À la suite de l'annonce du Conseil fédéral d'assouplir les mesures prises à l'encontre du sport suisse, les patrons des trois clubs romands de Super League ont réagi.
«Il y a une multitude de questions qu'il faut encore se poser...» Propriétaire de Neuchâtel Xamax et vice-président de la Swiss Football League (SFL), Jean-François Collet demeure fort prudent après l'annonce du Conseil fédéral quant à la possibilité de rejouer des matches de football dès le 8 juin.
«La situation autour de cette pandémie évolue de jour en jour, remarque Jean-François Collet. On nous dit que l'on peut reprendre l'entraînement le 11 mai mais que le feu vert du Conseil fédéral n'interviendra que le 27 mai. Et que se passera-t-il si un joueur de l'un des vingt clubs de la SFL tombe malade du coronavirus? On arrête tout?»
Aussi, le propriétaire de Neuchâtel Xamax souhaite, comme bien de ses pairs, que le chômage partiel puisse être maintenu même si la compétition devait reprendre. «Mais est-ce que cela sera-t-il possible sur un plan légal? Et comment fait-on avec les joueurs en fin de contrat au 30 juin? Il est certain que nous devrons multiplier les réunions au sein de la SFL pour trouver des réponses à toutes ces questions.»
Christian Constantin: «Qui va payer ?»
Pour Christian Constantin, l'annonce éventuelle de cette reprise suscite bien également des interrogations sur le plan financier. «Plus d'un tiers des prestations pour lesquels nos sponsors ont payé ou vont payer ne sera pas délivré en raison de l'établissement du huis clos pour cette fin de saison, souligne le président du FC Sion. Comment la SFL va-t-elle pouvoir nous aider? J'aimerai savoir qui va payer pour que l'on termine cette saison. Le recours au chômage partiel me semble délicat. J'ai un accord avec mes joueurs qui stipule que le chômage partiel n'est plus de mise dès que la compétition reprend...»
Christian Constantin pointe une autre «difficulté» dans ce processus de retour à une certaine normalité. «On peut reprendre le 8 juin. Mais pourra-t-on disputer des matches amicaux avant cette date? Ou on recommence directement le championnat? Par ailleurs, une coupure entre les deux saisons me semble impérative, poursuit-il. Avant la pandémie, nous avions dix semaines entre deux saisons pour construire une équipe, établir un budget et lancer la campagne des abonnements. Comment va-t-on faire cet été?»
Pascal Besnard: «La décision que j'attendais»
A Genève, Pascal Besnard a accueilli la prise de position du Conseil fédéral avec une très grande satisfaction. «C'est la décision que j'attendais, souligne le président du Servette FC. Il fallait rejouer pour que tout le travail entrepris ces derniers mois ne soit pas vain. Ne pas jouer pendant six mois aurait été préjudiciable pour des équipes comme Saint-Gall ou Servette. Elles auraient perdu leurs automatismes, de leur valeur aussi.»
Pascal Besnard espère que la Confédération permettra toujours aux clubs de recourir au chômage partiel. «A part les droits de télévision qui ne constituent pas la part essentielle de notre budget, nous n'aurons aucun revenu en raison du huis clos, dit-il. La Confédération doit nous aider. Il n'y a pas d'autre alternative.»
Enfin, Pascal Besnard est partisan que le calendrier de la fin de championnat suive un mode «conventionnel» avec des matches à domicile et à l'extérieur. «Il est important de jouer dans notre stade pour nos annonceurs, précise-t-il. Si Lugano et Chiasso rencontrent des difficultés pour jouer à domicile en raison de la spécificité du Tessin dans cette pandémie, on trouvera bien des solutions de repli.»