les transports en commun classiques. Par exemple, les gouvernements municipaux de Pékin et Shenzhen conseillent fortement aux voyageurs de payer avec leur smartphone afin de tracer tous les déplacements et d'alerter les utilisateurs si une personne malade a croisé leur chemin.

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