Une semaine après son morceau de bravoure à Genk, le Servette FC poursuivra son aventure dans le tour préliminaire de la Ligue des champions dans l’une des enceintes – l’Ibrox Park de Glasgow – qui a nourri la légende du football depuis... 1899. Dans l’antre des Rangers, les Grenat ont les moyens d’obtenir un résultat malgré des absences de poids.
Pour une équipe qui militait encore en Challenge League en mai 2018, jouer dans un tel stade dans le cadre de la plus prestigieuse des compétitions est à la fois un bonheur incommensurable et aussi la juste récompense d’une vision à long terme, parfois jugée un peu trop «sage», mais qui se révèle aujourd’hui d’une extrême pertinence.
Le pas qui sépare désormais Servette d’une présence en phase de poules de la Ligue des champions apparait toujours aussi impossible à franchir avec la double confrontation face aux Rangers avant un barrage sans doute contre le PSV Eindhoven. Mais avec des joueurs qui ont toujours su revenir au score lors de leurs quatre derniers matches pour éviter toute défaite, il ne faut surtout juger de rien.
Un coup à jouer
Finaliste malheureux de la Ligue Europa l’année dernière face à l’Eintracht Francfort de Djibril Sow, les Rangers ont entamé leur saison du mauvais pied avec une défaite 1-0 samedi à Kilmarnock qui a fait tache. Les errements défensifs constatés lors de ce premier match officiel de la saison laissent croire que le Servette FC a un coup à jouer lors de ce match aller malgré la suspension d’Enzo Crivelli et les blessures de Miroslav Stevanovic et d’Alexis Antunes.
A Jérémy Guillemenot, la recrue phare de l’intersaison, de saisir sa chance le soir où il livrera très certainement comme tous ses coéquipiers le match le plus prestigieux de sa carrière. Il y a des moments où il convient de se sublimer. Le rendez-vous de mercredi est l’un de ceux-là.
La suspension de David Douline, averti lors des deux matches contre Genk, est toutefois «le» coup dur qui a hanté les dernières nuits de René Weiler. Après des débuts difficiles, le demi français s’est affirmé comme l’un des hommes clés de l'équipe. Son labeur à la récupération et sa faculté de se porter vers l’avant sont essentiels dans le 4-4-2 de René Weiler.
Titularisé samedi à la Pontaise contre le SLO, Gaël Ondua ne pourra par ailleurs pas remplacer David Douline. Les autorités britanniques ne lui ont en effet pas délivré le visa nécessaire, a annoncé le Servette FC mardi soir dans un communiqué.
Une paire formidable
Face à des Rangers en quête de rachat et face à la ferveur du public, il conviendra de garder la tête froide. L’expulsion d’Enzo Crivelli à Genk a sans doute agi comme une piqûre de rappel. Sur la scène européenne, le moindre excès se paie cash. Steve Rouiller et Yoan Severin seront, ainsi, au cœur du combat pour protéger leur gardien Joël Mall. Cela tombe bien.
Les deux défenseurs centraux forment en 2023 une paire vraiment formidable. Le Valaisan et le Français symbolisent le nouveau Servette: moins de strass et de paillettes sans doute que la grande équipe de la fin des années septante, mais une abnégation de tous les instants qui peut conduire vers des hauteurs encore jamais atteintes.