Mondial 2018Vladimir Petkovic confirmé à la tête de la Nati
ATS
4.7.2018
Malgré l'échec subi par l'équipe de Suisse en 1/8e de finale de la Coupe du monde face à la Suède, le sélectionneur Vladimir Petkovic restera à la tête de la Nati jusqu'à la fin 2019.
Sans doute seule équipe au monde dont le sélectionneur courbe la conférence de presse centrée sur le bilan d'une grande compétition, la Suisse a fait face le jour d'après. Avec une immense gueule de bois.
"Nous étions sortis la tête haute de la Coupe du monde 2014 et de l'Euro 2016. Mais pas hier à Saint-Pétersbourg !" Le président de l'Association Suisse de Football (ASF) Peter Gilliéron a le mérite de la franchise. Comme tous les supporters de l'équipe de Suisse, il s'est senti trahi quelque part à Saint-Pétersbourg. Comme s'il y avait eu tromperie sur la marchandise de la part d'un entraîneur et de joueurs qui n'ont jamais eu peur depuis des mois de placer la barre beaucoup plus haut qu'un huitième de finale de la Coupe du monde.
«Je ne sais pas ce qui s'est passé dans la tête des joueurs»
"La déception est immense, poursuit Peter Gilliéron. Il faudra du temps pour la digérer. Mais il ne faut pas aussi oublier les beaux moments que nous avons vécus ces derniers mois. L'équipe a démontré qu'elle figurait parmi les meilleures équipes d'Europe, peut-être pas les toutes meilleures, mais les meilleurs tout de même." Peter Gilliéron sait toutefois qu'il a manqué mardi dans l'ancienne capitale impériale ce supplément d'âme sans lequel rien n'est possible, ce supplément d'âme qui avait permis à l'équipe de renverser le match du 22 juin à Kaliningrad devant la Serbie.
"La victoire contre la Serbie a ouvert les portes des huitièmes de finale. Un premier but a été atteint, souligne le président. Après je ne sais pas ce qui s'est passé dans la tête des joueurs. Ils pensaient affronter l'Allemagne et c'est la Suède qui s'est présentée. Une équipe contre laquelle il est très ardu de réciter son football."
Le président de l'ASF et les supporters de l'équipe de Suisse n'ont pas reconnu à Saint-Pétersbourg le Granit Xhaka qui avait été si emballant contre la Serbie. Buteur dans ce match qui comptait tant pour lui, le régisseur d'Arsenal fut totalement transparent contre la Suède dans cette rencontre où il lui revenait justement de donner le ton. Sa performance de mardi lui a valu les critiques acerbes de Phil Neville sur l'antenne de la BBC. L'ancien défenseur international de Manchester United le considère comme un imposteur (fake en anglais). Mardi soir dans l'avion qui ramenait les suiveurs de l'équipe de Suisse sur cette Coupe du monde vers Togliatti, la théorie qui affirme que Granit Xhaka avait estimé avoir d'ores et déjà réussi sa Coupe du monde au soir de la victoire contre la Serbie n'était pas la moins plausible. Ce match avec toutes les polémiques qu'il a provoquées, le match d'une vie, lui a peut-être trop coûté.
Quel attaquant pour demain ?
Peter Gilliéron mesure parfaitement le désenchantement que peut ressentir le public. Il faudra donc rebondir au plus vite toujours avec Vladimir Petkovic et sa communication à minima à la manoeuvre - "il serait absurde de se séparer d'un sélectionneur dont nous avons renouvelé le contrat jusqu'en 2020 avant même d'être qualifiés pour cette Coupe du monde en Russie", glisse Peter Gilliéron - et avec l'absence d'un grand attaquant de pointe qui limite presque automatiquement toutes les belles ambitions que l'on peut nourrir. En Russie, Vladimir Petkovic a titularisé tour à tour Haris Seferovic, Mario Gavranovic et Josip Drmic à la pointe de l'attaque. Buteur lors du 2-2 contre le Costa Rica, Drmic a eu la main contre la Suède pour rendre, lui aussi, une copie bien trop neutre.
Cet automne pour la Ligue des Nations qui verra la Suisse affronter l'Islande et la Belgique, Vladimir Petkovic sera peut-être tenté de lancer dans le grand bain le Bâlois Albian Ajeti (21 ans) qu'il a failli emmener en Russie pour trouver enfin l'homme capable de marcher sur les traces d'Alex Frei, le dernier grand buteur de la sélection. Ou sera-t-il condamné à attendre l'éclosion de Lorenzo Gonzalez (18 ans) qui fourbit ses armes à Manchester City et qui n'a pas eu peur de répondre "ne vous inquiétez pas" à un tweet qui souligne que "les générations passent et que le néant offensif de l'équipe de Suisse demeure.""Il est le bienvenu", lance Peter Gilliéron pour donner déjà rendez-vous à l'espoir genevois. A lui de l'honorer désormais.
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