Voyage Sur le bassin d'Arcachon, les touristes se font tester avec «la larme à l'oeil»

Relaxnews

25.7.2020 - 10:16

Sous les grands pins de la plage du Petit Nice une infirmière introduit un écouvillon dans le nez de vacanciers candidats à un dépistage Covid-19 gratuit.
Sous les grands pins de la plage du Petit Nice une infirmière introduit un écouvillon dans le nez de vacanciers candidats à un dépistage Covid-19 gratuit.
Source: Relaxnews

«Si ça met la larme à l'oeil, c'est que ça a été bien fait!«: Sous les grands pins de la plage du Petit Nice, près de la Dune du Pilat, une infirmière introduit un écouvillon dans le nez de vacanciers candidats à un dépistage Covid-19 gratuit. Et presque tous écrasent une petite larme.

Depuis lundi, face à la reprise de la circulation active du virus en Gironde, l'Agence régionale de Santé de Nouvelle-Aquitaine a entrepris d'«aller vers» le public, notamment dans les lieux fréquentés par des touristes, comme au Petit Nice, plage océane de La Teste-de-Buch, à l'entrée du bassin d'Arcachon.

Sous la tente blanche devant laquelle patientent une dizaine de personnes, toutes masquées, l'infirmière Marion Lefay et deux collègues du centre hospitalier d'Arcachon – visière, masque, gants, blouse stérile et charlotte sur la tête – prélèvent environ une trentaine de personnes par jour depuis lundi.

«Il y a des hommes, des femmes, de 5 à 70 ans, en général en famille. La plupart ne présentent pas de symptômes, il viennent préventivement, et ce ne sont pas forcément tous des touristes, il y a aussi des locaux», dit-elle.

A l'image de Fabrice, venu avec femme et enfants d'une commune du Bassin: «On voulait aller à la plage aujourd'hui, on a choisi le Petit Nice parce qu'on pouvait s'y faire tester». «J'avais un peu d'appréhension mais c'est vite fait», glisse-t-il. «On vient plus facilement ici avec plaisir, que dans un hôpital». 

Il suffit d'avoir sa carte Vitale et sa carte d'identité avec soi. Les résultats sont envoyés dans les 24 à 48 heures par texto avec un lien internet. 

Non loin de la plus haute dune d'Europe, survolée par des parapentes colorés, la queue est longue pour entrer dans une autre tente de dépistage, celle-là installée devant la gare d'Arcachon, où se pratiquent une centaine de prélèvements par jour.

Le succès est au rendez-vous: il a fallu livrer d'urgence un plus grand réfrigérateur pour stocker les prélèvements qui attendent de partir vers le CHU de Bordeaux pour analyse.

«Hou là, ça décoiffe», confie une dame à la sortie de la tente, au conduit lacrymal visiblement sensible.

Venue de Rennes pour des vacances, Sylvie voulait, elle, rassurer la tante âgée à qui elle vient rendre visite. «Je voulais prendre mes précautions, dit-elle, ça rassure, ça permet de savoir si on est porteur sain».

«C'est très rapide, explique-t-elle, ça va profond dans le nez mais c'est rien du tout en fait, je m'attendais à pire!»

Parmi les six professionnels tout en blanc qui prélèvent jusqu'à quatre personnes en même temps, Philippe Veaux explique : «Il y a toujours beaucoup de brassage à la gare d'Arcachon et les Français qui ne partent pas à l'étranger cet été sont là. Alors nos tests et ceux de nos confrères à La Teste vont nous donner très rapidement une idée de ce qui se passe sur le terrain au point de vue contamination».

«J'espère qu'on aura de bonnes nouvelles», glisse M. Veaux, président de l'association des médecins généralistes d'Arcachon alors que l'ARS juge la l'évolution du Covid-19 «inquiétante» en Nouvelle-Aquitaine, où la Gironde a été placée en «vigilance modérée».

Les autorités sanitaires redoutent en effet les mélanges de population induits par la période estivale, surtout en cette année de tourisme «hexagonal». 

«On a vu des patients munis de SMS les prévenant qu'ils avaient été en contact à Paris avec des gens testés positifs, des personnes qui venaient de Mayenne et voulaient rassurer leurs proches en se faisant tester, des familles venant d'Angleterre...«, égrène Philippe Veaux.

«Globalement, on vérifie que le comportement de la population est adaptée à la situation», dit encore le médecin. «Ce n'est pas parce qu'on est sous les pins et en bord de mer qu'on est à l'abri d'une contamination».

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